Conversation 71349 - Tout est prévu mais le libre arbitre est donné
Shalom,
Je viens de rentrer d'un cours de thora sur les fêtes de Roch Hachana et Kippour. L'interlocuteur a beaucoup insisté sur l'importance de notre libre arbitre qui influence notre jugement pour l'année.
Seulement cet été en Israël pendant un autre cours, on a émis la théorie d'un libre arbitre "faussé" c'est a dire que nous sommes déterminés en quelque sorte puisque nous pouvons bien choisir librement mais de part la situation dans laquelle D... nous met en connaissant nos antécédents le choix qu'on va faire est déjà tout vu, du coup on se croit libre en réalité sur quelque chose qui est déjà prévu pour nous. Maintenant si l'on suit cette idée qui m'avait été évoquée je n'arrive pas a rattacher ceci au cours d'aujourd'hui disant que nous sommes juger de part nos choix si ceux ci ne sont que la volonté divine. C'est à dire que nous sommes jugés sur des décisions qui nous sont prises par le juge... Pour moi le libre arbitre a toujours été une façon de démarquer son attachement au Créateur de manière totalement individuel et en fonction, on se trouvera dans tel ou tel situation mais le scénario n'est pas fixe on peut évoluer sans être déterminé.
On doit vous le dire souvent mais merci pour votre site qui apporte beaucoup qu'il continue ainsi BH
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Shalom,
Les deux opinions sont possibles et se trouvent dans la littérature rabbinique. Il est évident que pour faire teshouva nous devons faire un choix et prendre nos responsabilités. Je ne crois pas que quelqu'un nie cela. Toutefois, certains penseurs, comme R' Tzadok HaKohen de Lublin (1), soutiennent qu'il existe, après ce degré, une teshouva encore plus élevée - faite dans et par amour. Elle consiste a accepter que tout est Divinité, qu'il n'existe rien d'autre que la Volonté Divine et que mêmes nos actes passés, nos fautes, etc. sont, a posteriori, Volonté Divine. Arriver à ce stade là signifie ne vouloir que la Volonté Divine, par conséquent le fait de s'accepter tel qu'on est et tout notre passé comme étant la Volonté Divine ne peut pas nous amener à la passivité et à la faute, mais au contraire à une prise de responsabilité plus grande - on ne veut plus que ce que D'ieu veut, on ne peut plus fauter du tout. Cet état de conscience, il l'appelle "bitoul hayesh", l'annihilation de l'étant, puisqu'il n'existe plus rien hormis l'Unité Divine. Dans la h'assidout, on appelle cet état "midat hahishtavout" - tout est égal, "zen" pourrait-on dire. Cet état se situe au-delà du Bien et du Mal (et par conséquent de toute notion de punition), ces concepts étant insignifiants dans un monde entièrement Divin où règne la Vérité.
Le Rav Kook aussi parle du fait que dans la Teshouva il y a de la place pour le choix libre et pour l'incapacité de réellement choisir librement (2), ceci n'est pas contradictoire, il s'agit simplement de deux degrés différents.
Si seulement on arrivait déjà tous, ensemble, au premier...
Puisse D'ieu nous aider à faire teshouva, pleinement.
Shana tova.
Sources:
(1) Tzidkat HaTzadik, lettres 40, 100, 102, 130, 168; Takanat HaShavin (tout le livre, mais surtout chap. 5, 9 et 10); Kometz HaMinh'a II, 67.
(2) Orot HaTeshouva, chap. 16