Conversation 17382 - L'eau lustrale m'indispose

NathanninNathan
Dimanche 20 juin 2004 - 23:00

J'avais toujours cru que nida signifiait "indisposée" eu sens gynécologique, or Mei Nida est traduit par eau lustrale. Donc, que signifie exactement nida, et y a-t-il deux sens (un propre, un figuré)?

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 23 juin 2004 - 23:00

Et pourquoi ne pas demander ce que signifie "eau lustrale" Est-ce tellement clair et évident ?

Après que Cain eut été jugé pour son crime, il fut condamné avec sursis et sa peine fut d'être "na' vénad baarets". Les errances sont traduites par "nidoudim" ; par exemple l'insomnie sera appelée "nidoudé chéna".
Dans nidah il y a donc non pas l'idée d'indisposition ni même d'impureté, mais l'expression de la conséquence : l'éloignement.
Dans ce sens, le terme de nida dans "méy nida" signifiera aspersion (Rachi Nbres 19:9).
En Nbres 31:23, Rachi explique que Méy Nida signifie là-bas "des eaux telles que la Nida pourrait s'y purifier".

Or donc, la méthode : recenser les occurrences du terme, comprendre le contexte général, voir les commentateurs comme Rachi ou Ibn Ezra qui expliquent le sens des mots et des expressions, indiquent des équivalences sémantiques et des corrélations à partir d'autres versets où le terme (tel quel, conjugué ou décliné) est employé.

Et méfiez-vous des traductions ! En l'occurrence, eau lustrale appartient au vocabulaire magique et mystique et se réfère entre autres à l'eau des fonds baptismaux ou aussi à l'eau d'ablution des mosquées (en occultisme, il s'agit de l'eau de rosée recueillie après la nouvelle lune au lever du soleil, filtrée et versée dans un vase en cristal où on mélangera d'autres ingrédients pour que s'y trouvent réunis les quatre éléments eau-terre-air-feu) .
Les traducteurs à court de vocabulaire ont recours à des analogies qui se révèlent parfois douteuses. Désolé.

tora
Mercredi 23 juin 2004 - 23:00

17382
N'y a-t-il pas une différence entre le mot Nida dans le sens que vous lui avez donné d'éloignement, qui est écrit sans daguech, et celui de Mé Nida, traduit par eau lustrale, ou plutôt eaux purificatrices, ayant un daguech, au même titre que la femme Nida qui, dans le verset, Veel Icha BeNIDAT Toumata Lo Tikrav, est écrit avec un daguech?
merci

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 28 juin 2004 - 23:00

Pourquoi nida au sens d'éloignement serait écrit sans dagesh ? Je ne connais pas de différence de forme entre ces termes, qui appartiennent à un même champ sémantique.