Conversation 45350 - Les noms des kohanim
Bonjour,
je me pose une question depuis quelques temps. Il se trouve qu'elle m'est apparue à la suite de la lecture de la page Wikipedia consacrée aux Cohanim :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cohen_(judaïsme)#Cohen_en_tant_que_patrony… (Section 6 "Cohen en tant que patronyme")
et plus particulièrement sur les deux derniers paragraphes :
"Cependant, du fait de la possibilité de perdre son statut sacerdotal, de ne pouvoir le transmettre aux fils d'une union mixte avec une Gentile (quand bien même il se convertirait ou épouserait une Juive), etc., certains noms sont "plus dignes de foi" que d'autres. "Cohen" étant l'un des noms les plus courants, on ne peut s'y fier pour déterminer le statut de son porteur sans témoignage supplémentaire. C'est également pourquoi les cohanim avérés font souvent figurer le symbole de la bénédiction sacerdotale sur leurs pierres tombales.
Le nom de famille à lui seul ne suffit donc pas à dire si quelqu'une a une origine cohanite ou lévite. M. Cohen n'est pas forcément "Cohen". L'adoption de noms de famille par les Juifs s'est faite très récemment et il est possible que certains aient pu s'attribuer une origine qu'ils n'avaient pas. Seule la tradition orale familiale peut assurer ce titre. Par exemple, ceux qui portent le nom Katz ne revendiquent pas tous une origine cohanite: même s'il s'agit souvent de l'acronyme de "Kohen Tzédek", il s'agit parfois tout simplement du mot yiddish signifiant "chat"."
Ne sachant pas quelle foi accorder à cet article, je sollicite votre avis sur la question.
D'autre part, si ce que cet article allègue est fondé, ma question est la suivante : toutes les personnes qui se nomment "Cohen" sont-elles automatiquement soumises à toutes les obligations qui incombent au Cohanim, alors qu'on ne peut établir sûrement la filiation de certains?
Excusez-moi si cette question est un peu tirée par les cheveux :)
Je tenais enfin à vous saluer tout particulièrement, car je suis moi-même une ancienne élève du Lycée Condorcet où j'ai effectué mes études secondaires ainsi que mon hypokhâgne :)
Je vous remercie par avance pour votre réponse.
Bat-Cheva
Les données que fournit cette page de l’Encyclopédie WIKIPEDIA me paraissent devoir être nuancées.
Il n’existe plus aujourd’hui aucune corrélation entre l’état de kohen et les noms patronymiques qu’ils ont portés à travers les âges. Quant à la présence du symbole de la bénédiction sacerdotale qui figure sur certaines pierres tombales, elle constitue sans doute une présomption de l’état de kohen qu’avait celui dont il domine le cercueil, mais certainement pas une preuve.
J’ajoute que la dignité de kohen ne se perd pas seulement par mariage mixte. C’est ainsi que les enfants nés de l’union d’un kohen et d’une divorcée, tout en conservant le nom patronymique de leur père, perdent leurs privilèges sacerdotaux.
On peut dire, en conséquence, qu’il ne peut exister aujourd’hui de preuve irrécusable d’un état de kohen ; il n’existe que des présomptions, et le nom ne les confirme pas ni ne les contredit.
Les noms des kohanim (suite)
Merci d'avoir éclairé ma lanterne!
Néanmoins, la question qui me vient à l'esprit suite à cette réponse nuancée : toutes les hommes se nommant Cohen doivent-ils faire la bénédiction des Cohanim? le rachat du nouveau né peut-il se faire auprès de n'importe quel homme qui se nomme Cohen? les règles d'impureté et du mariage s'appliquent-t-elles de même?
Cette question a juste pour but de satisfaire ma curiosité intellectuelle et nullement d'entrer dans une polémique quelconque (si tant est que ma question puisse porter à polémique).
En vous remerciant par avance, je vous souhaite une bonne soirée!
Bat-Cheva
1. Il n’est pas inutile de rappeler que les noms de famille sont une institution relativement récente, étrangère au judaïsme. Ils sont apparus en France au douzième siècle, quand une hausse de la démographie ne permit plus de différencier les individus par leur prénom.
Le nom d’une personne, dans la tradition juive, est constitué par le prénom qui lui a été attribué par ses parents, suivi de « fils » ou « fille » de [prénom du père].
2. Il résulte de ce qui précède que le nom patronymique de « Cohen » ne confère d’emblée à celui qui le porte aucun des droits des kohanim ni aucune des obligations qui leur incombent.