Conversation 52296 - Idolâtre et noahide
Shalom kvod haRabanim,
Dans le Mishneh Torah, le Rambam distingue souvent l'idolâtre du noahide, notamment pour ce qui est de la permission d'étudier la Torah.
Pourriez-vous, s'il vous plait, me donner la différence entre un idolâtre et un noahide étant donné qu'il me semble que les Lois de Noa'h n'exige pas des non-juifs l'adoration du D.ieu unique ?
Les sept lois noahides sont :
– L’obligation d’établir des institutions judiciaires.
– L’interdiction du blasphème du Nom divin.
– L’interdiction de l’idolâtrie.
– L’interdiction du meurtre.
– L’interdiction de la débauche sexuelle.
– L’interdiction du vol.
– L’interdiction de consommer de la viande arrachée à un animal vivant.
La liste de ces lois est énoncée dans Sanhédrin 56b.
Il faut par conséquent distinguer le noahide, qui respecte ces sept lois, de l’idolâtre qui transgresse au moins l’une d’elles
Suite à la question 52296.
Merci d'avoir distingué l'idolâtre du noahide d'une manière très claire.
J'aimerais revenir sur la loi noahide stipulant l'interdiction de l'idolâtrie. Pour une fois, il me semble que la définition qu'en donne Wikipédia est très correcte : "Le judaïsme interdit fermement toute forme d'idolâtrie, et affirme que l'idolâtrie ne se limite pas à la vénération d'idoles en soi, mais également à la vénération de Dieu par le biais d'une représentation artistique. Le judaïsme maintient que toute croyance ou pratique qui interfère significativement avec la relation entre un juif et Dieu peut, à un certain niveau, être qualifiée d'idolâtrie. La définition juive correcte de l'idolâtrie est la vénération d'un astre (tel que le Soleil ou la Lune) ou une chose (l'eau, les moutons, etc) en lieu et place de la reconnaissance de la puissance du Dieu Unique qui a créé toutes ces choses. Il est considéré comme une grave insulte à Dieu d'adorer une de Ses créations plutôt que Lui. Les non-juifs ont également l'interdiction de vénérer plus d'un dieu, ou un objet non divin ou une personne, par les Lois de Noé." Ainsi, selon cette définition, nous pouvons dire qu'un chrétien, bien que la question de la trinité mène à un long débat, ou qu'un musulman n'est pas un idolâtre parce qu'il adore le D.ieu unique. Mais qu'en est-il des autres croyances, comme les Hindous qui vénèrent plusieurs divinités ou les peuples de l'Antiquité ?
Il est quelque peu réducteur de cantonner l’idolâtrie à l’adoration de statues de pierres ou de métal, d’autant qu’il n’existe plus aujourd’hui, du moins dans le monde occidental, de gens qui se prosternent devant de telles « divinités » auxquelles on attribuait jadis des pouvoirs surnaturels.
Car pratiquer l’idolâtrie, ce n’est pas seulement adhérer aux pratiques païennes en honneur dans l’Antiquité, c’est aussi accorder à d’autres que Hachem les marques de respect, de vénération et de disponibilité qui ne doivent revenir qu’à Lui.
Il existe aujourd’hui des formes modernes d’idolâtrie, les unes du domaine du vulgaire, comme l’adoration des vedettes des compétitions sportives ou de l’industrie du spectacle, souvent d’ailleurs affubulées du titre d’« idoles », les autres plus évoluées, comme le culte de l’argent ou des idées.
Et même si, selon notre tradition, l'idolâtrie ne représente plus une tentation aussi forte qu’à l'époque du premier Temple, Hachem n’a rien fait, si l’on peut dire, pour nous en préserver. C’est ainsi que Jérémie (10, 2) nous exhorte à ne pas trembler devant les signes célestes comme le font les Nations, tandis que Joël (3, 3) nous prévient que Hachem fera apparaître des prodiges dans les cieux.
C’est dire que l’idolâtrie reste à nos portes, et que nous devons nous en prémunir.