Conversation 70863 - Petites gorgées
Chalom,
Doit on faire la beraha aharona si on boit un reviit de boisson, mais en toute petites gorgées? (On n'a pas bu reviit d'un seul trait)
Quelle beraha richona et aharona faut il faire avant de boire du vin coupé d'eau?
Merci beaucoup
Chalom,
La brakha richona ne change pas, elle est la meme quelle que soit la quantite que l'on boit : chehakol (sauf pour le vin et le jus de raisin, bien sur).
La brakha ha-aharona fait l'objet dans ce cas d'une controverse entre Poskim. Pour certains, il faut avoir bu un reviit de boisson rapidement (avec au maximum une petite pause au milieu) afin de pouvoir reciter "borei nefachot"; pour d'autres, ce laps de temps est un peu plus long (quelques minutes, comme pour de la nourriture solide). Certains enfin ne recitent jamais de benediction finale sur une boisson chaude.
Dans le doute, on applique normalement le principe general "safek brakhot lehakel", et on ne recite rien dans ce cas. Voyez aussi la reponse 4062.
En rapport avec la 70863,
Chalom et merci pour votre réponse.
Mais j'ai des détails détails auquels je ne peut malheuresement toujours pas apporter de réponse:
1) Pour la boisson chaude, j'ai compris, mais si la boisson est froide (comme un verre de lait) et que l'on souhaite toutefois la boire à petites gorgées: doit on faire une beraha aharona?
2) Pour détailler encore l'histoire de la boisson chaude sur laquelle on ne fait pas de beraha aharona: si j'ai bien compris, c'est parce que l'on ne peut pas la boire d'un seul trait du fait de sa température, ce qui fait qu'il est impossible de boire reviit d'un coup, donc on ne bénit pas apres
( a noter que cette halaha indique implicitement que ce n'est qu apres avoir bu un reviit D'UN SEULL COUP que l'on fait bore nefachot, ce qui pourrait constituer la réponse a la question 1 citée plus haut, ce qui inclue donc meme les boissons froides...).
Ainsi est ce que selon vous on ferait boré nefashot apres un verre de coca bien gazeux et bien glacé que je suis incapable d'avaler d'un seul trait (bien que peut etre certains le peuvent)?
3) Pour l'histoire du verre de vin que l'on aurait coupé d'eau, pardonnez moi mais je n'ai pas compris votre réponse, et je reformule donc ma question:
Un verre de vin que l'on aurait coupé d'eau nécessite-t-il la beraha richona bore peri haguefen ou bien cheakol? Même question pour la beraha aharona?
Est ce que l on doit tenir compte des proportions de vin pour trancher?
Merci beaucoup, comme toujours de votre sérieux et de votre vitesse de réponse!
Chalom,
Des lors que vous buvez a petites gorgees, qu'il s'agisse d'une boisson chaude ou d'une boisson froide, vous ne recitez pas de brakha aharona, selon le principe "safek brakha lehakel". L'ideal etant toutefois de ne pas se mettre dans une situation de doute, et pour cela certains rabbanim font attention de toujours laisser un reviit de boisson a la fin, lorsque sa temperature permet de le boire d'un seul coup, afin de pouvoir ainsi reciter la brakha.
A propos de la question du vin melange d'eau (sur laquelle nous n'avons pas eu d'echange ?), les textes talmudiques indiquent que le le vin de leur epoque etait tellement fort qu'il fallait le couper avec de l'eau. Le Talmud indique que "du vin qui n'a pas ete coupe par trois parts d'eau (pour une de vin) n'est pas du vin (comestible)" - Baba Bathra 96b.Mais il etait possible de diluer encore plus le vin sans qu'il perde son statut, jusqu'a legerement moins de 6 parts d'eau pour une de vin, ce qui etait la limite acceptable.
De nos jours, les poskim considerent que le vin vendu commercialement est moins fort que le vin des temps talmudiques. Il est donc preferable de ne pas diluer ce vin du tout, afin d'etre sur qu'il garde son statut de "hagefen". Celui qui veut neanmoins couper son vin d'eau doit melanger son vin commercial avec une quantite egale d'eau, afin d'etre sur qu'il perd son statut de "hagefen" et qu'il faut desormais reciter sur cette boisson la brakha de "chehakol" (cf. Michna Beroura 204:29-32, Magen Avraham 204:16 et Pri Megadim).
Le jus de raisin est traite comme du vin (voyez ce qu'ecrit le r. Chlomo Zalman Auerbach dans Minhat Chlomo 4).
La coutume de rajouter un peu d'eau au vin du kiddouch, afin d'adoucir le "din", ne pose pas de probleme particulier du fait de la faible quantite d'eau ajoutee.