Conversation 73480 - Don de sang et don d'organes
Bonjour,
A-t-on le droit dans la Torah de donner son sang ou de faire un don d'organe?
Je vous remercie par avance.
Bonne journée
Shalom,
C'est non seulement permis, mais c'est également une grande mitzva !
Il existe une règle dans la loi juive disant que quiconque peut sauver une vie et ne l'a pas fait, outrepasse le commandement de "lo ta'amod al dam re'eh'a" (1) - "ne sois pas indifférent au danger de ton prochain" (Vayikra 19:16), qu'il faudrait plutôt traduire "ne te tiens pas (indifférent) devant le sang de ton prochain" (2).
Cordialement,
Notes:
(1) cf. TB Sanhédrin 73b; Rambam, hil. Rotzeah' ouShemirat HaNefesh, 1, 14-15 qui s'exprime ainsi, pour les hébraïsants: "מן הלאוים החמורים הם, שכל המאבד נפש אחת מישראל כאילו איבד עולם מלא, וכל המקיים נפש אחת מישראל כאילו קיים כל העולם כולו" ; Tour Sh. Ar. et comm. HM 426.
(2) cf. Sifra et Rashi ad loc. et Rambam, Livre des Commandements, comm. négatif 296.
A rav Elikan, suite a la 73480 sur le don d'organes.
Kvod harav, parlez vous d'avant ou apres la mort? Ou des deux? Merci kol touv
--
Question envoyée via l'application iPhone
Shalom,
Les deux.
Bien qu'après le décès, il existe une discussion entre les décisionnaires quant à savoir si c'est permis ou pas.
Nous sommes d'avis, comme l'écrasante majorité des décisionnaires, que c'est permis.
(C'est l'opinion entre autres du Noda BiYehoufa II YD 210; du H'atam Sofer YD 336; du H'azon Ish YD 208,7 et de nombreux autres décisionnaires contemporains, tels le Rav Sh. Z. Auerbach (resp. Minh'at Shelomo II, 86, lettre 5, p. 263 et Nishmat Adam YD 349,2,2) ainsi que le Rav Sh. Israéli (cf. resp. BeMareh HaBazak t.II à différents endroits et VII, 86), etc.
Les rabbins Sh. Goren et Y.D. Soloveitchik affirmaient même qu'il fallait convaincre la famille de donner les organes du défunt, car c'est selon eux un commandement (c'est également l'avis du Rav Dov Lior)!
L'avis interdisant le don d'organe après la mort, qui est minoritaire, est celui du resp. Binyan Tzion (I, 170-1) et du resp. Minh'at Itzh'ak (V,8).
Leurs arguments sont fort discutables. Toutefois quiconque veut s'appuyer sur leur décision - peut le faire.
Cordialement,
Shalom Rav Elikan, je vous remercie pour votre réponse sur le don d'organes (73765) ainsi que pour les nombreuses références qu'elle comporte.
Votre réponse concerne uniquement les dons qui iront de façon "certaine" a un juif (ce qui me semble être le cas en israel) ou alors cette halah'a est-elle valable également en France?
Je vous remercie sincèrement.
J'en profite pour dire que bien que je n'intervienne que rarement je lis quasiment toutes vos réponses que j'apprécie beaucoup.
Kol touv, hazak veemats!
--
Question envoyée via l'application iPhone
Shalom,
Tout d'abord, merci pour vos encouragements, ils font chaud au cœur.
Je vous réponds très brièvement, vous m'en excuserez.
Ce qui a été dit est valable partout.
Pour le sang - on peut le donner à des juifs comme à des non-juifs, il n'y a pas de différence (resp. Vayeshev Moshe I, 93-94), tout comme on peut recevoir du sang de juifs comme de non-juifs, sans aucune différence (resp. H'elkat Yaakov YD 13 - dans l'ancienne éd. c'est II, 40; Iggrot Kodesh du Rabbi de Loubavitch, X, p. 139).
Pour les organes - le Rav Prof. Avraham Steinberg a écrit dans l'Encyclopédie H'ilhatique-Médicale (t. III, p. 122) au nom du Rav Halbershtam et du Rav Neuwirth:
"il est permis à un juif de donner ses organes à un non-juif, dans les mêmes conditions qu'il lui est permis de faire un don d'organe de manière générale".
Voyez la longue note 270, ad loc. où il détaille toutes les sources et raisons de cette décision. Entre autres, le resp. du Rav Itzh'ak Eizik Hertzog (YD II, 156).
C'est également l'opinion du Rav Yaakov Ariel (http://www.yeshiva.org.il/ask/?id=2095).
Cordialement,