Conversation 5785 - Et l'esprit de pessah' dans tout ca?

Anonyme
Dimanche 13 avril 2003 - 23:00

Vivant en Israel, il est possible aujourd'hui de trouver tout ou presque sous une forme Casher lePessah (des gateaux ressemblant a s'y meprendre a ceux de toute l'annee, des pates, de la levure etc...). Je suis gene car j'ai l'impression qu'une partie de l'esprit de Pessah disparait avec l'apparition de ces nouveaux produits et si l'on s'en sert, Pessah d'aujourd'hui ressemble de moins en moins a celui de mon enfance (heureusement que la galette et le Seder sont immuables). Qu'en pensez-vous ?
Merci beaucoup pour votre reponse.

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 14 avril 2003 - 23:00

Ce que vous dites n'est pas faux et on ne peut pas ne pas commencer par ressentir la gêne dont vous parlez. Mais d'un autre côté, en réfléchissant à la réponse à donner à votre question, je me suis fait la remarque suivante : on nous dit souvent que la "religion" nous prive d'un certain nombre de choses qui nous sont interdites ; or le Talmud a déjà donné un début de réponse à cela en indiquant quelques équivalences de goût de nourritures interdites. Et voici maintenant que nous pouvons scrupuleusement respecter Pessah sans nous "priver".
Or le 'hametz qui est proscrit à Pessah est identifié au yetzer hara, l'instinct du mal ou, plus exactement, le désir de jouissance animale. Comme si on venait nous dire : il y a équivalence dans le bien et à l'écart de tout mal de ce qu'illusoirement l'animal en nous croit ne pouvoir trouver qu'en rejetant toute loi restrictive, toute obligation et tout effort. Trouver aujourd'hui tout cachère lePessah ayant des allures de hametz, c'est peut-être un esprit de Pessah encore plus profond qu'auparavant, une libération ou une désaliénation encore plus grande.
Ça ne résoud peut-être pas tous les aspects de la question, mais du moins cela donne matière à méditation.

Anonyme
Lundi 14 avril 2003 - 23:00

A propos de la 5785
On pourrait dire la meme chose a propos de Chabat : autrefois aussi , le chabat avait un "esprit different" quand on ne pouvait pas programmer le Mazgan sous un 45 degres a l'ombre , quand on mangeait froid parceque la plaque n'existait pas , etc ...
Halah'a n'a pas une racine commune avec "Halih'a " ?
En avant le progres ! surtout quand aucun peuple ne reste plus fidele a ses coutumes que le notre !

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 19 avril 2003 - 23:00

On ne mangeait pas froid car il existe d'autres méthodes et c'est pourquoi le plat traditionnele du Chabbat était et reste le Cholent (= chaud lent, car chauffe lentement sur un lit de braises couvertes) ou le 'hamin (qui signifie justement plat chaud).
Quant à la halakha et son rapport avec halikha, je me permets de reproduire ici un passage du "Lexique des réalités intraduisibles" figurant à la fin de mon livre sur les Cinquante ans de l'Etat d'Israël :
Halakha — La règle de conduite. Une mentalité tributaire de la Haskala la réduit à la loi religieuse. Elle est bien plus que cela et bien autre chose. Elle est la réponse juive à la question : comment réaliser — c’est-à-dire faire exister dans le monde de la réalité changeante — les principes immuables du monde de la vérité. Le radical halokh appartient au verbe qui signifie marcher. Le substantif simple, qui signifie la marche, est halikha. Halakha est un substantif formé à partir de l’état construit de l’infinitif. L’état construit est une forme grammaticale de l’hébreu indiquant la dépendance : dans l’expression « la maison de David », les mots "la maison de" sont à l’état construit. L’infinitif indique une dimension d’invariance. Le sens du verbe, marcher, implique un déplacement. La Halakha est la conduite qui intègre une dynamique reliée à une permanence.

Anonyme
Samedi 13 mars 2004 - 23:00

Gateaux cacher lepessa'h
Je ne doute pas de la parfaite cacheroute des gateaux israeliens cacher lepessa'h
Mais vous ne croyez pas que ca enleve l'esprit de pessa'h
Pessa'h ou on doit se rappeler du pain non levé et donc de la GALETTE mais en nous permettant de manger des gateaux (d'ailleurs excellents) pendant la fete des azymes...c'est ridicule !
Que pensez vous des gateaux de pessa'h et est-ce que vous en consommez pendant la fête ?
Merci, bonne continuation pour votre site !
Benyamine

Anonyme
Jeudi 8 avril 2004 - 23:00

Tout ce qui n'est pas hamets, quelle que soit sa forme, est autorisé. Et la halakha interdit formellement d'inventer de nouveaux interdits : ce qui est permis est permis, point final.
L'esprit de Pessa'h n'est pas un esprit d'ascétisme monastique, mais l'esprit de la libération de l'esclavage et la matsa est avant tout le pain de la liberté.

Reste la question - et c'est la seule - de marit ayin dans un milieu où la majorité des gens ne mangent pas cachère à Pessah. Dans ce cas, il y aurait effectivement des raisons de s'abstenir pour ne pas induire en erreur. Mais dans un milieu où tout le monde sait que c'est cachère et où tout le monde - majoritairement - mange cachère et veille à la cachroute de Pessa'h, il n'y a pas de raison d'inventer de nouvelles 'houmoroth totalement privées de justification hilkhatique.

foueche
Mardi 13 avril 2004 - 23:00

Suite de la 14 510
Ben oui c'est vrai mais au séder on dit bien "matsa zo cheanou okhlim..."
Donc pessah est la fete des azymes et il faut manger des galettes...
Mais j'ai meme vu des pizza cacher lepessah, et si un jour il existe une halla cacher ?
Certaines communautés ne mangent pas de pois chiches a cause de leur nom : houmous, qui ressemble à hametz

Il n'est pas marqué dans la torah que l'éléctricité est interdite ni de mélanger le lait et la viande... des interdits sont tous les jours trouvés !
Mais l'esprit de pessah est de se souvenir de la sortie d'Egypte et de la matsa qu ils ont mangé à leur sortie "chechet yamim teakhlou matsot" dans la torah

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 18 août 2004 - 23:00

Il est expressément écrit dans la Thora que l'usage de l''électricité est interdit puisqu'il est écrit "vous ne ferez pas brûler du feu le jour du chabbat" et le phénomène physico-chimique de l'électricité est analogue à celui de la combustion.
Il est expressément écrit dans la Thora qu'il est interdit de mélanger le lait et la viande.
Et du moment que vous ne mangez pas hametz à Pessah, que vous n'en possédez pas et n'en tirez pas profit, vous avez pleinement réalisé la mitsva de la fête.
Et il est sans doute plus important de vivre le sens de la fête qui est celui de la délivrance des fins d 'exil et du retour du peuple d'Israël à sa terre et à son identité authentique que de pleurer sur les merveilles rendues possibles par le développement des connaissances et du savoir faire technologique.