Conversation 68458 - Proprete du corp et limoud thora
bonjour chers Rabanim,
si je m'adresse à vous pour cette question, c'est qu'elle n'est pas facile à poser pour moi.
je vous explique:
j'ai lu et entendu qu'il est interdit de dire des divrei de Kedousha sans etre propre.
Depuis, peu à peu, j'ai l'impression de faire une obsession dans la propreté justement du corps après avoir été aux toilettes, et plus qu'autre chose finalement cela entrave mon étude de torah, ma prière, mon quotidien et m'empeche de bien réaliser mon service divin.
je suis conscient que ce domaine est important mais aussi qu'il ne faut pas en faire plus que ce qu'il n'en faut.
Ma question plus précisément est la suivante: jusqu'où faut il etre propre(par rapport à l'excrément sur le corps)? faut il nettoyer à l'intérieur?
il y aurait il un livre qui explique le choulhan arouh' en détail justement ?
veuillez m'excuser de ce genre de questions.
bien à vous et Chalom.
Shalom,
Vous avez raison, il ne faut pas faire d'obsession.
Être propre veut juste dire aller aux toilettes lorsque l'on en a besoin. Et vérifier avant la prière si on a besoin.
Le Talmud (TB Berah'ot 14b) nous enseigne :
"Rabbi Yoh'anan dit: quiconque veut recevoir le joug Divin pleinement - qu'il fasse ses besoins, se lave les mains, mette ses tefilin, lise le Shéma et prie - c'est cela l'acceptation entière du joug Divin. Rabbi H'iya fils d'Abba dit au nom de Rabbin Yoh'anan: quiconque fait ses besoins et se lave les mains, met ses tefilin, lit le Shéma et prie est considéré comme ayant construit un Autel (mizbeah') et fait un sacrifice...".
Selon cela, le Sh. Ar. tranche qu'il faut vérifier si on doit faire ses besoins avant le prière, afin d'être propre.
L'Aroh' HaShoulh'an explique: "On doit s'habituer... à vérifier si on doit faire nos besoins, mais si "rien ne sort", même si selon son imagination il n'est pas propre, il sera quand même considéré comme un corps propre et il devra prier et "h'as veshalom" de passer le temps de la lecture du Shema, car la Torah n'a pas été donnée aux anges et que peut-il faire. Et nombreux sont les hommes à se tromper dans ce domaine, par conséquent il faut les avertir (de ne pas en faire trop - ndltr.) ...".
Le Ben Ish H'ai (Ière année, Vayetze) dit également qu'il ne faut pas en faire trop et on va simplement aux toilettes lorsque on en a besoin et il ne faut pas se retenir "pour être propre", cela est doublement interdit ("bal teshaketzou" et "danger de stérilité" - sic). Il écrit encore que cela ne doit pas nuire à l'étude et qu'il faut simplement faire ses besoins lorsqu'ils viennent. Il ajoute que cela amène de la pureté dans l'étude.
Puissiez-vous prier et étudier dans la pureté et surtout la joie.
Kol touv
Suite à la question 68458,
Je vous remercie très sincèrement pour la réponse et pour vos assurances, mais j'ai juste encore quelquechose qui m'interroge et que j'avais mis dans la question, c'est en fait sur la phrase dans le Choulh´an Arouh´ she hi nirhet queshe hou yoshev..., dois je comprendre qu'il ne faut pas nettoyer à l'interieur?
Merci encore.
Et si cela dérange (je ne sais pas) vous pouvez répondre en privé.
--
Question envoyée via l'application iPhone
Shalom,
Cela ne dérange absolument pas. Nous parlons d'halah'a (loi juive) - on peut donc parler de (presque) tout, tant qu'on en parle dans la pureté et sainteté, "leshem shamaim".
Si j'ai bien compris, vous parlez des propos du Sh. Ar. OH 76,5.
Le Rav Yossef Karo dit simplement que s'il reste des excréments sur l'anneau desquels ils sortent - il faut les nettoyer.
Le Mishna Beroura à la lettre 18 dit qu'il est bon de nettoyer avec de l'eau.
Cependant de nombreux décisionnaires (tels le Shoulh'an Arouh' HaRav de H'abad, OH 3,8 etc., cf. Piskei Teshouvot I, p. 615, note 36) affirment que ce n'est qu'une "midat h'assidout", c'est-à-dire un acte d'assiduité, et qu'a priori il suffit de s'essuyer avec du papier (sec) après avoir fait ses besoins ou même avec toute autre chose solide.
Cependant, vous avez raison, il n'y a aucune raison de nettoyer à l'intérieur !
De nombreux décisionnaires disent même que c'est contre la halah'a et que cela ne fait qu'amener des douleurs et maladies etc. pour rien, et "l'on devra rendre des comptes là dessus "(cf. resp. Kneh Bossem I, 7 et 8 et Piskei Teshouvot, id. p. 616 en haut et notes 41 et 42). Et même si on a un doute si c'est propre, on va aller vers la "koula", et accepter la lecture du Shéma et la prière comme bonne, a priori (cf. resp. Divrei H'ayim II, 9 qui permet de répondre "amen" à la bénédiction d'enfants qui sont sûrement pas propres et Eshel Avraham Boutshatsh sur OH 76,5).
Kol touv