Conversation 5862 - Aimer son frere non juif ?

Anonyme
Mercredi 16 avril 2003 - 23:00

shalom,
a quoi les goyims sont t-ils comparés dans la thora et la tradition juive ?
le commandement (la parole) "tu aimeras ton prochain comme toi même" s'addresse t-il au peuple juif ou à toute l'humanité ?
autrement dit inclus t-on le fait d'aimer un goy autant qu'un juif comme soi même ?
merci d'avance de votre réponse

Rav Elie Kahn z''l
Vendredi 18 avril 2003 - 23:00

On aime son frere plus que son cousin, son cousin plus qu'une personne etrangere a sa famille. C'est dans l'ordre normal des choses.
On est donc tenu d'aimer son frere juif plus que son frere homme.
Ce qui ne signifie en aucun cas que l'on soit autoriser a causer le moindre tort a un non juif. En particulier, pourrait-on commencer a rayer de notre vocabulaire le terme peu rejouissant de goy, de meme que nous n'aimons pas beaucoup que les non juifs nous designent par le terme de youpins.

Anonyme
Vendredi 30 mai 2003 - 23:00

merci pour votre réponse à ma question 5862...
j'aimerais savoir en quoi le mot "goy" (peuple) est-il péjoratif, peu réjouissant et pourquoi devrions nous le rayer de notre vocabulaire...
ne l'utilise t-on pas dans la priere de tous les jours ?
merci d'avance pour votre reponse

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 17 juin 2003 - 23:00

Un mot peut changer de sens au cours des generations.
Le mot goy designe dans nos sources aussi le Peuple Juif, pas seulement les non juifs.
Mais au cours des siecles, ce terme a pris chez certains (pas chez tous) une petite note pejorative.
Alors pourquoi l'utiliser?

Anonyme
Jeudi 19 juin 2003 - 23:00

Je voudrai réagir à la réponse 5862.

Sauf votre respect, il me semble que le mot Goy en lui-même n'a rien de péjoratif , nous-même sommes appelé un goy kadoch (peuple saint), il est vrai qu'il a pu le devenir par la suite, tout comme le mot "juif" (dont je préfère qu'il soit le contre-exemple du mot goy, plutôt que le mot youpin).

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 22 juin 2003 - 23:00

Si vous lisez attentivement ce que j'ai ecrit reponse 7104, vous verrez que vous repetez en d'autres termes ce que j'ai ecrit.

Anonyme
Jeudi 17 juillet 2003 - 23:00

Cher Rav Chalom,

Je voulais réagir à votre réponse à la question 5862 qui m’a quelque peu étonné:
Surtout cette phrase, en tenant compte du contexte dans lequel elle fut écrite :
« On aime son frere plus que son cousin, son cousin plus qu'une personne etrangere a sa famille. C'est dans l'ordre normal des choses. On est donc tenu d'aimer son frere juif plus que son frere homme .../... »

Cette ‘ordre normal des choses’ a trés souvent été utilisé par un dangereux personnage français borgne...

Permettez-moi d’y opposer l’opinion tirée de Baba Metsia30b décrivant le juste comme agissant au-delà de ce qui est exigé de lui, au-delà de la stricte justice. Il nous faut donc élargir notre amour en élargissant cette notion du ‘prochain’ au delà de notre cercle familiale, communautaire...etc...

Ne nous faut-il pas aller au delà du normal et du naturel ?
Il me semble de plus que ce triple amour demandé dans le Chéma : « ... de tout ton coeur, de tout ton être et de tout ton excès » s’applique entièrement à quiconque, lointain ou proche. Le vrai défi n’est-il pas de transformer le lointain en prochain ? Nous voilà trés prés de la définition de Rabbi Natan: le fort comme celui qui transforme la haine en amour...

Amitiés.
Un vrai goy

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 6 août 2003 - 23:00

Dans le cadre de l'amour de mon frère non-juif j'évite d'employer le terme de goy qui a une connotation péjorative.
La Tora exige que nous sublimions certains de nos sentiments, et en ce sens votre remarque pourrait paraître justifiée.
Pascal affirmait que "l'homme n'est ni ange ni bête, et que qui veut faire l'ange fait la bête" (je cite de mémoire). Mettre la barre des exigences mène souvent à l'échec, et le christianisme qui prétend être une religion de l'amour, enseignant à tendre l'autre joue, a massacré au nom de la foi jusqu'à une période récente.
Voici pourquoi, l'amour que nous portons à autrui n'est pas totalement indépendant des relations de parenté.