Conversation 57384 - « Vacuité juive »
Bonjour,
Est-il une vacuité juive ?
Merci
Si cette question entend par « vacuité » le non-être ultime et la plénitude passive que prônent certains systèmes de pensée comme le bouddhisme, la réponse ne peut être que négative. Le judaïsme recommande en effet l’action (נעשה ונשמע).
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Merci pour votre réponse.
Les premiers mots de Kohélet n'épousent-ils pas néanmoins ce non-être ultime (frivolité suprême) ?
NB : étonnant que l'on en vienne à user de mots comme "ultime", "suprême", "final"... etc. pour désigner l'ampleur supposée du néant lui-même.
Le mot הבל correspond dans les textes bibliques (Voir notamment Isaïe 57, 13 ; Zacharie 10, 2 ; Psaumes 144, 4) à une idée de souffle à peine perceptible, bien plus qu’à celle de néant et de vacuité.
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Comment interprétez-vous dès lors ce deuxième verset de Kohélet ?
En quoi l'idée exprimée s'en retrouve-t-elle modifiée ?
(En outre, à côté des références que vous citez, dans Isaïe 30:7, Jérémie 10:3 16:19, Job 21:34, Lamentations 4,17, le mot "הבל" traduit par "souffle imperceptible" peut étonner, davantage, me semble-t-il, que s'il l'était ici par "vanité".)
La traduction du mot הבל par « vanité » est un emprunt à la Vulgate, traduction chrétienne de la Bible (« Vanitas vanitatum, et omnia vanitas »), dont il n’est pas possible à un Juif de s’inspirer.
Nous nous en tiendrons là.
Bonjour M. Kohn,
Sur la question 57403 vous avez aiguisé ma curiosité. Si je vous comprends bien, vous dites que le terme "vanité" n'est pas le plus approprié pour traduire le mot hébreu dans l'Ecclésiaste et que c'est un emprunt à la Vulgate.
Je suis allée voir sur sefarim.fr et c'est néanmoins le terme "vanité" qui est employé.
Quelle serait selon vous, le terme le plus juste ? Quel complexité se cache derrière le mot ? (je ne connais pas du tout l'hébreu)
Merci d'avance,
Nombreux sont les emprunts qu’ont fait les traducteurs juifs de la Bible à la Vulgate et aux Septante, et ces emprunts permettent parfois de débroussailler des textes obscurs.
Dès lors cependant que l’on veut approfondir ces textes, il faut se référer à nos commentaires traditionnels et, le cas échéant, les adapter à notre langue vernaculaire, ce que j’ai tenté de faire dans mes précédentes réponses.