Conversation 60538 - Juive de coeur
Bonjour,
Attirée par la religion juive avant même d'avoir pu l'identifier clairement je suis tombée amoureuse d'un juif "pratiquant".
Nous nous sommes installés ensemble, puis il a souhaité que j'entame le processus de conversion afin de nous marier.
Sachant que ce n'est pas une raison valable aux yeux du consistoire je me suis donc mise à étudier, à lire les textes, à assister à des conférences pour ainsi ouvrir mon coeur.
J'ai entamé le processus, pris des cours avec une femme admirable mais j'eus des doutes.
Je lui en ai parlé, elle m'a conseillé de stopper ma démarche afin de prolonger ma réflexion et définir les causes de ses doutes. Sages paroles. Mon ami n'a en revanche pas du tout accepter "ce retard" puis a rendu mon quotidien invivable, j'ai décidé de le quitter.
Déprimée et au plus mal j'ai prié un soir et j'ai senti quelque chose d'inexplicable se répande sur moi, je ne peux décrire ce qui m'est arrivé mais l'espoir m'est revenu.
Depuis je ne sais plus qui je suis, je continue à réciter mon chéma le matin, à faire quand il est possible les fêtes, je sais que mon coeur est avec Hachem, mais l'étape de la conversion me rappelle douloureusement mon passé et je ne m'en sens pas digne.
Néanmoins, non juive d'identité mais juive de coeur n'est ce pas là une identité à part entière ?
Ma question n'est pas clair, et je sais bien que vos réponses vont être tranchées, sans conversion pas de judaïcité. Je suis d'accord mais comment résoudre ce conflit intérieur ?
Merci de vos réponses.
Votre question est touchante, mais vous seule pourrez vraiment lui donner une reponse.
La vie juive pratiquante n'est pas une simple affaire, et la conversion est un parcours parfois eprouvant.
Vous pouvez etre juive si c'est ce que vous ressentez, vous surmonterez les dissuasions (elles sont la pour vous aider a deceler qui vous etes ou n'etes pas).
Vous pouvez aussi etre non juive, en gardant votre lien avec le D. d'Israel, en respectant les 7 lois de Noah.
Le passe fait partie de la personne que vous etes aujourd'hui, vous n'avez pas a vous sentir "indigne". La question n'est pas la.
Vous etes a present "libre" de decider par vous-meme, sans rapport avec votre ancien ami.
Avez-vous en vous une volonte telle que vous seriez prete a reprendre ce processus dont vous connaissez les difficultes, seule, pour vous. Sentez-vous que c'est bien la pour vous l'unique possibilite d'etre vous-meme?
Ou bien, sans ressentir d'echec ou d'indignite, simplement en portant un regard plus juste sur votre vie interieure et exterieure, comprenez-vous que votre foi n'implique pas un changement si radical, n'est pas en contradiction avec votre identite de non juive?
Le plus dur c'est de decider. Mais vous n'y trouverez de le joie que si le choix est bien votre, quel qu'il soit.