Conversation 90392 - Texte à écrire sur le parchemin de la Sota

abraham94
Mercredi 25 septembre 2024 - 07:55

Chalom,

Si je comprends bien, dans Guemara Sota, dans le cadre d’une femme sota qui s’apprête à passer l’épreuve des eaux amères, le texte précis à écrire sur le parchemin n’est pas mentionné et il existe au moins 3 interprétations (tana kama, rabi Yossei, rabi Yeouda) sur quoi écrire sur ce parchemin.

Devant l’ampleur du procédé et son caractère totalement « surnaturel » pouvant résulter par l’intervention immédiate d’Hakadoch Baroukh’ou, je suis surpris que le texte à écrire ne soit pas plus bordé. D’autant que la description de la confection du parchemin sur lequel écrire est elle, il me semble, précise et semble pas faire l’objet de makhloket (suivant ma compréhension). 

Pouvez-vous m’éclairer et m’aider à comprendre cet aspet de de la michna ?

merci beaucoup et kol touv 

Nathaniel Zerbib
Jeudi 5 décembre 2024 - 17:53

Chalom ouvrakha,

Votre question est très pertinente. Dans la Guemara Sota (Daf 17b), on trouve en effet des divergences entre les Tanaïm sur le texte précis à écrire sur le parchemin, même si la Torah ordonne d’écrire « les malédictions ». Tana Kama comprend que seules les malédictions explicites sont inscrites, tandis que Ribbi Yossi inclut également les bénédictions liées à l’obéissance. Ribbi Yehouda, pour sa part, exige d’écrire le texte en entier, avec les noms de D., car cela reflète la grandeur du processus.

La Michna met davantage l'accent sur le procédé matériel précis, comme le type d’encre et de parchemin, pour préserver la sacralité de l'acte, ce qui ne fait pas débat. En revanche, le contenu exact dépend des nuances interprétatives des versets de Bamidbar 5:19-23, laissant une place à différentes approches. Cela montre que même dans les procédures surnaturelles, la Torah invite à réfléchir et à interpréter.

Ainsi, l’objectif est autant d’enseigner l’importance de la fidélité que de préserver la profondeur des débats halakhiques. Le fait que le texte ne soit pas "bordé" souligne aussi que l’essentiel du procédé est spirituel et non technique. Cela reflète une tension constante entre la rigueur formelle et la flexibilité interprétative dans la Torah.

Bivrakha.