Conversation 53876 - Le Pentateuque, seule source du droit

Questionneuse
Samedi 2 octobre 2010 - 23:00

Chalom,

Les livres prophétiques et les livres historiques ou sapientiaux sont-ils considérés comme des sources de la Halakha, au même titre que la Torah stricto sensu ?

merci d'avance !

Jacques Kohn z''l
Lundi 4 octobre 2010 - 02:30

La seule source de halakha qui soit tenue pour recevable est celle qui résulte du texte de la Tora au sens étroit du terme, c’est-à-dire du Pentateuque, et jamais la Guemara n’acceptera comme source de la Tora chébe‘al pé (« Loi orale ») une disposition contenue dans les deuxième et troisième parties de la Bible : les Prophètes (Neviim) et les Hagiographes (Kethouvim). C’est ainsi qu’il est posé en principe, tiré de l’interprétation du verset : « Celles-là sont les mitswoth que Hachem a ordonnées à Moïse pour les enfants d’Israël, au mont Sinaï » (Wayiqra 27, 34.), que « les prophètes, désormais, ne peuvent apporter aucune innovation à la Tora » (Chabbath 104a). Il est également enseigné que « les prophètes n’ont ajouté ni retiré quoi que ce soit à ce qui est écrit dans la Tora, à l’exception du commandement de la lecture de la Meguila », et encore leur a-t-il fallu l’appuyer sur un verset du Pentateuque (Meguila 14a).

Il faut cependant nuancer quelque peu cette règle. En premier lieu, la mise à l’écart des Neviim et des Kethouvim ne porte que sur la partie halakhique de la Tora, c’est-à-dire sur ce qui est du ressort de ses règles normatives. S’agissant en revanche des préceptes moraux, il est abondamment recouru à ces textes. D’autre part, si les Neviim et les Kethouvim (appelés génériquement qabbala – Voir Rachi sous Baba Qama 2b) ne sont pas une source du droit en tant que créateurs d’obligations ou d’interdictions (‘Haguiga 10b, Baba Qama 2b, Nidda 23a), ils peuvent leur servir de références, ou, pour employer la terminologie talmudique, de asmakhthoth be‘alma (« rappels mnémotechniques »).