Conversation 936 - Que penser du mouvement Habad?
Que pensez-vous du mouvement HaBaD qui croit sincèrement que le dernier Rabbi de Loubavitch est le Machiah' ?
Savez-vous qqch sur ce que disait le Rabbi de son vivant de ce point de vue ?
Que pensez-vous du fait qu'à la fin des tfilot ils disent trois fois : yehi adonenou morenou verabbenou melekh ha machiah leolam vaed?
Qeut-on suivre les enseignements d'un Rav élève du Rabbi et Habad sans risquer de sevoir "détourner sur un mauvais chemin" ?
Pourquoi n'étudie-t-on pas le Tania dans les yeshivot orthodoxes (du moins à Paris en France)?
Depuis sa fondation par Rabbi Chneour Zalman en 1788, le mouvement Habad s'est impose comme l'une des branches les plus importantes du Hassidisme.
Si aujourd'hui, elle est la plus connue et la plus populaire d'entre elles, c'est sans nul doute grace a l'impressionnante personnalite du Rabbi de Loubavitch , zatsal. Il n'est nullement besoin d'etre habadnik pour reconnaitre que celui-ci possedait un extraordinaire charisme doublé d'une Ahavat Israel sans limites. Tout celui qui a eu le merite de l'approcher sait aussi qu'il etait doue d'une incontestable inspiration divine.
Il est fort possible qu'il possedait les qualites requises pour remplir le role du Machiah tant attendu, si sa generation l'avait merité. Pour la tradition juive en effet, il existe a chaque génération, des personnalités hors du commun qui peuvent potentiellement jouer ce role, si seulement la generation en a le merite. C'est probablement ce que voulait dire le Rabbi lorsque, de son vivant, il tolerait que les Hassidim chantent en sa presence des chants à caractère messianique qui semblaient le designer ainsi.
C'est aussi ainsi que le comprennent une bonne partie du mouvement habad actuel.. Quant aux autres, ceux qui, par amour, par chagrin ou par veneration, refusent de reconnaitre sa disparition du monde des vivants et continuent a attendre sa tout prochaine reapparition, ils ne font l'unanimite ni au sein des Loubavitch eux memes , ni a plus forte raison chez les autres rabbanim.
Mais de la a jeter l'anatheme sur les enseignements de tel ou tel rav habad, je crois qu'il y a un pas que vous n'etes pas oblige de franchir. Meme si le rav en quetion appartient a la "branche messianique" de habad, il devrait etre possible de suivre ses cours de maniere critique en faisant la part des choses.
Le probleme du manque d'etudes dans la plupart des Yechivot du Tania depasse de loin le probleme de la relation a Habad. Malheureusement, rares sont les Yechivot ou on etudie serieusement autre chose que le Talmud lui meme. Le Tania n'est donc pas en l'occurence une exception. Disons pour porter un jugement "lekaf zeh'out" que le Tania n'est pas non plus un livre aise a comprendre et facile d'acces pour qui ne possede pas des notions prealables en Kabbala et en Hassidout.
Bebirkat "goalenou gueoula chelema mehera lemaan chemeh'a"...
Bonsoir,
Je voudrais réagir a la réponse : 936 Que penser du mouvement Habad?
Vous reconnaissez le tsadik qu'il etait..c'est un tsadik si lui meme a dit que nous étions la generation du mashiah comment venir contre ces dire?
Surtout que la mort dans la religion juive n'est pas une limite en soi..
De plus on peu comparer celaa une lune elle se devoile ,se recache et se redevoile..
Et si c'etait pareil?Pourquoi le contredire si lui meme le dit?
Amicalement !
Je n'ai pas dit, ni sous-entendu, que notre generation n'est pas digne d'etre celle qui verra se devoiler le Machiah'. Comme tout juif qui tente d'etre fidele a notre Thora, j'attends au contraire chaque jour que celui-ci se devoile. J'ai simplement affirme qu'a ma connaissance , le precedent Rabbi de Loubavitch n'a jamais de son vivant pretendu qu'il l'etait et que certains de ses disciples ont du, par amour et respect, interprete autrement certains de ses gestes ou de ses silences.
La mort n'est effectivement pas une fin en soi. L'ame continue de "vivre" en attendant la "Tehiat Hametim". Cependant, tant que celle ci n'apparait pas, l'individu dont l'ame a ete rendue a Son createur, a bel et bien quitte le monde des vivants. C'est le cas de tous ceux qui nous ont quitte, du plus anonyme des chefs de famille jusqu'au plus grand des Tsadikim. Cela, malheureusement, meme la plus belle des metaphores lunaires ne peut rien y changer.
Amicalement,
Cordial Chalom
Concernant la question 936, un Loubavitch m'a rapporte un passage de la Guemara Sanhedrin, daf 70, qui affirme que le Machia'h se relevera de sa tombe. Que dois-je lui repondre?
J'ai relu la page 70 de Sanhedrin et n'ai rien trouve de semblable. Pouvez-vous lui demander de verifier la reference?
Cordial Chalom
P.S: A l'epoque messianique, j'espere qu'il ne sera pas seul a se relever...
reponse a la reponse au Rav Elie Kling de la question 2242:
suite à "...Cependant, tant que celle ci n'apparait pas, l'individu dont l'ame a ete rendue a Son createur, a bel et bien quitte le monde des vivants..."
je cite une partie du discours du rabbi en 5710-1950 Chabbat Parchat Tetsavé Chouchan Pourim:
"Ceux qui interprètent le décès comme un retrait de ce monde de la part du Rabbi et considèrent qu'il ne se trouve plus parmi nous ont des conceptions bien curieuses. Ce qu'ils disent n'a pas de sens. Dans le discours 'hassidique qu'il laissa pour être étudié au jour qu'il quitta ce monde, le Rabbi commente l'affirmation du Zohar selon laquelle "lorsque l'on repousse les limites du mal, la présence du Saint bénit soit-il se répand (Estalek) dans tous les mondes". Interprèterait-on, dans cette citation, le terme "Estalek" comme signifiant un retrait, ce qu'à D-ieu ne plaise ?
Le Rabbi donne, à ce propos, l'explication suivante. Ce mot indique la révélation d'une lumière issue d'un niveau plus élevé, celui qui entoure les mondes. Un tel dévoilement est qualité de "Istalkout", du fait de sa grande élévation et l'on peut en appliquer les termes, de la même manière, à la "Istalkout" du Rabbi..."
Voila, je tronque ici, car ce serait un peu long sinon... vous aurez compris que quand le Rabbi ecrit "rabbi" il parle biensur de son beau pere le rabbi précedant.
Cordialement.
Il me semble que l'origine de toutes ces polémiques stériles est le mélange des registres de réalité auxquels il est fait référence dans les deux discours.
Nous sommes tous d'accords de croire que ceux qui ont quitté le monde des vivants à la manière dont nous vivons ne cessent pas pour autant d'être parmi nous et pas comme des fantômes.
C'est donc la signification des mots "retrait du monde" qui est en cause. Et ce ne sont pas des finesses d'interprétation qui y changeront quoi que ce soit : il n'est plus parmi nous à la manière dont il était parmi nous avant. Et le Rabbi n'a jamais voulu dire autre chose que de faire comprendre que lorsque le Tsaddiq rejoint son monde, sa présence qui auparavant était en quelque sorte localisée en un point physique était par cela restreinte alors qu'à présent elle obtient un rayonnement de présence d'une dimension supérieure.
Mais il a quand même bel et bien quitté le monde des vivants qui vivent de la manière dont nous vivons.