Conversation 6296 - Cheela politise

Anonyme
Dimanche 4 mai 2003 - 23:00

chalom,je me connecte a votre site bien souvent,et je constate malheuresement une chose regretable:les questions sont de plus en plus tournes vers la mahloket (on utilise votre site pour poser des questions d avis biens plus politiques que religieux,ex:habd ou pas,sionisteou orthodoxe)alors que les questions halahiques pures se font de plus en plus rares a mon gout.Ne trouvez vous pas cela dommage ?
LE hafets haim zal conseille a chaque juif de prier pour ne pas rentrer dans les mahloket,quel etait votre but en creant ce site faire du politique ou du religieux?Si c etait du religieux ,pourquoi ne pas montrer une ahdout et inviter des rabbanims haridims a participer?(de plus ce serait plus juste puisque vous donnez un aspect officiel a vos reponses mais vous ne representez qu une approche et pas l integralite des avis).
De plus votre site est tres frequente par les juifs de france,pourquoi les rentrer gratuitement dans ces mahlokets que nous ici en israel avons tant de mal a eviter.Notre generation est tres obscure,le peuple se divise trop .Je trouve bien domage que votre site a mon gout alimente ce phenomene en le mondialisant.J espre avoir ete clair dans ma (plutot mes)question.merci,kol touv

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 7 mai 2003 - 23:00

Je suis bien embêté.
Comment vous répondre sans tomber dans la mahloqet qui consisterait à exposer que de notre point de vue il n'y a pas vraiment de séparation aussi tranchée que celle que vous exposez entre ce que vous appelez le religieux et ce que vous appelez le politique.
Rabbi Israël , le grand maître du Moussar, disait : les besoins matériels d'autrui sont pour moi des besoins spirituels. Et Monsieur Lévinas commentait : il n'y a de besoins bassement matériels que les miens (ce n'est pas exactement ses mots, mais c''est l'idée générale).

Toutes les questions que vous évoquez sont des préoccupations parfaitement légitimes, toutes, sans exception, Habad y compris, même si certains insistent peut-être un peu plus qu'on n'aurait voulu. Et nous essayons d'y répondre en donnant les avis fondés sur les enseignements de tous les maîtres de l'orthodoxie traditionnelle sans exclusives a priori. Mais ça ne veut pas dire que nous n'ayons pas notre personnalité collective, avec les nuances de sensibilité propres à chacun des rabbins collaborant au site. Et cette identité du site, nous l'affichons et la revendiquons, bien clairement et sans faux semblants.

Vous dites que nous ne représentons qu'une approche et pas l'intégralité des avis. Autrement dit, vous voudriez nous réduire au silence. Car pour donner l'intégralité des avis sur chaque question posée, il faudrait écrire à chaque fois une encyclopédie, dans laquelle d'ailleurs le lecteur se perdrait. Mais chaque fois que nous avons donné un avis et qu'un lecteur nous a fait remarquer telle nuance ou telle différence, nous l'avons publiée et expliqué notre position. Et de vous à moi, les rabbins de Cheela discutent aussi entre eux et des mises au point viennent compléter ou éclaircir telle réponse initiale.
Je n'ai pas compris ce que vous entendiez par le fait que nous donnons un aspect officiel à nos réponses ?)

Nous ne rentrons personne gratuitement dans aucune mahloqet. Ces questions, nous pensons qu'elles sont vitales pour l'avenir de nore peuple et je vous avoue ne pas savoir faire de différence Juif de France, Juif d'Ici et Juif d'Ailleurs. Et que je ne vois pas pourquoi le fait de discuter d'un sujet controversé devrait être tabou ? N'y a-t-il donc pas de mahloqet le chem chamayim ? Et chacun n'a-t-il plus le devoir de défendre ce qu'il connaît comme étant la vérité telle qu'elle se reflète dans son âme ?

Et je crois au contraire quant à moi que notre génération est très lumineuse, d'un éclat brillant au point d'en aveugler certains. Je crois que le peuple dont vous dites qu'il se divise trop sait aussi quand c'est nécessaire retrouver son unité (qui n'est pas toujours celle que certains voudraient). Les divisions dont vous parlez, ce sont les manifestations des forces vives du peuple qui cherchent à trouver leur place dans l'ensemble. Et vous voulez les éviter ? Un enfant grandit. Il a de nouveaux besoins, des problèmes qui s'éveillent, des conflits réels ou apparents. Il s'adresse à ses parents. Il est maladroit. Eux manquent d'expérience. Alors que faire ? Faire semblant de rien ? Lui dire de se taire ? Lui laisser faire tout ce qu'il veut ? Surtout, éviter les conflits ? Plutôt que d'essayer, aussi sereinement que possible, de rendre le dialogue possible, de permettre aux gens de s'exprimer, de poser les questions et de tenter d'y répondre ? Oui ; d'y répondre de notre point de vue, puisque c'est à nous que la question est posée. Et nous ne manquons pas de renvoyer le questionneur aussi souvent que nécessaire au rabbin de son quartier ou de sa synagogue.

Avez-vous déjà vu un orchestre s'assembler ? Ça commence par un remue-ménage de chaises, de bruits plus ou moins discordants d'instruments qu'on accorde, de toux, d'essais individuels dispersés, de chuchottements plus ou moins chuchotés et puis le chef d'orchestre donne deux ou trois petits coups de sa baguette (magique) et le miracle de la symphonie commence.
Il n'y aurait pas de symphonie sans le désordre qui la précède et nous vivons ce désordre. Quel bonheur ! Quel bonheur de faire partie de l'orchestre ! Puissions-nous aussi entendre le jour venu les petits coups de baguette du chef d'orchestre - laménatzéa'h lé ben David mizmor - et faire partie de l'harmonie.