Conversation 35078 - Parole de Manitou

bernard69
Jeudi 1 février 2007 - 23:00

J’ai entendu un enseignement du Rav Manitou Zichrono Livrakha qui explique que le plan divin premier de la sortie d’Egypte n’était pas de faire un détour par le désert et par le Sinaï mais d’aller directement de l’Egypte à Jérusalem (source dans le début de la parasha beshalach où le détour ne s’explique pas par le besoin d’aller au Sinaï mais par la volonté d’éviter les Pelishtim de peur que le Am ne retourne en Egypte.)
Mais ce plan premier n’a pas pu s’appliquer car Moïse a eu des difficulté à faire sortir de peuple de son aliénation de l’Egypte, le peuple n’était pas préparé à aller de l’Egypte à Jérusalem, les hébreux ont du donc passer par le détour du désert et du Sinaï, à l’abri des problèmes des sociétés humaines (le Manne, le Puits de Myriam, les Nuées de Gloires…) ; pour que Moïse les « forme » à leur nouvelle identité et qu’ils étudient la Torah.
Mais l’ordre normal aurait été d’aller directement de l’Egypte à Israel. La finalité est bien Israël et de redevenir Hébreux. Le Rav enseigne ensuite que cette bifurcation a fait qu’après Moïse c’est Josué et non pas Isaïe qui a succédé. Je n’ai pas compris. Faut-il comprendre que cette bifurcation entraîne que l’exil d’Egypte n’a pas été le dernier, mais que de notre temps de sortie du dernier Exil, c’est le projet premier qui doit se dérouler dans l’ordre ? Pourtant, là aussi, une bonne partie du peuple n’est pas préparée ?

Merci pour le temps que vous nous consacrer pour nous éclairer. Kol touv

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 15 février 2007 - 00:07

"Josué" cela signifie l'histoire politique et "Isaie" désigne l'aboutissement messianique de cette histoire.
Si le "détour" n'avait pas été nécessaire, la sortie d'Égypte aurait mené directement à Jérusalem dans la dimension messianique et il n'y aurait certainement pas eu place pour d'autres errances exiliques.
Lorsque tout le temps de tous les sursis est épuisé et que tout ce qui était nécessaire pour être préparé a été fourni, ceux qui ne sont pas préparés c'est - pour aller un peu vite - qu'ils ne le veulent pas. Et il arrive un temps où ceux qui ne veulent pas ne peuvent plus handicaper la marche de ceux qui veulent.
Rappelez-vous l'histoire d'Amalec à la sortie d'Égypte : Amalec attaque ceux qui sont à la traîne et ce sont ceux qui marchent en avant avec Josué qui doivent se battre pour eux. Cela dure tout le temps de l'histoire pour donner le temps au trainards, dans la longue patience de Dieu et d'Israël, de serrer les rangs et de rejoindre leurs frères. Mais quand le temps est épuisé, il est épuisé et aucun avertissement supplémentaire n'y peut plus rien. Les choix sont faits et personne de bonne foi ne pourra dire : "je ne savais pas".