Conversation 5697 - Balance

Anonyme
Mercredi 9 avril 2003 - 23:00

Shalom
J;aimerai savoir si c'est un tic de se balancer en priant ou un signe de piete?

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 11 avril 2003 - 23:00

Ni l'un ni l'autre. C'est probablement pour certains une aide à la concentration, plus un certain mimétisme... Si vous le pouvez, je recommande de rester aussi droit et immobile que possible, sauf bien sûr aux endroits de la prière où on doit ployer les genoux et s'incliner.

Anonyme
Vendredi 11 avril 2003 - 23:00

[ suite cheela 5697 ]

Cher Rav Elyakim,

Vous écrivez : "Si vous le pouvez, je recommande de rester aussi droit et immobile que possible" ; ce conseil n'est-il motivé que par la recherche d'une prière plus authentique, plus vraie, loin du "certain mimétisme" dont vous parlez également, ou y a-t-il une autre raison ?

Berakha vehatsla'ha rabba

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 12 avril 2003 - 23:00

Des deux choses l'une :
Ou bien on prie et en priant on se balance mais on ne sait pas qu'on se balance, c'est donc qu'on prie.
Ou bien on prie et en priant on se balance mais on sait qu'on se balance, c'est donc qu'on se balance.
Il existe une idée dans la hassidouth qui explique comme ceci : la prière est aussi une bataille contre toutes les forces obscures qui nous environnent et qui veulent empêcher la prière de monter vers Hachem. Le balancement - je devrais dire l'agitation - est le signe extérieur de cette bataille. Avez-vous lu Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand ? à la fin de la pièce, mourant, il se bat contre d'invisibles ennemis :

(Il lève son épée)
Que dites-vous ?... C'est inutile ?...Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non ! c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
— Qu'est-ce que c'est tous ceux-là ? — Vous êtes mille ?
Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le Mensonge ?
(Il frappe de son épée le vide)
Tiens, tiens ! — Ha ! ha ! les Compromis !
Les Préjugés, les Lâchetés !...
(Il frappe)
Que je pactise ?
Jamais, jamais ! — Ah ! te voilà, toi, la Sottise !
— Je sais bien qu'à la fin vous me mettrez à bas ;
N'importe : je me bats ! je me bats ! je me bats !
(Il fait des moulinets immenses et s'arrête haletant)
Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous,
(Il s'élance l'épée haute)
et c'est...
(L'épée s'échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les bras de Le Bret et de Ragueneau.)

ROXANE, se penchant sur lui et lui baisant le front.
C'est ?...

CYRANO, rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant
Mon panache.
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C'était un peu long, mais j'aime beaucoup et je voulais partager.

Hé bien, si vous savez que vous vous battez et contre qui ou quoi, alors battez-vous ! Mais sinon, tenez-vous droit debout et presque au garde-à-vous, car vous êtes devant Dieu. Plus, vous supportez Son Trône.