Conversation 6373 - Rabbi Matrix

Anonyme
Mercredi 7 mai 2003 - 23:00

je me suis posé la question du rapport qu'a le cinema avec la gueoula!
C'est ptete bete, mais vu le nombre de personnes allant voir des "blocks buster", film à gros succés, l'influence de ces films sur la population mondiale ne pouvait être anonyme.
On s'est posé la question la moralité des nations, qui n'ont pas de rabbins ou de prêcheurs dignes de ce nom.
Il me semble que les films participes quelques peu à cela.
On peut citer l'impact des dix commendements bien sur, mais aussi,
La guerre des étoiles, il parlait du concept de "la force" qui nous anime et est en soi, elle nous anime et on peut jusqu'à ressentir sa puissance et l'utiliser. ce la ressemble à nos lecons de moussar.
Plus prés de nous, Matrix, surtout qu'en france le numero 2 est annoncé pour la semaine prochaine. ce sont deux juifs qui l'ont réalisé. Là, l'engouement de ce film dépasse la guerre des étoiles et de loin.
Dans ce film les héros sont dans un monde dont ils ont conscience que la réalité est virtuelle, car il peuvent s'en extraire quand il le veulent. ils veulent détruire ce monde virtuelle pour libérer les humains, mais les maitres des lieux virtuels ne se laisseront pas faire. et à la tête des héros ils ont un élu. tous les héros ont des pouvoirs dans le monde virtuels, car ils ont conscience de ce monde virtuel.
Là, la ressemblance avec les histoire de tsadikkims les plus grands est trop flagrante. C'est quasiment une philosophie juive qui est sous jacente.
Le monde prend ,petit à petit, la conscience de ce qui est vrai ou pas.
Il y a donc une sorte de conscience universelle qui continue son essort.
On peut le voir par le biais du cinema mais aussi par d'autre chose.
D'ailleurs je pense que la guéoula sera là quand tout le monde entier se sentira concerné. car ,dieu, La STAR, veut que la salle soit complète et pas un chaise vide, pour le grand spectacle.

J'en suis intimement persuadé!

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 11 mai 2003 - 23:00

Je ne vois pas ou est la question.
Je n'ai pas vu le film Matrix mais je sais qu'un des rabbanim de la Midracha l'"enseigne" a ses eleves dans le cadre d'une serie de cours sur Judaisme et cinema.
Personnellement, il m'arrive aussi de me servir de films pour faire passer certaines idees.
Mais ce n'est pas obligatoirement lie a la Gueoula.

Anonyme
Lundi 12 mai 2003 - 23:00

[ suite cheela 6373 ]

Un jour, un Rav et moi-même étions en train de deviser gaiement sur le chemin du retour, un Chabbath, après l'office du matin. Ou plutôt devrais-je dire, le Rav devisait gaiement et moi je l'écoutais !

Il me disait comme ça : "Il existe une catégorie de livres n'étant pas ouvertement des ouvrages d'apiqorsout (hérésie), mais qu'il nous est interdit de lire ; en fait, ils présentent des idées totalement hérétiques, mais de façon cachée. Prends par exemple "Ivanohé" ; c'est un livre racontant l'histoire d'un guerrier, qui ne remporte ses batailles que grâce à sa force. Mais où est D.ieu dans cette histoire ?".

Lorsque j'ai lu le message "Rabbi Matrix", je n'ai pu m'empêcher de le rapprocher des paroles de ce Rav, que je souhaitais vous faire partager.

Car en réalité, tous les films parlant de la bataille du "bien" contre le "mal" ne sont que des histoires racontant comment la ruse, la beauté ou la force, peuvent vaincre un personnage en général très laid et cruel, qui pousse des hurlements belliqueux.

Drôle de morale...

Quel est donc le message de ces films : nous signaler que le mal existe ? Non seulement nous le savons depuis 5763 ans, mais en plus ils nous donnent une conception fausse du "bien" et du "mal".

Dans la vie de tous les jours, la vraie guerre n'est-elle pas celle que nous livrons contre notre yetser hara' ? Et nous avons essentiellement deux armes pour le vaincre : la tefilla, où l'on supplie Hachem de nous donner des forces pour faire techouva, et la bekhira (libre arbitre) qu'Il nous a donnés.

Servir D.ieu, nous sanctifier afin de mériter l'appellation de "peuple saint", nous raffiner en réparant nos erreurs et en nous élevant par la pratique des mitsvot, tel est notre lot en ce monde avant de pouvoir jouir du monde futur.

Nous n'avons réellement pas besoin de ces films pour savoir comment vivre et nous comporter ; quant à prendre conscience de ce qui est vrai, même si c'est dur parce que notre yetser nous en dissuade, il suffit d'ouvrir ce "livre" indémodable, best-seller depuis plus de 3300 ans : la Torah.

Berakha vehatsla'ha

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 14 mai 2003 - 23:00

En gros vous avez raison, votre rav aussi, et moi aussi.
Tout est dans la Tora, encore faut-il avoir les moyens de le trouver. Parfois les messages sont plus simples et explicites dans des oeuvres profanes, dont la lecture peut aussi enrichir et elever le lecteur.
Mon Roch Yechiva, le Rav Lichtenstein, a un doctorat de litterature anglaise de l'univesite de Harvard, et ses cours sur le commentaire du Ramban sur la Tora (entre autres) dans lesquels il faisait des liens entre les enseignements du Ramban et ceux d'auteurs profanes ont enrichi l'uivers spirituel de generations de disciples.
Je ne polemiquerai pas sur les valeurs vehiculees par Ivanohe, pas plus que celles de Matrix (que je n'ai pas vu, et que je n'ai aucunement l'intention d'aller voir, ni 1, ni 2).
Je voulais simplement signaler que l'on peut tirer des enseignements d'oeuvres profanes aussi.
Et quand on s'occupe d'education, et que l'on travaille avec des jeunes qui ne se privent pas de voir des films plus ou moins corrects, notre role d'educateur est tout au moins de leur apprendre a se mesurer avec ces films, de les voir d'un oeil critique, de savoir en retirer la substantifique moelle. Ou pour reprendre une expression plus talmudique et moins rabelaisienne, faire comme l'a fait Rabbi Meir avec l'enseignement de son maitre, Elisha ben Abouya, Ah'er: Rabbi Meir a trouve une grenade, en a mange les grains et rejete l'ecorce.
Ce choix educatif est a mon sens porteur de plus d'espoir de reussite.