Conversation 5464 - La Thora retrouvee
Comment se fait-il que dans Melakhim Beth, Kaf Beth, on a l'impression que la Torah est un simple livre (re-)trouve dans le temple ? On en fait la lecture au Roi du moment qui l'ecoute comme s'il n'en avait jamais entendu parler. Apres ca, le Roi declare que la colere de Dieu est allumee contre le peuple d'Israel et il decrete que Pessah doit etre respecte au plus haut point, d'une maniere qui n'etait plus courante depuis des annees.
Dans ces lignes, on a l'impression que le peuple d'Israel a perdu/oublie la Torah a un moment donne de son histoire. C'est un point qui me gene. Pouvez-vous me l'expliquer ? Merci beaucoup.
Que le peuple ait oublié la Tora, ou tout au moins abandonné sa pratique depuis longtemps est un fait avéré. Le roi Yochiaou dont il est question opère un retour à la Tora après une longue période où le peuple s'est adonné à l'idolatrie.
Le livre retrouvé est selon les explications traditionnelles le Sefer Tora écrit de la main de Moché Rabbenou lui meme, ainsi que l'indique le texte de Divrey Hayamim (2, 24; 14). Ce Sefer se trouvait traditionnellement dans le Aron haBrit, à coté des Tables de la Loi. Durant le règne de rois idolatres, il a peut etre été caché par des personnes craignant qu'un de ces rois les détruisent; et le temps passant, les personnes l'ayant cache n'étant plus de ce monde, les traces de ce Sefer ont été perdues.
Ce qui effraie le Roi et ceux qui l'entoure, c'est que quand on ouvre ce Sefer Tora, il se trouve que le texte que l'on peut lire est celui des malheures qui menace le peuple s'il adonnait à l'idolatrie. Tout le monde y voit donc un signe effrayant
Question faisant suite a la question 5464.
La reponse que j'ai recue ne me satisfait pas. Peut-etre que ma question n'etait pas formulee assez directement.
Dans Melakhim Beth, Kaf Beth, on nous explique que sous le reigne du Roi Yochiaou la Torah qui avait ete perdue/abandonnee/oubliee a ete (re-)trouvee et son application a ete imposee par ce Roi. Ceci veut dire qu'en fin de compte, la Torah ecrite a ete perdue (et par consequent la Torah orale qui n'a pu survivre sans la Torah ecrite) et qu'en fin de compte la Massoret n'est pas passee de pere en fils, de maitre en eleve comme l' exige la Torah (ecrite et orale), et que le Roi du moment a introduit une religion inconnue du peuple d israel. Si la massoret n'est pas passee comme l'exige la Torah, comment peut-on etre sur qu'elle est verite et pourquoi doit on la respecter ? Le fait que le Sefer Torah qui a ete retrouve s'ouvre sur le texte explicitant les malheurs menacant le peuple en cas d'idolatrie n'est en aucune maniere une preuve et aurait tres bien pu etre de la simple magie.
Merci d'avance de votre reponse eclairee.
Et pourtant la réponse est excellente. Elle est donnée par tous les principaux commentateurs.
Mais pour la préoccupation qui est la vôtre, elle n'a en réalité pas de raison d'être. D'abord parce qu'il n'y avait pas qu'un seul Séfer Thora en Israël, puisqu'il y en avait au moins un par tribu sans compter tous ceux qui avaient été recopiés.
Et jamais la tradition n'a été perdue. Si vous lisez ne serait-ce que superficiellement le début du chapitre que vous indiquez, au verset 2 il est indiqué, bien avant que le fameux Séfer Thora de Moïse n'ait été retrouvé : "Il (Josias) agit avec rectitude aux yeux de Hachem et se conduisit selon toute la voie de David son (arrière-[...]-grand-)père dont il ne s'écarta ni de droite ni de gauche."
Pour se conduire selon les voies de David, il faut les connaître !
Et en la dix-huitième année de son règne il entreprend un grand projet de restauration er c'est alors que le Livre mis à l'abri des saccages de Ahaz sera retrouvé. Et s'il avait été totalement inconnu, on se demande bien pourquoi il aurait eu un tel effet sur le roi et la cour.
Sans compter la présence explicite des prophètes et en particulier de la prophétesse Houlda.
Vous avez donc tiré des conclusions un peu excessives et vous pouvez être rassuré. Quelques rabbins ont lu ce passage de la Bible avant vous, dont quelques géants comme Rachi, Maïmonide ou le Gaon de Vilna, sans parler de tous les maîtres du Talmud et aussi ces Hommes de la Grande Assemblée qui ont reçu de la bouche des derniers prophètes la tradition transmise depuis Moïse. Car ce n'est ni par les rois ni par les prêtres que cette tradition passait, mais par les Anciens et les Prophètes.
Vous rendez-vous seulement compte de quoi vous les accusez tous ensemble et chacun individuellement ? Etaient-ils tous niais ? naïfs ? crédules ? ou encore menteurs ? trompeurs ? faussaires ?
J'ai volontairement été un peu vif parce qu'il y a, non pas des questions, mais des manières de les poser qui sont insultantes pour nos maîtres et nos ancêtres. Que telle n'était pas votre intention, j'en suis persuadé. Que vous n'en ayez pas eu conscience ne m'en semble pas moins préoccupant.
Je pourrais encore développer, mais je pense que l'essentiel a été dit.