Conversation 62697 - Hebreu achkenaze, hebreu sefarade

Mordekhai17
Jeudi 12 avril 2012 - 23:00

Shabbat Shalom HaRabbanim
je plonge avec gourmandise dans la langue hébraïque grace à plusieurs méthodes et internet . A l'occasion de Pessah j'ai découvert un chant magnifique interprété par Y. Azulay : Vehi Sheamda. voici donc ma question : dans deux mots le Tav est prononcé S (Lavotaynou et L'chalotaynou). Est ce lié à une particularité séfarade ou bien y-a-t-il une règle particulière de prononciation ? j'ai observé une autre divergence dans un psaume magnifique "shabechi yeroushalayim" pour lequel certains interprètes chantent '....et adonaï ' et d'autres " ...et amonaï'"
merci de m'éclairer ....en attendant l'immersion en Eretz cet été !
cordialement
Mordekhaï-le-goy

Nathaniel Zerbib
Mercredi 25 mars 2015 - 23:46

Avant tout, permettez-moi de me joindre à votre "gourmandise" pour la langue hébraïque. Hormis son caractère sacré, l’hébreu est une langue riche et très intéressante et l'engouement dont vous faites preuve pour son apprentissage ne peut être que salué.

Concernant votre question, je ne connaissais pas ce Yossi Azulay dont vous parlez. En cherchant quelque peu sur la toile, j’ai trouvé l’interprétation de la chanson par ce chanteur. En fait, il s’agit d’une chanson écrite et composée par le célèbre chanteur israélien Yonathan Razel et qui a été reprise par l’encore plus célèbre et international Yaacov Shwekey.
La prononciation de la lettre tav par la consonne S n’est pas liée a la tradition séfarade , elle est plutôt ashkenaze.
Dans l’alphabet hébraïque, il existe 6 lettres qui prennent un daguesh kal (intensificateur non-prononcé), il est représenté par un point à l’intérieur de la lettre) et ont 2 prononciations différentes en fonction : ב,ג,ד,כ,פ,ת (beith,guimel,daleth,kaf, pe, tav). Selon la prononciation ashkénaze, le tav sans daguesh se prononce effectivement ‘S’. J’ai établi un tableau avec les principales traditions de prononciation pour les lettres dont la prononciation diffère d’une à l’autre :

.nobrtable br { display: none }

td {
border: solid 2px lightgrey;
}
tr { border: 1px solid ; padding:2px 4px; }

Courante (israélienne) Séfarade Ashkénaze Yéménite
ג (guimel refouya ) Gu R Gu R
ג (guimel degousha) Gu Gu Gu Dj
ד (daleth refouia) D D/Dz D Dz
ו (vav) V W/V V W
ח ('het) Kh (jota esp) ‘H (ha arabe) Kh ‘H
ט (tet) T T/’T (ta arabe) T T
ק (kouf) K Q’ (qaf arabe) K Q’
ר (resh) R R roulé R roulé R roulé
ת (tav refouya) T T/Th anglais S S

En ce qui concerne Amonaï, c'est une façon de ne pas prononcer le nom de D. Il n'est pas très convenable d'utiliser ce genre d'expression (Amonaï, Adoshem...). En effet, de la même façon qu'il n'est pas bon de donner un surnom à son ami, à plus forte raison, il ne faut pas le faire envers D. Il n'y a pas problème à prononcer le nom de Adona-y dans vos prières, vos louanges ou même dans l’étude. Si l'on craint vraiment de prononcer ce nom, on pourra dire Hashem (qui veut dire "le nom") mot qui désigne Son nom.

Nous vous attendons de pied ferme en Israël cet été.

babaz
Lundi 16 avril 2012 - 23:00

62697

Bonjour,

En quoi l'hébreu est-il une langue "riche" ?

Au regard de nos "mastodontes" indo-européens, celle-ci me semble au contraire, et à bien des égards, d'une pauvreté extrême.
Considérez-en la conjugaison.

Nathaniel Zerbib
Mercredi 18 avril 2012 - 22:40

Chalom,

Nos sages nous ont enseigné dans le traité de Avot (4,1) : "Quel est l'homme riche? Celui qui est heureux de sa part". Il existe une fameuse expression populaire qui à mon gout dérive de cette michna qui dit que ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité .
Il est vrai qu'au niveau quantitatif, les "mastodontes" indo-(j'aurais ajouté chino)-européens, n'ont pas d’égal, au niveau du nombres de lettres, de mots, de formes, de déclinaisons etc... Mais bien que n’étant pas un expert en la matière, j'ai cru comprendre que dans ces langues au contenu quasi-infini, seule une partie limitée du potentiel global est utilisée.
L’hébreu au contraire est une langue que je désigne de riche par le génie de sa configuration. Le "stock de matière première" est en effet limité. Mais de part sa souplesse d'utilisation, la construction de mots, de verbes et d'adjectifs peut se révélée être presque sans limite.
Je ne vous donnerais qu'un exemple : de la racine ד ב ר, on peut construire des dizaines de mots :
לדבר-parler, להדביר- exterminer, מדבר-desert, דובר-porte-parole, דביר-sanctuaire, דבר-une chose etc...
Ce n'est pas par hasard que cette langue est celle du peuple juif qui a toujours su faire preuve de créativité avec peu de moyens. On le voit aujourd'hui notamment avec l'Etat d’Israël qui avec une population et des moyens réduits au niveau quantitatif, réussi à rivaliser avec les mastodontes americano-russo-chino-européens dans tous les domaines.

Bivrakha.

benadam
Mercredi 28 octobre 2015 - 23:00

Shalom,
J'aimerais connaître les règles concernant la prononciation ashkénaze. Je sais que il y a déjà eu des questions à ce sujet, mais je n'y vois pas très clair, excusez moi. On prononce tous les qomatz "o", les tav sans daguesh "s", pour toutes les communautés sauf si je me trompe mais la vient le problème du holam, (prononcé soit oy ou ay je crois), du tzere (prononcé soit ey soit é), du shva (y a t il des règles comme pour les sefardim, ou est il toujours nah ?), bref c'est difficile à s'y retrouver. Pour l'instant je prononce tous les qomatz o, les sav s, les holam oy, mais les tzere et les shva je fais comme les sefarade. Pourriez vous me dire très rapidement si c'est bon ? Je pense choisir la prononciation soit polonaise soit lituanienne, en fonction de ce que vous me direz,
Toda rabba

Nathaniel Zerbib
Jeudi 29 octobre 2015 - 15:02

Chalom ouvrakha,

En ce qui concerne la prononciation des tenouot, veuillez voir le tableau ci-dessus.
Par rapport au cheva, il y des règles selon lesquelles on peut déterminer dans quels cas il est na', et qui sont exactement les mêmes pour tous. Ces règles sont au nombre de 5 et on à l'habitude de les nommer : א, ב, ג, ד, ה:

- 'א: lorsque le cheva se trouve dans la première lettre du mot
- 'ב: lorsque 2 cheva se suivent, le deuxième est na'
- 'ג: lorsqu'il survient après une tenoua guedola
- 'ד: lorsqu'il se trouve sous une lettre avec un daguesh, accentué
- 'ה: lorsqu'il se trouve sous la première lettre d'un duo de lettres identiques

Bivrakha.