Conversation 6863 - Le surnom du Pharaon

Anonyme
Samedi 24 mai 2003 - 23:00

pourquoi pharaon est il appelé Paro dans la Thora ?
j'ai aussi entendu dire que l'anagramme de paro était "opar" je crois qui signifie "celui qui tourne la nuque" en hébreu...
quelle est la signification de cet anagramme ?
merci d'avance

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 25 mai 2003 - 23:00

Le mot paharaon est en fait une déformation du mot Par'o de la Thora. Donc votre question n'en est pas vraiment une. La permutation des lettres d'un mot peuvent faire apparaître des mots nouveaux ; dans le cas d'espèce, le mot "oref" qui signifie en effet la nuque, mais dans le sens que nous donnerions à l'expression "tourner le dos". L'attitude de Pharaon consistait en effet à la fois à tourner le dos à la volonté divine et à durcir sa nuque pour ne pas se soumettre à cette volonté.

Anonyme
Lundi 26 mai 2003 - 23:00

[ suite cheela 6863 ]

J'ai entendu de la bouche de l'un de mes Rabbanim, encore une autre explication.

Par'o, en plus d'être une personne ayant réellement existé, dévoile en réalité tout un concept. Car ce " Par'o " est un homme, peu importe l'époque ou le lieu auquel D.ieu donne la force de se dresser contre les Bnei Israël lorsqu'il dévient de Sa volonté.

Si l'on peut parler ainsi, et avec toutes les limites que comporte l'utilisation d'un anthropomorphisme ici, en faisant se lever un " Par'o ", Hachem nous montre Son 'oref (Sa nuque), à la manière d'une père montrant le dos à son enfant pour lui faire sentir qu'il a désobéi.

Berakha vehatsla'ha

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 26 mai 2003 - 23:00

En quoi les Bné Israël d'Egypte avaient-ils dévié de la volonté divine pour susciter que se lève un Pharaon qui n'avait pas connu Joseph ou qui faisait semblant ? Dieu n'avait-il pas déjà annoncé à Abraham que sa descendance serait étrangère, asservie puis opprimée et enfin délivrée et que le peuple qui les aurait asservi serait jugé ?
Je suis toujours très embarrassé par les commentaires qui sans être faux, bien sûr, réduisent les enjeux messianiques de l'histoire universelle à des considérations moralisatrices.
Il y a eu entre l'Egypte et Israël un conflit de civilisation dont la Thora nous dit qu'il devait avoir lieu et que livré à ses seules forces Israël n'avait aucune chance de remporter. Comme si morale et finalité de l'histoire étaient voués à toujours avoir le dessous face au prestige et à la force du politique, du culturel et de l'économique érigés en principes dominants d'une société quelle qu'elle soit, à moins que la Bible s'en mêle. Et ce conflit fondateur se répète à travers l'histoire, chaque civilisation étant tour à tour confrontée au même problème de sa rencontre avec Israël, de son incompréhension, de sa tentative apparemment victorieuse de se débarasser du problème en détruisant Israël pour finalement disparaître victime à son tour du jeu d'alternance qui l'avait elle-même portée à la domination. Babylone détruit l'Assyrie avant d'être détruite par les Perses qui seront défaits par Alexandre et les Grecs qui seront absorbés par Rome...
Et Israël traverse ces civilisations, en recueille les valeurs positives pour les sauver de l'oubli et continue son chemin, opposant sa propre nuque raide qui refuse de ployer et de se soumettre aux diktats de tous les Pharaons qui eux tournent le dos à la volonté de Dieu. .