Conversation 6252 - Pieux ou fou?
Chers Rabbanim,
'Hovot halevavot raconte qu'on a un jour trouvé un homme pieux endormi, seul au milieu d'un désert nu et terrifiant. Quand on lui a demandé : "N'as-tu pas peur des bêtes féroces ?", il a répondu : "J'aurais trop honte devant D.ieu de craindre au monde quoi que ce soit d'autre que Lui !"
J'aimerais comprendre en quoi on peut réellement qualifier cet homme de "pieux" et non de fou, sachant qu'il s'expose manifestement à de multiples dangers, s'en remettant à la Providence divine pour être délivré de tout mal.
Berakha vehatsla'ha
Il faudrait pour répondre pouvoir d'abord définir ce qu'est la peur. Nous avons peur, au sens courant du terme, de ce qui peut nous arriver en ce monde. Mais cela signifie qu'en réalité nous avons peur de ce qui pourrait arriver à notre corps. Le dormeur de l'histoire nous explique que seule compte la peur pour notre destinée au regard du projet pour lequel Dieu nous a créés.
Certes, nous avons aussi l'obligation de prendre soin de notre corps, puisque lui aussi a été créé par Dieu et qu'il nous l'a confié. Mais ce soin lui-même, dans cette perspective, s'élève à la valeur de la crainte de Dieu.
Et nous ne devons pas non plus compter sur le miracle et nous en remettre à la Providence. C'est pourquoi me semble-t-il qu'il ne faut apprendre d'un apologue que le point seul qu'il voulait nous enseigner et non tous les aspects de l'histoire, bien que, pourtant, "Chomer Petaïm Hachem" - Dieu assure la garde des innocents, c'est-à-dire de ceux qui agissent sans malice et sans faire avec Dieu de "marché" du type : je Te donne ma foi, donne moi Ta protection.