Conversation 8464 - La 19eme des "18 benedictions"
Kvod arabanim,
D'ou sort la 19 eme beraha dans les chmona esré ( amida ) ???
j'aimerais comprendre l'histoire et savoir qui a instaurer cette takana ( hahamim ?? )
merci.
Dans les dernieres annees du premier siecle de l'ere chretienne, Erets Israel est sous domination romaine, le Temple est detruit depuis une trentaine d'annees et Rabban Gamliel, descendant de Hillel, est le president du Sanhedrin qui, depuis la chute de Jerusalem, siege a Yavne. Sur le plan interieur, l'epoque est troublee par des luttes opposant les juifs fideles a la Torah aux membres de nouvelles sectes (dont les premiers chretiens ou judeo-chretiens). Ces derniers n'hesitent pas a pratiquer la delation aux autorites romaines pour nuire a leurs adversaires. C'est alors que se fait sentir le besoin d'introduire une nouvelle 'berakha' aux 18 que compte deja la 'Amida', ce texte autour duquel s'articulent les trois prieres journalieres. Le theme de cette nouvelle supplique serait de demander l'aide divine pour neutraliser les delateurs, les renegats et tous ceux qui cherchent a affaiblir le lien du peuple juif avec la Torah. Rabban Gamliel decide de faire appel a Chemouel Hakatan pour composer cette nouvelle Berakha (1). Il faut en effet eviter que l'on interprete celle-ci comme un appel a la vengeance ou l'expression d'un reglement de compte personnel. Or Chemouel Hakatan est connut pour sa grande modestie et ses grandes qualites humaines (2). Il ne se met jamais en avant. Certains pensent d'ailleurs (3) que c'est de la que lui vient son surnom (hakatan= le petit). De plus, il a fait sa devise du verset ds Proverbes: 'ne te rejouis pas de la chute de ton ennemi' (4), (5) . Avec lui, pas de risques donc de que l'on denature le sens de cette 'berakha'. Depuis cette epoque, notre 'Amida' comporte donc 19 'berakhot', ce qui ne nous empeche pas de lui avoir conserve son appellaton premiere: les 'chemone-essre' (=les 18).
Sources: 1) Talmud Bavli, traite de Berakhot 28,b
2) Traite de Sanhedrin 11,a
3) Talmud Yerouchalmi, traite de Sota, 9, 13
4) Proverbes 24, 17
5) Pirke Avot 4, 19
Cordial chalom
Shalom rabbanim,
Je tiens d abord à dire que j'ai utilisé votre moteur de recherche pour trouver la réponse à ma question.
Vous dites dans la réponse 8464 que la 19 e benediction de la Amida a eté introduite à la fin du 1er siecle de l'ere vulgaire.
Je comprends donc que les 18 benedictions qui composent la Amida existaient deja à l'époque.
Ce que je ne comprends pas c est comment aujourd hui nous pouvons avoir des versions differentes de la Amida selon les diiferents rites alors que ces versions sont posterieurs de plusieurs siecles apres la rédaction originelle de la Amida.
Comme c est la plus ancienne version qui est la plus juste, comment se fait il que nous suivions des versions aussi tardives et divergentes meme d un mot ou d une lettre entre les differents sidourims.
Ceci est d autant plus curieux qu il s agit la d une des priere principales que tout Juif recite trois fois par jour.
Par la meme j aimerais savoir quand et par qui ont été rédigé les 18 benedictions et comment se fait il que nous n avons pas une version originale de ce texte qui date de peut etre plus de 20 siecles alors que nous avons conservé de maniere rigoureuse non seulement la Thora mais tous les ecrits saints ( les Prophetes par ex) et le Talmud dont certaines parties sont posterieures au temps de Rabban Gamliel.
Pour résumer, je comprends qu il puisse exister des differences dans les sidourim pour des ajouts , non pour la priere principale-la Amida- qui existe depuis des siecles et que nous recitons chaque jour et tout cela en sachant que les Juifs ont conservé rigoureusement tous leurs ecrits saints.
A ce compte là , pourquoi existe t il des differences dans la Amida et non dans le Kaddish entre les differents livres de prieres ?
Chalom,
Vous posez une bonne question.
A mon sens la réponse est assez simple. Plus un texte est sacré, ou plus grave peut être une variation du texte, plus ce texte sera conservé dans a forme originale.
Le texte de la Tora étant le plus sacré, et les textes des prophètes étant aussi très important, ils ont été conservés très scrupuleusement.
Un changement dans le texte de la Michna ou de la Guemara pouvant entraîner des conséquences au niveau de la Halakha, il ne pouvait donc pas y avoir différentes versions.
Tandis que concernant la prière, prononcer tel mot au lieu de tel autre n'est vraiment pas critique, il n'était donc pas nécessaire de fournir de gros efforts pour arriver à un texte unitaire.
Il existe aussi des petites différences concernant le Kaddiche.