Conversation 48611 - Une de perdue, dix de retrouvées

il26
Samedi 29 août 2009 - 23:00

Bonjour. J'ai une question assez délicate à poser. En ce qui me concerne je fais Shabbat, je mange cacher, je mets les téfilines chaque jour et essaye de pratiquer au mieux... Seulement voilà j'ai une petite amie qui n'a pas toutes ces pratiques et n'est pas très versée dans la religion (ni Shabbat ni Cacherout par exemple); et je ne sais pas comment m'y prendre pour qu'elle ai une pratique plus approfondie du judaïsme sans l'offenser, parce que c'est difficile de changer une éducation. Merci!

Jacques Kohn z''l
Lundi 21 septembre 2009 - 09:54

Une de perdue, dix de retrouvées.

ozielm
Lundi 21 septembre 2009 - 23:00

(Suite à la question 48611)
Kvod Harav,
votre réponse est un peu suprenante. Si une personne non juive qui transgresse volontairement toute la Torah est accueillie dans le peuple juif et autorisée à se mariée avec (presque) tous les membres du peuple, à plus forte raison une personne juive. Une de perdue dix de retrouvées est un dicton non juif qui est en total désaccord avec le principe d'aimer son prochain comme soi-même. N'est-il pas considéré comme étant une grande mitsva que de faire faire Techouva à nos frères et soeurs égarés ?

Jacques Kohn z''l
Mardi 22 septembre 2009 - 07:27

Il me paraît aller de soi que l’on ne se comporte avec sa « petite amie », avec laquelle on voudrait s’unir pour la vie, comme avec une connaissance quelconque que l’on voudrait inciter à la techouva.

ozielm
Lundi 21 septembre 2009 - 23:00

(Suite à la question 48932)
J'ai compris votre réponse de la manière suivante : le fait qu'une fille d'Israël soit une petite amie (avec qui on imagine le futur) ou une simple connaissance permet selon vous (et donc selon la Halakha) de ne pas faire forcément faire techouva à la personne.
1) Sur quoi vous basez-vous pour croire que la personne qui a posé la question initiale ne pourra pas "tirer vers le haut" sa petite amie et l'aider à s'en sortir ?
2) Avez-vous des sources indiquant que l'on peut inciter quelqu'un à se séparer d'une personne, dont on ne sait pas si elle rejette la religion de manière volontaire ? (Il semblerait que ce soit dû plutôt à une question d'éducation)
3) Est-ce qu'en définitive la voie à suivre ne serait pas de savoir dans un premier temps si la femme est prête à s'améliorer dans la pratique du judaïsme et si c'est bien le cas dans un deuxième temps à les inviter à se marier rapidement ?
Merci

Jacques Kohn z''l
Mardi 22 septembre 2009 - 08:45

Essayez de vous mettre à la place d’un jeune homme qui s’est senti un jour attiré vers une jeune fille (ou l’inverse) et qui a été dans l’obligation de renoncer à elle (ou à lui) étant donné la profondeur du fossé qui les sépare au plan religieux.

Pousseriez-vous le dévouement à la mitswa de faire faire techouva à l’ex-élu (ou ex-élue) de votre cœur jusqu’à vous obstiner à son repentir ?

Le cœur a parfois, il est vrai, des raisons que la raison ne connaît pas, mais on ne peut en faire une règle générale. Cette forme d’héroïsme ne se rencontre que rarement.

Bondy007
Lundi 21 septembre 2009 - 23:00

A Ozielm 48932

Shalom,

Vous trouvez la réponse de M. Kohn surprenante, moi ce qui me surprend c'est votre phrase :
"Si une personne non juive qui transgresse volontairement toute la Torah est accueillie dans le peuple juif et autorisée à se mariée avec (presque) tous les membres du peuple, à plus forte raison une personne juive" et aussi le fait que M. Kohn ne l'ait pas relevée.

1) pouvez-vous m'expliquer depuis quand une personne qui "transgresse volontairement toute la Torah" est accueillie au sein du judaïsme et autorisée à se marier avec des Juifs ???!
2) pouvez-vous m'expliquer en quoi une personne accueillie au sein du judaïsme n'est pas autant juive qu'une personne qui y est née ? (puisque vous ajoutez "à plus forte raison une personne juive" comme si une personne accueillie au sein du judaïsme n'était pas juive).

Enfin, je partage le point de vue de M. Kohn : lorsque l'écart religieux est trop profond, il vaut mieux en prendre acte et se séparer plutôt que de connaître des années de souffrances, de reniement de soi et de sacrifice des deux côtés qui n'apporteront rien de constructif.

Jacques Kohn z''l
Mardi 22 septembre 2009 - 12:34

Je vous remercie de cette intéressante contribution.

ozielm
Lundi 21 septembre 2009 - 23:00

(suite à la question 48945, en réponse à Bondy007)
1) vous me faites remarquer qu'il manquait un mot à ma phrase. Ainsi il fallait lire : "Si une personne non juive qui transgresse volontairement toute la Torah est accueillie APRES CONVERSION dans le peuple juif et autorisée à se mariée avec (presque) tous les membres du peuple..."
C'est pour cela que j'ai mis "presque" entre parenthèses car les cohanim ne pourraient pas épouser cette personne par exemple.
Merci pour votre remarque et je vous invite à relire mes propos avec le mot manquant.
2) Le sens du "à plus forte raison" est le suivant : si une personne convertie est autorisée à se marier avec (presque) n'importe quel juif alors à plus forte raison la femme en question qui est juive mais non pratiquante. Autrement dit je ne vois pas pourquoi M. Kohn décourage "il26" à se séparer d'une femme juive simplement parce qu'elle n'est pas pratiquante sans avoir cherché à savoir, d'après ce qu'on peut lire sur le site, si cette femme ne serait pas prête à s'améliorer dans la pratique du judaïsme.

D'où l'idée générale de mon intervention : si cette femme peut faire téchouva grâce à "il26" ce serait bête (pour ne pas dire "pêcher") de ne pas tenter cela avant d'envisager la rupture et de parler d'hypothétiques "souffrances", "reniement de soi" ou de "sacrifices inutiles".

Et puis enfin imaginez vous être à la place de cette femme si loin de son Créateur. Vous auriez aimé que l'on vous ouvre les yeux n'est-ce pas ? C'est cela que veut dire notre Torah par "Kol Israel Arevim Zé la Zé" Tout Ben Israël est responsable l'un de l'autre, donc rejeter une personne parce qu'elle n'est pas suffisemment religieuse est totalement contraire à l'esprit de la Torah que vous le vouliez ou non.

Jacques Kohn z''l
Mardi 29 septembre 2009 - 09:25

Je vous remercie de cette contribution.

estrella06
Vendredi 25 septembre 2009 - 23:00

Chalom,

Suite à la question 48945

Mr Kohn a très bien répondu effectivement, c'est la décision la plus sage à prendre.

On peut effectivement inciter une personne à se rallier à la religion... Mais alors, ceci irait contre le judaïsme puisque (il se peut que je me trompe) la religion c'est une croyance personnelle, on approfondie son étude de la Torah et on fait des efforts pour s'améliorer de jour en jour... Parce que nous croyons en l'Éternel !
Vouloir pousser quelqu'un à la pratique d'une religion, c'est limite devenir sectaire, hors, le judaïsme n'est pas du tout une secte !

Jacques Kohn z''l
Dimanche 27 septembre 2009 - 00:04

Je vous remercie de cette intéressante contribution.

ozielm
Lundi 28 septembre 2009 - 23:00

En réponse à estrella06 (question n°49039)
Attention quand-même à ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dis. Vous ne lirez nulle part dans mes propos une volonté de forcer la personne en question à pratiquer mais simplement de chercher à savoir si elle est d'accord pour s'améliorer sur ce plan.
Et ce que je trouve anormal depuis le début de cette discussion, c'est d'inciter l'initiateur de la question "il26" à se séparer de cette femme sous pretexte qu'elle n'est pas religieuse alors que personne ne sait, d'après ce qu'on peut lire, si cette femme est prête ou non à pratiquer !
Il y a de grandes chances pour que cette femme ne fasse rien par pure ignorance de la Torah, comme beaucoup d'autres personnes. Il faut essayer de lui faire découvrir ce que c'est avant de tirer des conclusions.
Cette femme juive a une âme juive créée par D. qu'il faut considérer en tant que telle. Ne pas lui venir en aide en lui ouvrant les yeux c'est tendre une embuche devant un aveugle, c'est ne pas aimer son prochain comme soi-même et c'est faire l'inverse de l'injonction que D. nous a faite lorsqu'il a dit : "Vous serez une assemblée de prêtres": que fait un prêtre si ce n'est "prêcher" la parole Divine ?
Alors expliquez-moi pourquoi baisser les bras avant de connaître les réelles intentions de cette femme ?
Merci

Jacques Kohn z''l
Mardi 29 septembre 2009 - 09:20

Je vous remercie de cette contribution.

Bondy007
Lundi 28 septembre 2009 - 23:00

Réponse à Ouzielm 48949

1) je vous remercie pour cette précision. Votre omission était fâcheuse. Néanmoins, même en lisant la version améliorée, je ne suis toujours pas d'accord avec vous : vous ne pouvez pas comparer un goy qui ne commet aucun péché s'il respecte les sept lois noa'hides, qui ne "transgresse volontairement" donc rien puisque il n'a pas l'obligation sinaïtique, avec un ben-Israël (que sa mère biologique soit juive ou pas)qui est astreint, qu'il le veuille ou non, au respect des mitsvot.

2) de la même manière, votre "à plus forte raison" ne se justifie pas. Pourquoi faire une distinction entre une Juive dont la mère biologique n'est pas juive et une Juive dont la mère biologique l'est ? Si on souhaite néanmoins - hélàs - comme c'est votre cas effectuer cette distinction qui n'a pas lieu d'être, alors ne trouvez-vous pas au contraire qu'un(e) prosélyte pratiquant a plus de mérite qu'une personne née au sein du judaïsme (et qui ne pratique pas) ? C'est ce que nous disent nos Sages.

Bien sûr qu'il faut envisager la techouva pour le partenaire non-pratiquant. Je pense que M. Kohn se basait dans l'hypothèse où cela ne marche pas. Je crois aussi pouvoir dire sans trop me tromper que rares sont les personnes qui font techouva suite à une rencontre. Et faut-il prendre le risque de construire un couple sur des bases instables ? Risquer une rupture ?

Enfin, je suis entièrement d'accord sur votre dernier paragraphe, mais là encore, ce commandement de ramener son frère ou sa soeur égarée s'applique aussi bien envers les Juifs nés au sein du judaïsme que les Juifs qui n'y sont pas nés, or souvent hélàs, on constate que certain(e)s de nos coreligionnaires se désintéressent pas mal du sort de la deuxième catégorie, voire même (cf. la scandaleuse affaire en Israël des centaines de conversions orthodoxes annulées parce que soi-disant les individus n'étaient plus assez pratiquants) n'hésitent pas à les considérer comme des goyim, violant ainsi gravement la Torah (comme le rappelle le Sefer ha'hinoukh - mitsva positive n°63 - le commandement d'aimer le guer tsedek, de ne pas l'humilier, de le soutenir etc... apparaît 24 fois dans la Torah).

Jacques Kohn z''l
Mercredi 30 septembre 2009 - 00:52

Je vous remercie de ces indications.