Conversation 50425 - Garder le silence sur sa maladie

estrella06
Lundi 4 janvier 2010 - 23:00

Chalom,

J'aimerais savoir, j'ai lu une réponse sur le site je ne sais plus quelle question mais cela n'a pas vraiment d'importance, où l'on disait qu'il fallait mieux ne rien dire que de dire quelque chose qui ferait mal, car en ne disant rien, il n'y a que nous qui allons souffrir. Mais si on dit, l'autre personne souffre.

Quand une personne est malade, et qu'on lui demande comment elle va, vaut-il mieux qu'elle mente (et garder cette douleur au fond d'elle) en disant "ça va grâce à D." (alors qu'elle ment puisque ça ne va pas) au risque d'aggraver l'avancée de la maladie ? Ou est-il plus préférable qu'elle dise réellement ce qu'il en est ? En sachant que, si la personne ne dit rien, elle peut se morfondre seule alors qu'en en parlant, elle peut aussi trouver du soutien et faire reculer la maladie. Et que, si il lui arrive quelque chose, ses proches (amis et famille) risquent de culpabiliser de ne pas avoir apporté assez de soutien au malade, de ne pas avoir été assez présent, et que le fait de ne pas en avoir parlé pourrait se traduire comme un manque de confiance...

Alors, dans ce genre de situations... Vaut-il mieux aborder le sujet ou garder le silence ?

Merci à vous pour vos réponses qui sont toujours très précises !

Rav Reouven Ouziel
Mercredi 13 janvier 2010 - 09:19

Le Livre des Proverbes dit [chap.12, 25]: "s'il a un soucis en son cœur, il le soumettra". C.à.d. qu'il s'efforcera de ne pas laisser cette douleur l'envahir et s'emparer de lui, mais la dominera, et par là, l'effacera.

Les sages [Yoma 75a] ont interprété ce verset et dit: "il l'évitera", c.à.d. qu'il s'efforcera de ne pas y penser du tout,
ou bien: "il le racontera", car le simple fait de raconter ses problèmes et de vider son cœur, soulage celui qui souffre.

Si la personne à qui on veut raconter ses problèmes n'est de toute façon pas capable de nous aider [soit parce qu'elle ne s'intéresse pas suffisamment à nous, soit parce qu'elle est trop faible pour pouvoir supporter le récit], il vaut mieux se taire. C'est seulement s'il s'agit d'un bon ami qui saura nous aider, que lui raconter nos malheurs a un sens.