Conversation 27164 - Pensee, parole, action

davmou
Dimanche 27 novembre 2005 - 23:00

Chalom Rav,

Au sujet de l'étude de la Torah et de la pratique des Mitsvot, est-ce qu'il est necessaire que cela passe par le stade de la pensée, de la parole et de l'action?
Je m'explique. L'étude de la Torah doit bien entendu passer par la pensée et par la parole. Plus particulièrment, la pensée est composée de 3 étapes: 'Ho'hma, Bina et Daat. C'est alors qu'intervient la parole.
Par contre les autres Mitsvot qui sont pour la plupart liées à l'action, font plutot intervenir les traits de caractère lié aux sentiments (à savoir la bonté, la rigeur etc) puisque ce sont les sentiments et les émotions qui sont en rapport avec l'action.
Mais d'un autre coté, le fait de réfléchir sur quelque chose ou même sur une Mitsva et d'y penser en y faisant intervenir les 3 étapes de la pensée précités, cela fera naître un sentiment du coeur de satisfaction liée à notre analyse et à notre compréhension. Et c'est ainsi que le sentiment de l'on aura et qui est né de la pensée, nous permettra d'agir puisque l'action est liée aux sentiments.
Ma question est donc la suivante: Est ce qu'il vaudrait mieux plutot agir et que cette action que l'on réalise découle d'une réflexion qui a donné naissance à des sentiments et donc à l'action? Ou plutot, peut on se contenter du fait que notre action soit uniquement lié aux sentiments (ou émotion) mais sans que ces sentiments découlent de notre réflexion et de notre pensée? auquel cas, il ne s'agit uniquement d'un sentiment.
Mais même, parfois l'action se fait de façon mécanique, concernant les Mitsvot que l'on répéte quotidiennement (comme les Tefilines). Dans ce cas, il n'y a même pas de sentiment dans l'action mais celle-ci est lié à notre "inconscient" puisqu'on réalise cette Mitsva de façon automatique et mécanique, sans même y penser. Comment faire, pour ce genre de Mitsvot qui se répéte, pour faire en sorte qu'à chaque fois qu'on l'a réalise, on passe par les deux étapes précédentes à savoir par la pensée qui va entraîner les sentiments et donc l'action?

Merci pour votre réponse

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 30 novembre 2005 - 23:00

La répétition automatique est déjà fustigée par les prophètes (qav laqav tsav latsav) et le Talmud (mitsvat anashim méloumada) : la pratique de la Loi ne saurait être le résultat d'un dressage efficace.
Mais le niveau de conscience et d'investissement varie d'une personne à l'autre et l'on ne peut mettre la barre trop haut car cela reviendrait à exclusre de l'accomplissement de la mitsva quiconque ne serait pas encore capable du degré de conscience requis, bien que sa bonne volonté ne soit pas en cause. On ne juge pas sur le commencement mais sur la fin.
C'est pourquoi il y a, au niveau de la pensée une conscience minimale qui est requise : il s'agit d'un commandement divin. Telle est l'intention préalable à laquelle il faut ne pas déroger.
La parole de cette mitsva s'accomplit dans la bénédiction prononcée avant le faire et qui met l'action à l'indice du projet de sainteté qui est ainsi visé.
Et la mitsva elle-même est l'action : mahashava, dibour, maassé, pensée, parole et action sauvées du subjectivisme et données à la vérité simple qui élève chaque geste particulier à sa dimension universelle.
particulier