Conversation 44943 - Ame perdue pete un plomb

Shalom,

Dans plusieurs de ses textes, Rabbi Nahman de Breslev, et a sa suite son eleve Rabbi Nathan, parle du probleme que peut soulever la priere. Elle est repetitive, 3 fois par jour, les memes mots, les memes actions...en bref, comme tout rituel elle risque d'amener l'homme a l'hypocrisie car il est difficile de faire chaque priere avec concentration et enthousiasme. Ressentir cela n'est donc pas le signe d'un 'petage de plomb' mais une volonte de donner sens a la priere face a la difficulte que cela represente.
Ce que preconise Rabbi Nahman, c'est d'intensifier les moments ou parties de la priere qui nous parlent vraiment, qui nous interpellent au niveau individuel, de mettre tout son coeur et ses pensees dans ces parties qui apparaissent dans un livre imprime mais qui expriment en fait nos joies, esperances et detresses.
Son conseil est donc de preferer la qualite et l'intensite a la quantite; de donner tout son sens a l'expression 'travail du coeur'.
D'autres preferent une autre voie: celle du formalisme halakhique. Il existe une obligation de prier et la question de savoir si l'individu se retrouve dans les mots de sa priere importe peu; Le principal est qu'il accomplisse son obligation de prier: aujourd'hui sans trop y mettre le coeur, demain peut-etre un peu plus...Le principal est de garder cette discipline de priere.

La societe moderne ne sait plus prier. Le developpement technologique, la decouverte des autres civilisations et la volonte et peut-etre meme l'audace de penser qu'on peut tout comprendre et definir, font qu'on a l'impression que la priere est un peu inutile: Il faudrait la remplacer par un cours d'anthropologie comparee. Il est donc necessaire de resituer l'importance de la priere en general et dans le Judaisme en particulier.

La priere n'est pas une necessite biologique ni meme spirituelle: c'est un moment d'exception ou l'homme se retrouve face a lui-meme avant tout et retrace l'itineraire, le parcours et les attentes de sa vie. Un peu comme si tout arrete de fonctionner autour - dans un monde ou tout fonce a une allure vertigineuse - et l'homme se pose dans toute sa splendeur d'homme et part d'humanite et prie.

je vais vous faire une confession: lorsque dans mon jardin, les ouvries musulmans s'arretent de travailler, posent tout et se positionnent en position de priere, j'ai en moi une pointe de jalousie et d'admiration. Quoi qu'il se passe, la ils se tournent vers Dieu et prient. Je voie dans leur comportement quelque chose qui a disparu de chez beaucoup.

(Re)trouver le gout a la priere passe par autant de voies que d'hommes: certains par l'etude, d'autres par les epreuves, ou encore l'auto-conditionnement.

A vous de trouver votre place dans ce souk de priere.