Conversation 51777 - Monde futur et messianisme
Messieurs les rabbanim, je voudrais savoir d'où nous viennent les notions de monde futur et de messianisme, ou plutôt, pourquoi ne sont-elles pas (à ma connaissance) évoquées dans la Torah, alors qu'elles ont un rôle si important dans le Talmud ? D'où nos sages tirent-ils l'existence du Olam Haba ?
Merci d'avance, n'hésitez pas à me rediriger si la question a déjà été posée.
Veuillez vous reporter aux réponses que j’ai données le 27 septembre 2008 à la question N° 44027, et le 2 juillet 2009 à la question N° 47797, et affiner ensuite la vôtre s’il y a lieu.
[ma question suit directement la 51777]
Merci pour les questions et réponses citées, qui me permettent d'affiner ma question et de la poser plus synthétiquement :
L'existence du Olam Haba est-elle déduite de la Torah ?
Merci d'avance.
L’existence du monde à venir n’est pas affirmée explicitement dans la Tora, mais la littérature talmudique et midrachique s’efforce d’y découvrir des allusions.
C’est ainsi, nous apprend la Guemara (Sanhédrin 90b), que des hérétiques ont demandé un jour à Rabbane Gamaliel d’où l’on sait chez les Juifs que le Saint béni soit-Il ramènera les morts à la vie. Il leur a répondu que cela est tiré tant de la Tora que des livres prophétiques que des Hagiographes, c’est-à-dire de l’ensemble de la Bible.
De la Tora, car il y est écrit : « Hachem dit à Moïse : Voici que tu vas reposer auprès de tes pères et que tu [te] relèveras » (Devarim 31, 16).
Des livres prophétiques, car il y est écrit : « Tes morts revivront, avec mon corps ils se relèveront. Réveillez- vous et chantez, vous qui reposez dans la poussière. Car c’est une rosée de lumière que ta rosée, et la terre rendra les morts » (Isaïe 26, 19).
Des Hagiographes, car il y est écrit : « Ton palais est comme le bon vin, il coule agréablement pour mon bien-aimé, il fait s’agiter doucement les lèvres endormies » (Cantique des Cantiques 7, 10 – Rappelons ici que ce Cantique est interprété par les rabbins comme un dialogue échangé entre Hachem et Israël, et que ce verset est à comprendre comme se référant aux morts, auxquels Hachem parlera de nouveau un jour).
Cette séquence de versets suscite, bien évidemment, de nombreuses objections étant donné leur flou par rapport au sujet auquel on prétend vouloir les appliquer.
Il semble que l’on ait affaire ici, en réalité, à ce que l’on appelle en philosophie un axiome, c’est-à-dire un principe de base non démontrable, et que le judaïsme tient à préserver comme tel, comme s’il ne voulait pas voir dans l’espérance d’un monde à venir autre chose qu’un article de foi, à l’exclusion de toute construction intellectuelle
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Que dire de la prophétie d'Ezechiel à propos de la résurrection des morts ?
La prophétie d'Ezéchiel est une parabole exprimant le fait que malgré la diaspora et les souffrances d'Israël qui l'ont presque amenées à sa destruction ['has vechalom!], le peuple d'Israël renaitra et se reconstruira, comme nous pouvons le voir [baroukh hashem!] de nos jours.
Les opinions des sages [Sanhedrin 92b] sont partagées quand à savoir si Ezéchiel a réellement fait revivre ces morts à son époque,
mais pour nous aujourd'hui, son message essentiel est de savoir voir la renaissance d'Israël dans le cadre de l'Etat d'Israël, comme c'est exprimé clairement dans cette prophétie [chapitre 37] et au chapitre 36.