Conversation 9564 - Le verset de Amos

Anonyme
Samedi 6 septembre 2003 - 23:00

Messieurs les rabbins bonjour.
Ceci est juste une petite question technique.
J'ai un ami qui s'appelle Amos en hebreu et qui ne trouve pas de passouk commencant par la premiere lettre de son prenom et finissant par la derniere. Peut il chercher Amos ben (nom de son pere) ou bien y a t'il une autre methode.
Quelle est l'autre signification de ce rite mis a part de "signer" notre priere pour le jour du jugement?
En expliquant ceci' j'ai enleve une touche de poesie chez une personne, j'aimerais pouvoir lui rendre...

Nathan Schwob
Jeudi 6 novembre 2003 - 23:00

Vous faites allusion au Minhag (habitude) d'intercaller, a la fin de la Amida
dans "Elokai Netzor" avant "Yihyu leratson", un verset commencant par la
premiere lettre de son nom et se terminant par la derniere lettre de son nom.
Ce Minhag cite dans les Sidourim est attribue au Chela (Initiales: Chene Louchot
Haberit - ecrit par Rav Yishayahu Horovitz). En general il est explique que
c'est un remede (Segula) pour ne pas oublier son nom au jour du jugement.

Je vais essayer de redonner une touche de poesie.
La mort n'est pas une fin, dites le a votre ami.
Mais pour comprendre ce Minhag qui est bien joli,
Il nous faudra revoir les paroles de Rachi ou de qui?!

Il y a une parenthese dans le commentaire de Rachi sur Micha 6-9. Est-elle de
Rachi ou bien rajoutee plus tard? Sans importance pour nous. Le verset dit:
"La voix de D' interpelle la ville (Jerusalem ou Samarie), a la perspicacite
(interpelle) celui qui contemple Ton Nom (le prophete): ecoutez la menace
du chatiment et Celui qui le decrete".
La parenthese commente: "a la perspicacite, celui qui contemple Ton Nom" de
la nous apprenons que toute personne qui dit chaque jour un verset commencant
et se terminant comme commence et se termine son nom, la Thora le sauve de la
Guehenne".

Quel raport y a-t-il entre le nom, le jugement, le verset et la priere?
Il me semble que la signification du Minhag est la suivante: le nom dans la
Bible reflette la nature, l'etre profond ou bien le role a jouer (Voir par ex.
Berechit 2-23, 3-20, Samuel I 25-25).
Au moment de la priere, lorsque nous nous tennons devant D' comme une creature
devant son createur, pour Lui exposer nos requetes, Il pourrait avec raison
nous repondre: "Avant de Me demander d'accomplir ce que vous voulez
accomplissez vous ce que Je veux". On ne peut echaper a cette question, c'est
pour cela que la priere est aussi un miroir de Verite dans lequel on se
regarde, bref un mini-jour du jugement. En recitant un verset qui a un rapport
avec son nom on se rememorise le role qu'on a a jouer sur terre et on
s'interroge sur la reussite de sa realisation: ai-je ete a la hauteur de ce
a quoi je m'identifie dans le verset qui porte mon nom? Si la reponse est
positive, tant mieux. Mais en general on peut toujour mieux faire et
alors ce verset de la Thora aura vraiment ete un remede pour nous sauver, au
jour du jugement, en nous rappelant quelques petites verites tant qu'on peut
encore les mettre en pratique.

Comment choisir un verset? Dans les Sidourim vous trouverez parfois qu'on
peut aussi dire un verset qui contient le nom explicitement, a fortiori. Donc
en fait entre ces deux extremes on peut choisir un verset qui fait allusion
au nom et dont le contenu est parlant, significatif pour celui qui le dira.

Votre ami Amos a un beau nom mais les versets contenant ce nom se trouvent
tous dans le livre d'Amos dans des contextes durs. Les versets commencant par
"Ayin" et se terminant par "Samech" se comptent sur les doigts et ont le meme
probleme: (Ezeckiel 7-23, Isaie 13-7).
Le nom d'Amos vient de "porter-soutenir-etre charge" comme on porte un
nouveau ne. Ou bien par extrapolation, c'est une responsabilite publique,
comme un President porte la charge de son pays. Dans ce sens vous trouverez
une allusion au nom de Amos dans Zecharya 12-3, Divrey Hayamim (Chr.) II 17-16,
Isaie 46-3 et Psaumes 68-20.
Etudiez avec votre ami ces quelques textes et laisser le choisir. Je me
permet quand meme de dire que je prefere les deux derniers.

Si quelqu'un porte deux noms (Avraham Yitsh'ak par ex) on prend la premiere
lettre du premier et la derniere du second.

Voir le Monde des prieres, Rav Munk (texte integral).