Conversation 62658 - Les petits details de la Torah
????,
Né de père juif, en conversion et, ce faisant, plongé dans l'apprentissage des mitzvots, je m'interroge sur un point :
- Est-il vrai que la discussion talmudique de type "pilpoul", c'est-à-dire le dialogue "compétitif" entre 2 étudiants de Torah se révélant au final peu constructif, sans but réel ni recherche approfondie sinon le plaisir de la joute verbale, est proscrite par les rabbanims ?
Par ailleurs, par analogie, ne peut-on pas penser que les discussions et l'extrême technicité attachées à certaines pratiques de cacherout par exemple, souvent prises au premier degré, sans que ne soit mesurer leur sens, peuvent de la même manière constituer des comportement de vaine rhétorique, éloignant du sens profond donné par la Torah ?
Sans se départir d'une stricte observance, y'a-t-il un risque à considérer la pratique uniquement pour ce qu'elle est, à prendre plaisir à pratiquer pour pratiquer, sans mesurer la portée de nos actes au regard d'Hachem ?
En espérant avoir été clair...
Très cordialement,
Heeb
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Shalom,
Je ne pense qu'aucun type d’étude n'est proscrit par aucun Rabbin. Toute étude de n'importe quelle partie de la Torah est permise même si elle ne vient que pour assouvir un quelconque besoin personnel qu'il soit matériel, intellectuel voire, spirituel. Nos sages ne nous ont-ils pas enseigné : "Le'olam yaasok adam batorah ouvamitsvot afilou chelo lichma chemitokh chelo lichma ba lichma" (On devra toujours accomplir la Torah et les commandements dans son propre intérêt, car c'est de la qu'on en viendra a accomplir par amour et non par intérêt) ?
Cependant, il y a une part de vérité dans ce que vous mentionnez. Le Maharal de Prague (Rabbi Yeouda Loew ben Bezalel (1512 - 1609) ) dans Netivot Olam fait preuve d'une critique acerbe envers le phénomène de pilpoul aux dépends de l’étude plus systématique orientée vers la Hala'ha. [Netiv Hatorah Ch.5].
Il est bien évident que la signification de l'ensemble des commandements de la Torah va bien au-delà de la simple action technique de leur accomplissement. Chaque détail de toute mitsva renferme une intention et un sens d'une profondeur infinie et nous nous devons, dans la mesure de nos moyens , tenter de les comprendre. C'est ce qui s’appelle en hébreu "Ta'ame Hamitsvot" (la signification des commandements) . La pratique seule, dénuée de toute intention, n'est pas suffisante. Rabbi Moshe 'Haim Lutsato (Ram'hal), dans son introduction au Messilat Yecharim,compte comme l'un des 5 points indispensables au service de D. celui de la Chlemout Halev, c'est a dire le fait d'avoir une intention pure lors de l'accomplissement de la mitsva. Je pense que le risque dont vous parle est de tout simplement passer une vie a prôner l'accessoire et dénigrer l'essentiel.
Mo'adim Lesim'ha