Conversation 43 - Nombre de bougies à allumer

Le nombre de bougies que l'on allume a l'entrée de Chabbat varie selon les usages. Ainsi, certains allument sept bougies - correspondant aux sept jours de la semaine - ou dix - par rapport aux dix commandements ou encore en fonction du nombre d'enfants dans la famille.
Une grande majorité du peuple juif allume deux bougies (une pour chaque commandement du Chabbat qui sont "Zahor", se souvenir du Chabbat et "Chamor", l'observer en s'abstenant de faire une action interdite.
En conclusion, même pour une jeune fille, il convient d'allumer au minimum deux bougies, sauf en cas de force majeure.

Tout cela correspond a une jeune fille qui a l'usage d'allumer les bougies. Mais il convient de preciser que beaucoup de jeunes filles de familles sepharades ne font pas leur allumage lorsqu'elles se trouvent dans leur famille, et si elles le font c'est en s'aquittant de la benediction de la mere (Yalkout Yossef).
Precisons enfin l'usage des communautes Habad, chez qui une jeune fille allume une seule bougie a cote de celles de sa mere.

Dans tous ces usages, il convient de se referer a un membre de la famille ou au rabbin de la communaute afin de savoir comment proceder. Que la lumière de cette Mitsva, t'apporte énormément!

D'apres la Michna il suffit d'en allumer une. De nos jours, il y a ce sujet differentes coutumes. Le minimum est de deux. Certaines personnes rajoutent une bougie par enfant, certaines en allument 7. Un rabbi hassidique en faisait allumer 702!!

La Guemara explique que l'on allume les bougies pour "chelom bayit", que la paix règne à la maison. L'explication la plus prosaïque, donnée par Rachi, est que sans lumière, alors que la maison est plongée dans l'obscurité, on ne peut évoluer dans la maison sans se cogner aux murs, aux meubles et les uns aux autres, ce qui n'est pas pour faire régner la meilleure ambiance.
Les lumières de Chabat sont donc là à la base pour nous permettre de profiter de cette journée au maximum. Mais si cette obligation ne se limitait qu'à cela, elle n'aurait plus aujourd'hui, où nous nous éclairons à l'electricité beaucoup de raison d'être.
Il y a d'autres dimensions. On confère par là un aura particulier à la journée du Chabat. Les restaurants raffinés posent des bougies sur les tables, cela donne un cachet particulier. C'est dans cet esprit que nous nous habillons aussi avec des habits de fête le Chabat.
Certains chercheurs pensent qu'allumer les lumières duChabat vient en plus affirmer notre attachement à une certaine compréhension de la Loi Orale. En effet certaines sectes prétendaient qu'il était interdit le jour du Chabat de laisser toute flamme allumée, et qu'il fallait donc rester dans le noir et ne manger que des plats froids. Les Karaïtes se conduisent d'ailleurs comme ça jusqu'à aujourd'hui.
C'est pour combattre cette idée qu'allumer des lumières serait devenue une obligation.

Pourquoi deux? En réalité, les textes de la Michna ne parlent que d'une lumière à allumer. En effet tous les textes ne parlent que de "ner chabat", la lumière de Chabat, au singulier.
L'opinion répandue est qu'une lumière est en souvenir de zakhor, l'autre de chamor. C'est à dire que l'on se rappelle par les lumières les deux versions de la mitsva du Chabat qui apparaissent dans les deux versions des dix commendements.
Un midrache fait d'ailleurs remarquer que beaucoup d'éléments chabatiques vont par couple, tel que par exemple les deux h'alot.
Le Raavia (Allemagne 12ème siècle) a une autre explication. Une lumière est la lumière de Chabat, alors que l'autre sert en quelque sorte de chamach, comme pour Hannouca. Pour qu'il soit clair que l'on allume une lumière pour la mitsva, on allume l'autre pour en faire un usage normal.