Conversation 5245 - La Kabbale a la fac

Anonyme
Mardi 18 mars 2003 - 23:00

suite a n°5051.
Je faisais une allusion à toute un mouvement intellectuel qui entrainent des écrits sur tous les domaines de la kabbale. Aujourd'hui, vous n'êtes pas sans savoir que la kabbale est enseigné à traverss des universités dans le monde entier. Un enseignement initié depuis les années quarante, par guershom sholem. Son enthousiasme pour cette sagesse a enflammé le monde entier. depuis lors, des etudes sur le sefer hayetsira, le ets haim, le zohar ( voir toute la collection verdier) et meme des livres disparu de la litterature juive et qui y reviennent par des traduction de l'ethiopien, le livre de hanoch ou la metamorphose en mettatron.
Ces professeurs enseignent sans kippa tous les divers domaines de la torah, mais en les traitant du point de vue de l'historien.
Il ont en tout cas contribué à la découverte de nombreux textes, pour le grand bonheur de kabbalistes authentiques.
mais des conclusions malheureuses, comme le fait que l'auteur du zohar soit non pas rashbi mais rabi moshé di leon,celui par qui on a pu l'obtenir. Seule notre foi en nos tsadikim nous attestent de son auteur.
kol touv

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 19 mars 2003 - 23:00

C'est pour cela précisément qu'il est important de faire la différence entre l'histoire des textes et leur établissement, l'importance des éditions savantes et des éditions critiques avec les confrontations des impressions successives avec des manuscrits découverts dans les diverses bibliothèques de par le monde et ainsi de suite, et l'étude traditionnelle du contenu de ces mêmes livres. Gershom Sholem et son école ont fait un travail prodigieux et contrairement à certains autres, ils ne se sont jamais pris pour des Qabbalistes.

La diffusion de l'enseignement de la Qabbala à la fin des temps d'exil a déjà été annoncée par les Qabbalistes eux-mêmes.

Nous croyons effectivement qu'il y a une différence entre la rédaction d'un texte et sa publication , celle-ci intervenant toujours lorsque la tradition orale qui le porte risque de devenir insuffisante. Concernant le Zohar (qui n'est pas un livre mais un ensemble de livres) son auteur est comme chacun sait Rabbi Shimeon bar Yohaï, mais même dans les milieux traditionnels on admet qu'il a été diffusé par r. Moïse de Léon. Le rav Ashlag, l'un des plus grands qabbalistes quasi contemporain (il est mort au début des années cinquante) auteur, entre autres, d'un immense travail de commentaire du Zohar, écrit dans l'une de ses introductions : nous croyons que l'auteur du Zohar est rabbi Shimeon bar Yohaï. Mais s'il venait à être démontré que son auteur serait r. Moïse de Léon, cela n'enlèverait rien à son autorité et à sa sainteté. Nous aurions seulement à reporter sur Moïse de Léon le respect et l'admiration que nous avons pour Rashbi lui-même.

Anonyme
Jeudi 20 mars 2003 - 23:00

suite n°5245
Tout le probleme concernant rabbi moché de leon, est que comme dit rabbi haim vitale, la kabbale espagnole est d'ordre humaine, et un erudit en fait le tour en 8-10 jours ce qui n'est pas le cas de la kabbale lourianique

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 21 mars 2003 - 23:00

Voilà qui s'appelle aller vite en besogne !
La Qabbala espagnole culmine avec l'oeuvre de rabbi Mochè Cordovéro dont le seul tour en 8 à 10 jours demanderait en effet une érudition et une capacité de compréhension peu communes.
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par "d'origine humaine" ? En français ça veut dire "inventée" et je ne crois pas que rabbi Haïm Vital ait eu une telle pensée à l'égard de rabbi Yitz'haq Sagui Naor et de son Beth Midrach, de Nahmanide et de rabbénou Béhayé ben Acher, de rabbi Yossef Giqatilia, de rabbi Méir Ibn Gabbay ou de rabbi Mochè Cordovéro, pour ne citer que ceux-là.

Une fois de plus, et à l'intention de tous : les rabbanim de Cheela s'efforcent d'indiquer les sources de leurs réponses, surtout en cas de controverse. Ce serait courtoisie de la part de ceux qui posent des questions en faisant référence à d'autres enseignements de faire de même. Cela nous permettrait de gagner du temps (que nous n'avons déjà pas en abondance) et de nous assurer que nous parlons bien de la même chose.

Anonyme
Lundi 24 mars 2003 - 23:00

suite 5288
Milles excuses, je dois dire que j'ai le tort d'être trop conscis dans mes propos. Je n'ai pas l'habitude d'écrire des questions à des rabanims et votre rigueur vous honore. J'aurais appris une chose avec vous, c'est que la question doit être à la hauteur de la réponse.
Je faisais reference à la hakdama, de rabbi Haim Vital, du chaar haakdamot. Il y est dit, que depuis rashbi, la transmission des secrets de la kabbalah ne fut transmise que de maitre à éléve , à raison de un tephah pour mille tephahim cachés, et ce jusqu'à Ramban. il precise qu'ils avaient la connaissance des partsufims mais qu'ils le cachaient. Pour les mekoubalims jusqu'au Ramak, ils ne connaissaient que les dix sephiroths mais insuffisament, et c 'est à partir de ces connaissances qu'ils developpèrent leur savoir,"besekhel enoshi"
Je ne peux que vous renvoyer à un livre extraordinaire de la collection hevrat ahavat chalom, dans le tome shivhei haari, premier chapitre.
voila, j'espère ne pas abuser de votre temps.
kol touv

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 26 mars 2003 - 23:00

C'est maintenant un peu plus clair, mais vous avouerez que votre formulation précédente prêtait à confusion.
Toutefois, il reste une grave imprécision dans ce que vous écrivez ici.
Rabbi Hayyim Vital écrit expressément, comme vous le dites, que la tradition authentique s'est transmise jusqu'à Nahmanide (Ramban) de manière volontairement très occultée, mais qu'il ne faut pas s'approcher de tout ce qui a été écrit par la suite. Ce qui signifie que les ouvrages ultérieurs sont des spéculations humaines sur les enseignements des qabbalistes et non l'oeuvre des qabbalistes eux-mêmes et c'est sur ces livres de philosophie mystique qu'il écrit qu'on en fait le tour en quatre ou cinq jours (à condition d'être non un érudit mais doué d'une pénétration acérée. Cette remarque s'applique d'ailleurs exactement aux "études de qabbala" à l'université...)
Et rabbi Hayyim Vital explique que ces ouvrages ne sont autres que paraphrases et répétitions et que tout cela pourrait se résumer en deux ou trois dissertations. Il ne dit pas qu'ils ne connaissaient que les dix séfiroth mais que ce qu'ils disent se réduit au fait qu'il y a dix séfiroth. De tous ces livres, gardez-vous, dit-il, de vous approcher.

Tout cela ayant été dit, il faut ajouter une remarque majeure. Les livres auxquels rabbi Hayyim Vital fait allusion ont été écrits en leur temps dans la langue et la forme philosophique pour faire contrepoids à la littérature théologique philosophique qui avait commencé à se développer surtout à la suite des écrits de Maïmonide. Ils n'avaient pas pour but de dévoiler ce que les anciens avaient caché mais d'indiquer des directions de pensée qui s'enracinent dans la tradition ancienne alors que la spéculation philosophique comme telle prend prétexte de la tradition pour discourir au nom de la raison humaine. La mise en garde de rabbi Hayyim Vital pourrait dès lors être reformulée de la manière suivante : ce ne sont pas des livres de Qabbala et si tu veux étudier la Qabbala, ce n'est pas là-bas que tu la trouveras.
Parce qu'au mieux, ce sont des livres qui appartiennent à ce que nous appelons de nos jours la littérature de vulgarisation, même lorsqu'elle est de bonne qualité, et que l'étudiant sérieux y perd son temps.