Conversation 20465 - Quand se remarier?
chalom,
j'ai perdu ma mère à souccot, a présent je vis en israel, et mon père est avec mes autres frères et soeurs. Apparement, cela ne se passe pas très bien, mon père souffre énormément de solitude. Est-ce important de lui trouver une compagne d'ici quelque mois ou est ce encore un peu prématuré ?
J'ai également peur qu'il se sente géné.
Sincères condolations.
Au niveau de la Halakha, on conseille d'attendre que passent trois fêtes avant qu'un veuf ne se remarie, pour qu'il se remette un peu de son deuil (C.A, Y.D., 392, 2). Ceci n'est pas lié aux lois de deuil, mais à la psychologie. On ne veut pas que le souvenir de la première femme soit par trop présent quand cet homme se liera à sa nouvelle femme (Taz).
Cependant, en cas de grand besoin, on autorise la chose. Les cas évoqués dans le Choulh'ane Aroukh sont ceux de personnes n'ayant pas encore accompli la mitsva d'enfanter, ou ayant des enfants en bas âge qui nécessitent une présence féminine, ou bien encore celui d'un homme incapable de se débrouiller seul.
Je ne suis pas sûr que le cas de votre père correspond à ces catégories, qui relèvent de facteurs objectifs. Bien au contraire, c'est le souvenir de votre maman et le vide de son absence qui lui pèsent.
Il est donc, je pense préférable d'attendre encore un peu. Il est tout à fait normal que votre père ressente encore fortement le deuil de sa femme. C'est vous qui me semblez un peu trop pressé.
Mon maître le Rav Amital m'a montré une lettre écrite par Rabbi Akiva Eiger (citée, il me semble dans l'introduction des responsa de son fils mais je n'ai pas le livre sous la main pour vérifier et citer exactement) à qui on avait proposé un chidoukh peu de temps après la mort de son épouse. Il y exprime son indignation devant la simple supposition qu'il pourrait si rapidement effacer le souvenir de sa défunte femme.
Ceci risque d'être aussi la réaction de votre père.
Attendez donc encore un peu.