Conversation 18774 - Devarim , la "seconde" torah?

NathanninNathan
Jeudi 26 août 2004 - 23:00

Shalom Rav,

A propos du verset Deut 17 :18 (parachat Choftim, oui je sais, cette semaine, c’est Ki Tetse), que signifie Mishne Tora ? Il me semble définir le Sefer Devarim lui-même, mais si c’est le cas :
1) le Sefer Devarim est-il ce que laisse entendre sa traduction grecque, Deutéronome, deuxième loi, ou Mishne Tora est-il « ce qui vient en second, après la Tora » ? Pourquoi alors le Sefer Devarim aurait-il été considéré comme égal des quatre autres Livres ?
2) le Rambam en appelant son œuvre « Mishne Tora » indiquait-il sa volonté de redéfinir le Deutéronome ou pensait-il, encore une fois, que Mishne Tora désignait une compilation de préceptes perdus depuis la Bible et qu’il se faisait fort de « retrouver » ?
3) si chaque roi doit conserver une copie de ce Mishne Tora, comment se fait-il qu’ils aient si peu respecté les préceptes édictés (notamment) dans les versets 17 :16 (interdiction de multiplier les chevaux, les écuries du roi Salomon), 17 :17 (interdiction de multiplier les femmes, la cour du même roi Salomon, avec les conséquences que l’on sait), 18 :11 (interdiction de recourir à la nécromancie, or comment appeler autrement ce qu’a fait le roi Saül), etc. ?

Shabbat shalom et encore merci pour vos réponses éclairantes et éclairées!

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 28 août 2004 - 23:00

1. Il s'agit de la répétition de la Thora par Moïse à l'intention de la génération appelée à entre en Erets Israël.
2. Maïmonide appelle son grand oeuvre Michné Thora au sens où il est la reprise en termes de halakha pratique de toutes les lois de la Thora, rien à voir avec quoi que ce soit qui aurait été perdu, mais tout à voir avec la manière dont le Talmud formule les règles d'application des principes législatifs énoncés dans les cinq livres de la Thora écrite.
3. Le fait de connaître la loi ne met pas à l'abri de la transgression, ce serait trop facile. Saül l'a payé cher et Salomon a été lui aussi vivement critiqué à ce sujet. Les commentaires talmudiques et midrachiques mettent déjà en évidence l'erreur qu'il a commise en pensant que sachant de quoi il devait se méfier, puisque la Thora l'avait expressément énoncé, il saurait s'en prémunir, ce qui n'a pas été le cas.