Conversation 4667 - Medisance constructive

Anonyme
Lundi 17 février 2003 - 23:00

[ suite cheela 2999 ]

Chers Rabbanim,

Ma question se rapporte à l'extrait de la réponse de Rav Elyakim ("ne connaissons-nous pas des justes raffinés et pauvres, ni des riches... bref ! pas de lachone hara").

Peut-il exister des cas de lachone hara' leto'elet (propos rapportés dans un but constructif) du type :

1) "telle catégorie de personne a immanquablement tel défaut"

2) "en général, telle catégorie de personne a tel défaut"

Remarque : mon interrogation ne se base donc non pas sur une personne isolée, mais sur un groupe de personnes ayant un point commun quelconque 'social, culturel, ou autre).

Berakha vehatsla'ha

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 22 février 2003 - 23:00

S'il est fait mention de choses de ce genre dans les sources traditionnelles ce n'est pas de manière aussi catégorique, plutôt comme une tendance ou un risque. Ça ne doit quand même pas faire l'objet des conversations. C'est davantage un sujet d'étude que de bavardages.

D'une manière générale, lorsqu'on est informé que telle personne représente un danger matériel ou économique pour le bien de la collectivité, on est tenu de le faire savoir. (Commerçant peu scrupuleux sur les poids et mesures, problèmes de cacherouth de restaurants ou de magasins, etc.) Dans la mesure où on est au courant d'un défaut privé d'une personne mais qui ne représente en rien un danger quelconque pour le bien de la collectivité, on n'a pas à en parler.
Dans tous les cas, une analyse détaillée des aspects du problème est nécessaire et il peut s'avérer utile de consulter une autorité compétente en lui exposant les données du problème afin d'en recevoir conseil sur la conduite à tenir. Par exemple, plutôt que de répandre des bruits sur la cacherouth d'un magasin, on pourra s'adresser à l'autorité ayant délivré le certificat de cacherouth pour que celle-ci puisse enquêter à ce sujet.)

Autrement dit, ce sujet est à la fois tellement important et tellement délicat qu'il nécessite une étude systématique des situations et cas de figure, les ouvrages de base à ce sujet étant ceux du Hafetz Hayyim .

D'ailleurs le lachone hara ne consiste pas spécialement à dire du mal de quelqu'un mais à faire de quelqu'un un objet de conversation. On fait état, par exemple, du cas où dans une conversation, quelqu'un dit : "tiens, à propos, la fille d'un tel va se marier ou la femme d'un tel attend un enfant." Or il se trouve que l'un des interlocuteurs envisageait d'engager cette femme et maintenant qu'il sait que dans quelques mois elle partira en congé de maternité il décide de ne pas l'engager. On a provoqué ainsi un dommage direct à quelqu'un par lachone hara c'est à dire par mauvais usage de la parole.