Conversation 43046 - Monter sur le Mont du Temple selon Manitou

Les limites au-delà desquelles il est interdit d'aller sont parfaitement connues et jusque-là il n'existe aucune interdiction. Ne pas se rendre sur le Mont du Temple consiste à l'abandonner de fait aux mains de ceux qui prétendent que nous n'avons aucun droit sur ce lieu et que d'ailleurs jamais aucun temple juif ne s'y est trouvé.
Le rav Goren, qui fut par la suite grand rabbin d'Israël avait établi une yéchiva sur le mont du temple immédiatement après sa libération ; il a été trompé délibérément par Mochè Dayan qui l'en a fait descendre sous prétexte de rénovation et d'aménagement, pour se voir ensuite interdire d'y retourner, la gestion du site ayant été laissée à la discrétion du Waqf.

Ce qui indique bien que nous sommes en un temps où certains devraient sérieusement reconsidérer leurs priorités.

Je ne suis pas tout à fait sûr d'avoir suivi le fil de votre raisonnement.
La Thora est faite pour vivre et elle nous enjoint néanmoins de risquer notre vie à la guerre lorsque c'est nécessaire, par exemple pour empêcher nos ennemis de voler notre terre. Si nous les laissons grignoter par ci par là, en tenant le type de raisonnement que vous semblez exprimer, on se réveille un matin sans plus rien avoir à défendre.

Par ailleurs, la Thora est certes faite pour vivre, mais elle nous enjoint aussi de préférer la mort à une vie qui aurait perdu son sens, parce que nous aurions accepter de transiger sur l'essentiel, que ce soit dans les relations vis à vis de Dieu, de notre prochain ou de l'identité humaine qui est en chacun de nous.

Je ne me souviens pas d'avoir entendu Manitou z"l à ce sujet. Les Maaîlim dont je sais qu'il a parlé, ce sont les Juifs qui à l'époque du Mandat ont bravé les interdictions britanniques pour pouvoir rentrer dans leur pays.
Toutefois, il me semble que de toutes façons la comparaison est fallacieuse. Il s'agit d'un côté de gens qui ont cherché à "réparer" leur faute (refus d'entrer en Eretz Israel) en contrevenant à l'ordre formel qu'ils avaient reçu et à la mise en garde contre leur tentative. Un peu comme un Juif qui se rend compte qu'il vient d'allumer la lumière le chabbat (par inadvertance) et pour "réparer", il l'éteint. Il a ainsi fait deux fautes, la deuxième s'ajoutant à la première au lieu de l'effacer.

La question du Mont du Temple est une question qui comporte deux aspects. L'interdiction concerne le fait de fouler le sol du Temple en état d'impureté. Hors des limites du Temple - avec même une marge de sécurité - il n'y a aucune interdiction halachique. Dans ces conditions, s'abstenir d'aller là où c'est possible consiste à abandonner POLITIQUEMENT ET RELIGIEUSEMENT le Mont du Temple aux mains des Arabes.
Il est sans doute des gens qui ne se sentent pas concernés par la gravité de cette situation ; c'est qu'ils n'ont sans doute pas conscience qu'il s'agit là ni plus ni moins que d'une attitude qui répète, reconduit et prolonge la faute des Explorateurs : "ils ont méprisé la Terre des Délices" l'abandonnant aux Cananéens - même une parcelle - préférant le Désert et sont de ce fait responsable de sa désolation.
"Toute génération qui ne reconstruit pas le Temple, c'est comme si elle l'avait elle-même détruit" nous enseigne le Talmud de Jérusalem.