Conversation 69328 - La pluie et le beau temps

eyrol
Jeudi 23 mai 2013 - 23:00

Chalom,

Pouvez vous me dire ce qu'on vous pense de la pluie dans le Judaisme?
Je pose cette question car j'ai vu des avis très divergeants dans le Talmud:
un avis dit que c'est un temps de bienveillance divine, l'autre d'expiation, mais certains y voient un mauvais présage si elle tombe le soir de Chabbat et meme en état de séchereresse ( je crois que c est dans Sota), alors que Rachi dit lui meme dans le commen,taire sur les Berahots de Behoukottai que c'est plutot bon signe.
Il y a meme un Rav du Talmud qui dit que, si elle n'était pas nécéssaire, il prierait pour qu'il ne pleuve jamais. Mais Adam n a t il pas prié pour qu'elle tombe?
Pour certains elle ne tombe que grace par le mérite d'hommes pieux car la vérité germe de la terre et la justice regarde du haut des cieux (passouk de tehilim)...

Comme il y a de bons philosophes- répondeurs sur le site, j'aimerais que vous m aidiez a comprendre et a harmoniser toutes ces opinions...

Au fait, il m'arrive souvent de citer des drachot en disant que l' auteur est un grand rav car j oublie souvent les noms... Mais est ce que ce n est pas considéré come du vol de ne pas citer le nom de ce grand rav??? (j ai lu que ca s appelait même : le vol du pauvre (...)

Merci par avance pour vos précisions.

Rav Samuel Elikan
Jeudi 30 mai 2013 - 05:41

Shalom,
1. La pluie est symbole de fertilité, de plénitude, de flux Divin. Elle est bonne, comme toute chose, lorsqu'elle est désirée. Lorsque ce n'est pas le cas, par exemple, lorsque ce n'est pas la saison et qu'elle amène plus de désastre que de prospérité, elle n'est pas tellement voulue.
Nos Sages voient cela comme une sorte de signe à décoder, il faut voir ce que cela réveille chez nous (cf. à la fin du deuxième chapitre du traité de Souka, mishna 9 et dans TB 29a), c'est ainsi qu'il faut également comprendre cette drasha du verset de Tehilim.

2. Moralement, vous avez raison - "kol haomer davar beshem omro mevi geoula la'olam" - quiconque ramène une chose au nom de son auteur apporte la délivrance au monde. Le Maharal explique que c'est une délivrance dans le sens où chaque élément retrouve sa place naturelle - la parole d'un homme est son expression, une part de son monde intérieur, si on le lui rend, c'est comme si on lui avait donné la possibilité de s'exprimer, c'est une délivrance.
Cependant des propos du Talmud (TB Pessah'im 112a et Eirouvin 51), le Maguen Avraham (OH 156,2) pense que l'on pourrait éventuellement dire quelque chose au nom de quelqu'un d'autre, si cela permettrait à ces mêmes propos d'être écoutés ou appliqués par le public, mais il ne tranche pas, il dit que ce n'est pas évident et laisse cela comme "possibilité". Toutefois, le Eliah Rabbah (OH 156,1) ramène ces propos ainsi que les différentes difficultés soulevées et les contradictions qui existent dans la littérature talmudique et en arrive à trois conclusions: - on n'a pas le droit de dire nos propres conclusions au nom d'un autre rabbin, - on n'a pas le droit de voiler le nom du rabbin si on a la possibilité de dire qui c'est (si on s'en rappelle ou qu'en peut vérifier) et finalement, - on a le droit de dire les propos d'un rabbin (re)connu qui nous semblent justes au nom d'un autre rabbin pour que ceux-ci se fassent accepter. Cela a ouvert, bien évidemment, une grande controverse. Il est donc préférable, si on peut, de citer les propos au nom de leur auteur. Mais si on ne se rappelle pas, ce n'est pas grave.

Kol touv