Conversation 48876 - Qui est Lilith ?

Il existe dans le Talmud plusieurs références à un démon appelé Lilith, mais une seule dans la Bible. Le prophète Isaïe, à propos de la colère de Hachem sur ls nations, annonce que « la lilith se reposera et trouvera sa détente » (34, 14).

Les commentateurs traditionnels la présentent comme un démon féminin (Rachi), ou comme une bête ou un oiseau sauvage qui hurle dans la nuit, d’où son nom, forme dérivée de « layla » (Radaq, Malbim).

1. Il existe certes une démonologie juive, du ressort de la Cabbale, ainsi que des écrivains, religieux ou non, qui s’en sont inspirés.

En dehors de ces cercles mystiques, le judaïsme tend à considérer qu’il existe deux catégories d’anges, les uns bienfaisants, les autres malfaisants et que l’on pourrait appeler des « démons ».

C’est ainsi que la légende d’Asmodée (de l’hébreu Achmedaï [« destructeur », de la racine chin, mèm, dalet]) apparaît à plusieurs reprises dans les midrachim ainsi que dans la Guemara, où il porte le titre de « roi des démons » (Guitin 68a). On se reportera également à son sujet à Tossafoth ad Mena‘hoth 37a (s.v. o qoum).

Son origine, selon certains, remonterait à l’époque de Noé, qu’il aurait aidé, sous le nom de Chamdone, à planter sa vigne (Berèchith rabba 36, 3).

D’autres sources font d’Asmodée le fils de Chamdone et de Na‘ama, la sœur de Touval Qayin (voir Ramban ad Berèchith 4, 22).

Une autre référence que l’on pourrait qualifier de « démoniaque » résulte de la Guemara Chabbath 119b. Elle nous apprend que le maître de maison, lorsqu’il revient de la synagogue le vendredi soir, est accompagné de deux anges, l’un bienfaisant et l’autre funeste. Ces deux anges, une fois entrés dans sa maison, examinent si elle a été apprêtée comme il se doit pour accueillir Chabbath. Si elle est accueillante, le bon ange bénit la famille qui y demeure et lui souhaite de passer beaucoup d’autres Chabbathoth aussi dignes de ses éloges. Et il ne reste plus à l’ange du mal qu’à répondre, même à contrecœur : Amen.

Si au contraire la table familiale n’est pas correctement préparée pour accueillir le Chabbath, c’est le mauvais ange qui intervient et qui maudit les habitants qui ont négligé leurs devoirs, ce à quoi est obligé d’acquiescer son bon collègue.

C’est ce double accompagnement qui a inspiré l’auteur du chant que l’on entonne le vendredi soir dans de nombreux foyers juifs, intitulé « Chalom ‘aleikhem ».

2. Je n’ai écrit nulle part, contrairement à ce que laisse supposer le texte de la question, que l’on ne doit pas prononcer le nom de « Lilith ».

Il n’existe qu’un seul nom, selon moi, qu’un Juif ne doit pas prononcer : Celui de Hachem. Le reste est superstition.

Il existe dans le Talmud plusieurs références à un démon appelé lilith, mais une seule dans la Bible. Le prophète Isaïe, à propos de la colère de Hachem sur les nations, annonce que « la lilith se reposera et trouvera sa détente » (34, 14).
Les commentateurs traditionnels la présentent comme un démon féminin (Rachi), ou comme une bête ou un oiseau sauvage qui hurle dans la nuit, d’où son nom (Radaq, Malbim).
Selon la Kabbale, elle aurait été créée le quatrième jour de la Création, et elle serait le pendant féminin des forces du mal, représentées par le serpent qui a poussé Adam et Eve à désobéir aux ordres divins.
Quoi qu’il en soit, qui est du ressort de la démonologie fait partie du mysticisme, mais non de la foi, et nul n’est tenu d’y croire.

Je vous remercie de cette intéressante contribution.

Veuillez vous reporter à la réponse que j’ai donnée le 15 juin 2010 à la question N° 52433.