Conversation 59170 - Hommes politiques et profanation du Chabbath

cebelab
Samedi 10 septembre 2011 - 23:00

Bonjour messieurs les rabbins (et non rabbins) répondeurs

J'ai une question pas urgente du tout, que je me pose au sujet des hommes politiques juifs.

Ont-ils une sorte de "dérogation" halakhique, pour travailler shabbat ?

Nous savons bien qu'éxercer des responsabilités politiques nécessite de travailler 7 jours sur 7. Ce que font la majorité des élus.

Y a-t-il une différence si c'est un homme politique en Israël et un homme politique dans un autre pays ?

Je pense en l'occurrence à Bibi, qui fait des discours à Shabbat. A la télé. Atil une légitimité pour faire ça ? C'était en rapport avec les évnements en égypte et avec la déclaration unilatéralepalestinienne, notamment. Certes, ça concerne la vie de certains juifs, mais finalement, son allocution ne change pas les choses, et quelque part il aurait pu la faire aujourd'hui, ça n'aurait rien changé ... Peut-être estimait-il l'urgence de rassurer les juifs d'israel, mais le biais de la télé ...... Qu'en pensez vous ?

Mon idée, si je commence enfin à comprendre quelque chose à la logique de la Loi, c'est que si c'est pour défendre le peuple d'Israël (question de vie ou de mort ...?) il peut. Mais comment peut-on décider, même s'il exerce en Eretz Israel, si son travail en cours est ou pas dans le but de défendre le peuple d'Israel à un tel niveau ?

Je veux dire, dans mon idée, certains discours, certains travaux shabbatiques, de certains politiciens pourraient être pour la défense immédiate du peuple d'Israël (caractère d'urgence), mais il est évident que tous ne le sont pas ... Et si c'est dans une vision à long terme, il n'y a aucune urgence ... Peut-il tout de même travailler shabbat ? Là, il y aurait deux cas :
- assister à une réunion, un sommet, ou je ne sais quoi, qui est dans le but de défendre le peuple d'israël à long terme, mais qui ne peut se tenir que shabbat, car toutes les autres nations en ont décidé ainsi et il ne peut en être autrement
- quelque chose déplacable au lendemain

Quel est votre avis ?

Merci beaucoup,

Shavoua tov

Cedric

Jacques Kohn z''l
Lundi 12 septembre 2011 - 02:21

La réponse à cette question ne va pas de soi, et elle reste très dépendante de l’idée que chaque acteur politique se fait de son attachement personnel aux règles du Chabbath, en même temps que de son appréciation de l’existence d’un danger mortel pour la nation (פיקוח נפש).

Car s’il est facile de répéter le principe, affirmé par nos lois, qu’un danger mortel non seulement permet la profanation du Chabbath, mais la rend obligatoire, il est beaucoup plus malaisé de l’appliquer aux situations concrètes, d’autant que beaucoup de ces situations sont nouvelles et ne se présentaient pas de la même manière avant la création de l’Etat d’Israël.