Conversation 2759 - Doit-on habiter en Israel?
y a til une mitsva de monter en israel ?
l'etat disrael de nos jours nest pas un etat qui vas vraiment selon la thora
y a til une mitsva dhabiter labas ou vos mieux habiter en france dans une communaute religieuse ?
"Il est toujours preferable d'habiter en Erets Israel , meme au milieu de non juifs, plutot qu'en dehors d'Israel , meme dans une ville a majorite juive" (1). On ne saurait etre plus clair. Maimonide apprend cette loi d'un texte talmudique (2) dont la suite est si peu tendre avec nos freres residant encore en dehors du pays que je prefere ne pas la citer pour ne vexer personne. La Mitsva d'habiter en Erets Israel n'est donc pas liee a l'intensite de la pratique religieuse de ses habitants.
Sur le fonds, justifier aujourd'hui de cette maniere le choix de rester en France lorsqu'on sait d'une part quels sont les ravages causes par l'assimilation et les mariages mixtes dans le pays de Voltaire et que , d'autre part, il n'ya jamais eu autant de Yechivot en Erets Israel (de toutes les couleurs et de toutes les tendances) depuis l'epoque de la Michna (inclue) me parait un peu... leger. Vous trouverez aujourd'hui en Israel l'environnement religieux que vous desirez. Choisissez celui qui vous est le mieux adapte. Et surtout venez nous rejoindre pour nous aider a renforcer encore l'impact de la Thora dans le Pays.
"Alo Naale Veyarachnou Ota Ki Yakhol Noukhal La"
Cordial Chalom
(1) Maimonide, lois sur les Rois, chap.5, loi 12.
(2) Ketouvot 110, b.
Bonjour
Je voudrais savoir est ce que vous pensez quil soit une obligation de monter en Israel, car le Israel d'aujourdhui nest pas vraiment l Israel dont parlent les textes..Nous sommes toujours en Exil et le vrai Israel ne sera véritable que lorsque le machiah sera venu
Désolé, mais c'est totalement faux et contraire aux textes explicites du Talmud de Babylone lui-même et des décisionnaires. De plus, maintenant que, par la grâce de Dieu, la contrainte exercée par les Nations sur Israël a été levée et que quiconque le veut peut librement venir vivre en Israël, ce pourquoi nous avons prié et pleuré nuit et jour des siècles et des millénaires durant, c'est un blasphème A-B-S-O-L-U de dire que nous serions encore en exil.
1. Eretz-Israel est Eretz Israel indépendamment de ses habitants et l'obligation d'y avoir sa demeure permanente est un commandment positif de la Thora aussitôt que cela devient possible. C'est pourquoi de tout temps il y a eu des vagues d'Alya (par exemple les 300 rabbins de France et leur famille à l'époque de Rachi, c'est-à-dire en pleine époque des Croisades ! (Pour vous donner une idée de ce que ça représente, quatre siècles plus tard, au temps de la splendeur de la ville de Prague, à l'époque du Maharal, il y avait là-bas environ 1000 familles juives.)
2. Le traité de Kétouboth qui traite essentiellement des droits et devoirs contractuels respectifs des époux dit (Michna, p. 110b - je cite) : "On fait monter tout le monde en Eretz-Israël et on n'en fait pas sortir tout le monde ; On fait monter tout le monde à Jérusalem et on n'en fait pas sortir tout le monde "
Rachi : On fait monter tout le monde - un homme oblige tous les gens de sa maison à monter et à habiter avec lui à Jérusalem.
"et ceci vaut autant pour les hommes que pour les femmes... "
Rachi : la femme aussi oblige son mari à monter et habiter là-bas, et s'il refuse, il doit donner le divirce et payer la kétouba...
Si vous pensez que ce sont juste des paroles verbales (ce qui voudrait dire que vous ignorez tout de ce qu'est la Michna et le Talmud) visitez donc Maïmonide, chap. 13 des lois maritales (hilkhot Ichouth) § 19, le Tour Even HaEzer 75 § 4.
3. Dans la discussion talmudique (guémara) qui suit, on rapporte une Boraïta qui expose :
"a. Il dit de monter et elle dit de ne pas monter, on l'oblige à monter et si elle refuse, elle obtient le divorce à son tort (=il n'a pas a lui payer la kétouba) [pour la halkha, voir Maïmonide ibid. § 20, Tour Even HaEzer 75 §4.]
b. Elle dit de monter et il dit de ne pas monter, on l'oblige à monter et s'il refuse il doit accorder le divorce et payer la kétouba. [pour la halkha, voir Maïmonide ibid. , Tour Even HaEzer ibid..]
4. Entre temps le Talmud avait déjà explicité que l'une des tournures de la Michna (pourquoi "tous font monter" et pas "on fait monter", qu'est-ce que cette expression "tous" vient inclure ?) signifie qu'on monte et fait monter en Eretz-Israël même d'un palace à un taudis et qu'on ne quitte pas Eretz-Israël même d'un taudis pour un palace. Pour la halakha, voir Maïmonide, ibid. 19, Tour Even HaEzer 75, 3.
5. Mais vous pourriez dire qu'il ne s'agit que du contexte matériel, économique et non du contexte spirituel (à supposer qu'on sache ce que ça pourrait bien vouloir dire : la spiritualité des idolâtres était spirituelle, mais perverse et il y a des athées qui ont des qualités morales de bonté et d'entr'aide enviables - et dans les deux cas, je parle de non-Juifs. Tout ce qui est "spirituel" n'est pas pour autant automatiquement bon et tout ce qui est "matériel" n'est pas pour autant automatiquement mauvais). Mais bon, ça c'est des idées, pourrait-on dire. Revenons donc au Talmud, quelques lignes plus loin : "Nos maîtres ont enseigné que, dans tous les cas, on doit habiter (= avoir sa résidence permanente) en Eretz-Israël, y compris dans une ville à majorité idolâtre et qu'on ne doit en aucun cas habiter (= avoir sa résidence permanente) en dehors d'Eretz-Israël même dans une ville à majorité juive.
Comment ? Mais non, ce n'est pas la propagande sioniste ! C'est très littéralement le Talmud. Voyez pour la halakha : Maïmonide, Ichouth, 13 §19, Mélakhim (Politique) 5 § 13 ; Tour Even HaEzer 75 § 3.
6. Et pourquoi ça, demanderez-vous ? Ne puis-je pas m'acquitter de tous mes devoirs religieux sans habiter là-bas ? Après tout, il y a bien des maîtres prestigieux qui n'y habitent pas ? Possible. Ce n'est pas à moi qu'il faut demander d'expliquer leurs raisons : on risquerait de prendre ce que je dirais pour du Lachone Hara et je serais donc cause d'une faute de calomnie à mon égard, Dieu préserve ! Alors, interrogeons le Talmud : Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que "Nos maitres ont enseigné que quiconque habite en Eretz-Israel est semblable à quelqu'un qui a un Dieu (= domé kémi chèyech lo Eloka) et quiconque habite hors d'Eretz-Israel est semblable à quelqu'un qui n'a pas de Dieu (= domé kémi chèein lo Eloka) puisqu'il est écrit (Lévitique chap. 25, 38) 'pour vous donner le pays de Canaan afin d'être pour vous Dieu'". (Pour la halakha, voir Maïmonide Mélakhim (Politique) 5 § 12.)
Si je traduis cette assertion du Talmud que Maïmonide, peu suspect de mysticisme effréné, confirme pour la halakha et non comme une simple "opinion" (comme si les rabbins du Talmud avaient des "opinions"et n'exprimaient pas tous, toujours, des dimensions concrètes d'une vérité Une) , cela revient à dire : Celui qui habite en Eretz-Israël c'est comme s'il avait un Dieu, même s'il est athée, et celui qui habite en dehors d'Eretz-Israel, c'est comme s'il était athée, même s'il est croyant et religieux, puisque athée signifie très exactement être "sans dieu" (préfixe privatif "a-" comme dans "aphone" (=sans voix) ou "apatride" (= sans patrie), et substantif théos (francisé en thée) qui signifie "dieu". Nous remarquerons avant de continuer que tous ces dires talmudiques sont rapportés sans être référés à tel ou tel maître, c'est-à-dire qu'en l'occurrence ils font l'unanimité.
7. Mais le Talmud n'est pas encore satisfait. Il interroge : "Et est-ce que quiconque n'habite pas en Eretz-Israel n'a [vraiment] pas de Dieu ? Mais c'est pour te dire que quiconque habite en dehors d'Eretz-Israël, c'est comme s'il était idolâtre (litt. : 'oved 'avodat kokhavim = pratique un culte astral, cest-à-dire qu'il est soumis au fonctionnement déterministe mécanique du monde règlé par la marche inexorable des planètes et non à la volonté libre du Dieu Vivant) ! Et c'est ainsi qu'à propos de David (en butte à la persécution de Saül) il est dit (I Samuel 26, 19) « car ils m'ont chassé aujourd'hui [de la possibilité] d'être attaché à l'héritage d'Hachem en me disant 'va, sers des dieux étrangers !'» ; mais qui donc a dit à David 'va, sers des dieux étrangers' ? Mais c'est pour te dire que quiconque habite en dehors d'Eretz-Israel c'est comme s'il pratiquait l'idolâtrie."
Rachi : Parce qu'il était obligé de fuir et de sortir d'Eretz-Israel [pour se réfugier] chez le roi de Moab et Akhiche.
Je me suis contenté ici d'une brêve (oui ! très brève même) illustration de ce que le Talmud, ses commentateurs et les décisionnaires disent à propos de l'obligation absolue d'habiter en Eretz-Israel et de son corrolaire, ce que signifie choisir d'habiter en dehors d'Israël. Pour paraphraser un autre dire talmudique, si tous les cieux étaient des parchemins et si toutes les mers étaient de l'encre et si tous les roseaux du monde étaient des plumes, cela ne suffirait pas pour écrire tout ce qu'il y aurait à dire à ce sujet. Et pourtant, dans le même souffle, je pourrais dire que toute cette immensité peut se résumer en une simple phrase : c'est ici chez moi, et même si la maison est encore délabrée et que mes frères sont encore, comme moi-même, impurs, c'est quand même ma maison et ce sont quand même mes frères.