Conversation 69081 - Saint vin

Sebag
Lundi 6 mai 2013 - 23:00

Quel est la raison de la sanctification du vin alors que dans le beit amikdach on sanctifie le pain la farine l'huile lors des corbanote mais il n'y a pas de réfèrence au vin

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Rav Samuel Elikan
Mercredi 8 mai 2013 - 02:29

Shalom,
Nos Sages nous enseignent d'accomplir le commandement du souvenir du shabat par le vin ("zoh'rehou al hayain" - cf. TB Pessah'im 106a), en effet, le vin est une boisson importante, respectable et preuve d'honneur (Rashbam sur Pessah'im 101a, s.v. af). C'est également ce que dit le roi David (Tehilim 116,13): "Je lèverai la coupe du salut, et proclamerai le nom de l’Eternel". Le vin symbolise la bénédiction.
Lorsqu'on "lève son verre" pour quelqu'un on le bénit. Je ne crois pas qu'il faille expliquer cela aux Français, grands amateurs de vin, s'il en est.
Ce n'est en rien lié au Temple, puisque c'est un commandement personnel que chacun doit accomplir - le souvenir du shabat (zah'or - cf. Shemot 20:7). Il est quand même à signaler que le vin avait également une importance au Temple, comme par exemple à Soukot avec la libation du vin.

Kol touv

mick636
Mercredi 24 août 2016 - 23:00

81225
Si le vin était utilisé au Temple, il l'était aussi dans les rituels païens(d'où les interdictions liés au vin du non juif).
Le chabbat qui est appelé oth, et donc est quelque chose d'intime entre Dieu et Israël(d'où l'interdiction à un non juif de faire chabbat complètement) se voit consacré par une boisson dont se servaient aussi les idolâtres. C'est cela que je trouve gênant.
La Kédoucha, qu'on traduit improprement par saint, est quelque chose de spécifique, de réserver et donc le vin ne représente pas cela.
Il est a noté aussi que le jus de raisin a le même statuts (même braha, même utilisation) que le vin alors qu'il n'en a pas la même "importance" (à l'inverse de certaines liqueurs).

Rav Samuel Elikan
Vendredi 26 août 2016 - 05:00

Shalom,

1. On voit bien que de nombreux éléments présents chez les idolâtres sont repris par la Torah "vers la kedousha", comme le note notamment le Rambam à propos des sacrifices dans le Moreh Nevouh'im (III,32), ou le Ari Hakadosh lorsqu'il parle de "faire monter les étincelles de sainteté" (cf. Maguid Devarav LeYaakov, éd. Shatz-Oppenheimer, §87 que c'est en sanctifiant le shabat que nous faisons "monter les étincelles divines" et amenons le "plaisir Divin" (ta'anoug) dans le monde).

Le vin n'est pas spécifique au shabat mais à la sanctification - le verre de vin empli représentant la bénédiction divine.

2. La kedousha n'est pas uniquement le fait de réserver quelque chose, c'est un concept plus large. Il y a plusieurs réponses sur le site qui en parlent. Mais je suis d'accord que le terme de "saint" est loin d'être suffisant.

3. Le jus de raisin pour le kidoush - ce n'est pas évident, l'avis des Rabbanim Eliyashiv et Kaniewsky est qu'on ne doit pas a priori faire le kidoush ou le havadala sur du jus de raisin, mais seulement sur du vin.
Le Rav Sternbuch (resp. Teshouvot veHanhagot OH IV, §69) dit qu' a priori, il vaut mieux mélanger un quart de verre de vin avec le jus de raisin.
Le Rav S.Z. Auerbach (resp. Minh'at Shelomo I, §4) explique quant à lui que l'on peut faire kidoush/havdala sur du jus de raisin car ce dernier peut potentiellement devenir vin, alors même qu'il n'en est pas pour l'instant.

Shabat shalom.
Cordialement,