Conversation 54114 - Vers une légalisation de l’avortement ?
Chalom,
Je souhaiterais savoir si le judaïsme est pour la légalisation de l'avortement ?
J'ai lu plusieurs réponses concernant l'avortement sur Cheela et j'ai cru comprendre que le judaïsme est contre l'avortement mais est tolérant concernant les cas les plus difficiles (danger de mort de la mère, enfant très handicapé ...).
Par ailleurs, que répondre aux personnes qui donnent l'argument que si l'avortement n'est pas légalisé il entrainera des décés de femmes qui se feront avorter de toute façon et par des personnes utilisant des méthodes dangereuses pour elles ?
J'attends impatiemment votre réponse, merci.
1. Parler de l’éventualité d’une « légalisation » de l’avortement par le judaïsme n’est pas pertinent. Ce mot implique en effet la possibilité d’une réforme législative, exclue par la halakha.
2. Le principe de base (Michna Ohaloth 7, 6) est que si un fœtus menace la vie d’une femme en travail, on doit le détruire. Mais une fois apparue une partie de l’enfant, on n’a plus le droit de le détruire, car « on n’écarte pas une vie pour en sauver une autre ». Le principe sous-jacent à cette règle est que l’on a le droit de supprimer quelqu’un qui poursuit injustement une autre personne pour la tuer. Etant donné que le fœtus, que l’on ne considère pas encore comme une personne « complète », « poursuit » la mère d’une façon qui la menace de mort, nous avons le droit de le tuer. Mais, une fois qu’il est apparu, ne serait-ce que partiellement, on le considère comme une personne véritable.
Merci, mais votre réponse ne répond pas vraiment à ma question.
Que doit-on répondre aux personnes qui estiment qui si l'avortement n'était pas légalisé il entrainerait des décés de femmes qui se feraient avorter de toute façon et par des personnes utilisant des méthodes dangereuses pour elles ?
J'entends par là, des femmes dont la vie n'est pas menacée par l'enfant qu'elles portent bien sûr.
Je vous dis cela parce que si l'on dit qu'on est contre l'avortement en France on nous répond : "Si l'avortement n'était pas légalisé les femmes décèderaient en faisant des avortements illégaux, donc il vaut mieux que cela soit légalisé !"
Je crois avoir répondu à votre question, du moins du point de vue théorique.
Sur le plan pratique, il convient de consulter un rabbin au cas par cas.
Excusez-moi, mais sauf votre respect, et je regrette d'insister, vous ne répondez pas à la question.
Il ne s'agit pas dans mon questionnement du "cas par cas" mais des lois définies par les pays qui considèrent que l'avortement doit être légalisé et remboursé, et bien sûr pas seulement pour les cas où la vie de la mère et en danger (ce qui je vous l'accorde me semble tout à fait sensé) mais dès qu'une grossesse n'est pas souhaitée, y compris si le foetus et la mère sont en pleine santé.
Je pensais qu'en tant que juifs nous ne pouvions qu'être contre la légalisation de l'avortement de façon "nationale" mais au vu de vos réponses je ne sais que penser....
Nous ne pouvons effectivement qu’être contre la légalisation de l'avortement. Il convient cependant de préciser que la Tora n’a entendu légiférer que pour les enfants d’Israël, et non pour les autres peuples.
Libre à chacun d’entre nous, cependant, d’intervenir dans le débat selon ses convictions.