Conversation 90592 - Cimetière et femmes

Chalom Ouvrakha,

Votre question concerne les raisons pour lesquelles il est déconseillé à une femme en état de nida (menstruation) de se rendre au cimetière. Cette pratique, bien qu'elle ne soit pas explicitement mentionnée dans le Choulhan Aroukh, est évoquée par des autorités halakhiques ultérieures et repose principalement sur des considérations kabbalistiques et de pureté rituelle.

Le Pithé Teshouva (Yoré Déa 195:19) cite le H'amoudé Daniel, qui rapporte la coutume selon laquelle les femmes en période de nida évitent de se rendre au cimetière, considérant cette pratique comme appropriée. De même, le Mishna Beroura (Ora'h 'Haïm 88:7) mentionne cette précaution au nom du H'aï Adam.

Bien que cette interdiction ne soit pas explicitement formulée dans la halakha, elle est fondée sur des considérations kabbalistiques. Le cimetière est un lieu où réside une certaine impureté, et la présence d'une femme en état de nida pourrait l'exposer à des influences spirituelles négatives, souvent désignées sous le terme de "forces extérieures" ou "kelipot".

Les avis divergent quant à la période pendant laquelle cette interdiction s'applique : certains estiment que l'interdiction concerne uniquement les jours de saignement effectif. Ainsi, durant les sept jours de propreté (shiva neki'im), même avant l'immersion au mikvé, il serait permis de se rendre au cimetière.D'autres soutiennent que l'interdiction perdure jusqu'à l'immersion au mikvé, interdisant ainsi la visite au cimetière jusqu'à ce que la femme ait achevé son processus de purification.

Dans certaines situations, notamment lors d'une cérémonie commémorative annuelle (azkara), où l'absence de la femme pourrait causer une grande peine à elle-même ou à sa famille, les autorités halachiques permettent sa présence, même en période de nida. Cette flexibilité vise à éviter une souffrance émotionnelle excessive.

Bivrakha.