Conversation 26853 - Titre: Contres-effets de la tsiniout
Titre : Contres-effets de la tsiniout
Bonjour, merci pour ce site ou l’on peu traiter avec beaucoup de liberté, rigueur et chaleur de tous les sujets…
Je me permets de faire poser une question qui me tourmente, après avoir bien pris soin de vérifier que rien sur le site ne permet d’y répondre. (Excusez moi si je me trompe, mais la question me fait vraiment souffrir)
Je suis actuellement en voie de conversion, et j’intègre pas à pas les règles du tsiniot.
Entre autres règles, je ne touche plus les hommes.
C’est un point délicat et j’ai peur de ne pas me faire comprendre : si j’ai bien compris, les règles du tsiniout ont pour but, entre autres, d’éviter d’ « aller trop loin» i.e les relations sexuelles, en dehors mariage (mais j’ai peut-être mal compris).
De plus, on considère qu’il faut se surveiller sans cesse et avec beaucoup de rigueur, et justement éviter tout contact avec l’autre sexe, car on ne peut jamais être sur d’avoir écarté le danger d’un rapport sexuel (selon ce que j’ai cru comprendre)
Or je constate que ce raisonnement et cette pratique mène à une sexuation et à une érotisation de mes rapports quotidiens avec tous les hommes, ce qui me semble être le contraire du but initial recherché initialement !!!!
Ainsi par exemple j’évite désormais de faire la bise à l’ami de mon père, qui est comme un père pour moi, et avec lequel je n’ai jamais envisagé de rapports autres que filiaux ! J’évite de lui faire la bise, soi-disant pour ne pas risquer d’aller « plus loin » ????
On dit qu’il faut cacher les attributs sexuels pour ne pas être distraits pour une attirance physique déplacée, mais en les cachant, on les souligne et on renforce leur présence !!!!
Enfin une dernière question : pourquoi est-ce que j’ai toujours le droit de toucher et de faire la bise à une femme ? N’y a-t-il pas là une pente vers le lesbianisme ?
Merci de répondre, et bravo pour votre site, pour lequel je ne vous ai pas assez remercié…
Chalom,
Je voudrais traiter votre question dans un cadre plus large que la seule question de la tsniout (la pudeur).
La question que vous posez est celle des limites.
Je suppose que vous acceptez qu'il faut interdire certains spectacles et certaines promiscuités entre hommes et femmes, promiscuités qui présentent le risque d'une trop grande érotisation de la société.
Nombre de questions que nous recevons, et nombre de crises familiales proviennent de l'ambiance d'excitation sexuelle perpétuelle à laquelle sont soumis les personnes marchant le plus innocemment dans la rue.
il faut donc imposer des limites.
La question est de savoir lesquelles.
Celles les plus strictes de certaines sociétés islamiques?
Celles les plus délétères de la société occidentale?
Ou passe le juste milieu?
Quelque soit le lieu où nous aurions fait passer les limites, la question de savoir si elles n'auraient pas pu passer ailleurs se serait posée.
Mais l'érotisation extrême de la société occidentale prouve bien que ce n'est pas imposer des limites qui crée cette érotisation.
Vous avez cependant raison de noter que faire une fixation sur la question de tsniout (pudeur) comme cela arrive parfois, atteint l'effet inverse que l'effet escompté.
Sur le site israélien "kipa" sur lequel je réponds aussi à mes heures perdues, environ 50% des questions que je reçois portent sur ce sujet, ce qui prouve qu'il y a une sensibilité trop exacerbée par rapport à ce thème.