Conversation 7977 - Auto-conversion

Anonyme
Lundi 7 juillet 2003 - 23:00

J'aimerai savoir si une personne qui ne peut pas, pour des raisons qui ne dépendent pas de sa volonté, se convertir au judaïsme avant sa mort (impossibilité de se déplacer dans une ville où il y a une synagogue etc...) mais qui, toute sa vie durant s'est considérée comme juive, a cru en la religion juive et l'a appliquée. J'aimerais savoir si cette personne au moment de mourir peut être juive malgré tout. Parce que dans la religion catholique, par exemple, une personne perdue (par exemple : sur une île déserte) peut en dernière extrêmité, je dirais, "s'auto-baptiser" si il n'y a pas d'autres issues pour ne pas être "perdue" . Pareillement un couple dans la même situation peut se marier (religieusement) sans le concours d'un prêtre.
En dernière extrémité, est-ce le cas également dans la religion juive ou ne serai-je jamais considérée comme juive par D...malgré ma foi et ma sincérité ?

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 9 juillet 2003 - 23:00

Un aspect de la question que vous posé a été étudié par nos sages dans le Talmud (Yebamot 47a) en rapport avec le verset 16 du chapitre 1 du Deutéronome. L'adhésion au judaïsme ne relevant pas exactement - malgré le vocabulaire un peu trompeur en la matière - d'une conversion à une religion mais plutôt d'une naturalisation à une identité nationale qui est celle du peuple d'Israël on ne peut pas établir de comparaisons avec les modalités existant dans d'autres religions. J'ajouterai que le principe de base du christianisme pouvant se résumer par la formule : "hors moi point de salut" n'a pas non plus d'équivalent dans le judaïsme qui professe quant à lui qu'un non-Juif vertueux a préséance sur un grand-prêtre (juif) ignorant et que les "justes des nations" ont part au Monde de vérité, ce monde des Béatitudes qu'Edmond Fleg dont il me plaît de rappeler ici la mémoire a si bellement appelé "le Monde qui vient".

Nous ne sommes pas dans le secret de Dieu et je ne puis vous répondre sur la manière dont vous êtes ou dont vous serez considérée par Lui, en Sa sagesse et en Sa bonté.

Je ne puis donc que vous inviter à relire et à méditer le chapitre 56 d'Isaïe. Mais si nous ne pouvons vous dire en l'occurence le point de vue de Dieu, nous pouvons du moins vous dire que du point de vue des hommes, même si vous n'êtes pas d'Israël, vous êtes notre soeur.