Conversation 1363 - Se tremper avec des faux ongles

Selon la halakha, lorsqu'une femme se trempe au mikvé, tout son corps doit être immergé dans l'eau. Si une partie du corps, même petite, n'est pas en contact avec l'eau, cela s'appelle HATSITSA et la TEVILA , l'immersion dans le bain rituel, n'est pas valable. C'est pour cette raison que les femmes se préparent avant d'aller au mikvé en se lavant minutieusement. Une attention spéciale doit être portée en particulier dans le nettoyage des ongles, car il est parfois difficile de retirer toutes les saletés qui qui peuvent s’y trouver. Rabbi Yossef Karo explique que c'est pour cette raison que les femmes juives n'ont pas l'habitude de garder les ongles longs et préférent les couper courts de sorte qu'aucune saleté ne puisse s'y loger. (1)
Cependant le Hokhemat Adam précise qu'une femme n'est pas obligée de se couper les ongles au ras de la peau, mais qu'elle doit les couper là où il y a des saletés qu'elle ne réussit pas à ôter. (2)
Le Taz précise que se couper les ongles est une coutume. (3) Mais comme, pour nous, les coutumes que nos mère respectaient sont considérées comme des lois, il est donc préférable de ne pas se tremper avec les ongles longs. Cependant les rabbanim de nos générations, sensibles aux changements de la société et conscients de la fragilité de la pratique des mitsvot chez certaines femmes, ont précisé qu'il est préférable qu'une femme se trempe avec des ongles longs qui ont été nettoyés minutieusement que de ne pas se tremper du tout! Pour cette raison ils ont autorisé les femmes pour qui cela est très important à garder les ongles longs.

Cependant il y a une différence fondamentale entre les vrais ongles qui font partie intégrale du corps et les faux ongles qui lui sont étrangers.
Dans la définition de Hatsitsa, il est precisé que seule une saleté ou un autre élement qu'une femme a l'habitude de retirer sont considérés comme étrangers au corps et font donc écran entre l'eau et le corps. Mais s’il y a une chose que la femme désire conserver perpétuellement, cette chose-là est considérée comme partie intégrante du corps et ne fait donc pas écran. C'est le cas par exemple du vernis à ongles. Lorsqu'une femme se met du vernis, cela n'est pas considéré comme une tâche ou saleté, car au contraire la femme souhaite que ce vernis reste. Ce principe a été émis par le RACHEBA (4) et a été repris dans le Choulekhan Aroukh (5). Le MEIRI (6) précise aussi que même si ce n'est pas simplement de la couleur mais qu'il y a aussi une certaine matière éxistente, si la femme désire que cette décoration soit là perpétuellement et qu'au cas où elle se détériorerait, la femme la rétablirait immédiatement, alors cette couleur ou matière est considérée comme partie intégrante du corps et ne fait pas de HATSITSA. C'est pour cette raison que le Rav Ovadia Yossef autorise les femmes à se tremper au mikvé avec du vernis à ongles.(7) La condition est cependant que le vernis soit beau et uniforme. S’il a commencé à s’écailler et qu'une femme qui irait à une cérémonie devrait se le refaire, alors ce vernis écaillé est considéré comme Hatsitsa!
A propos des faux ongles, il semble que la halakha statue de la même façon. Si ces faux ongles ont été placés, c’est donc que la femme le désirait, et si ils sont destinés à y rester perpétuellement, c’est-à-dire pour une période de plus d'un mois alors Ils sont considérés comme faisant partie intégrante du corps et ne font donc pas écran. Il faut aussi qu'ils soient en bon état.
Si ce sont des ongles placés par une esthéticienne et qu'il est difficile de les enlever, car ils ont été placés pour plusieurs mois, il est autorisé de se tremper avec. C'est ce que le Rav Yinon Yona de Jérusalem a tranché dans son livre Yémé Toar. (8)
Si ce sont des faux ongles que l'on peut enlever et remettre seul, il est préférable de les enlever. le Rav Yinon Yona considére que dans ce cas que la femme est obligée de les oter et que si elle s'est tremper avec qu'elle doit retourner au mikvé!
Il est important tout de même de préciser que dans chaque mikvé il y a une Balanit, qui en est responsable. Cette balanit recoit des directives du rav de la communauté et c'est à lui de définir la politique hilkhatique pour le mikvé placé sous sa responsabilité. Il faut donc prendre contact avec le rav du mikvé où la femme veut se tremper en cas de question de halakha.

Références:
1. Cholekhan Aroukh, yoré déa 198, 18.
2. Hohemat Adam, 119, 12.
3. Taz sur le Cholekhan Aroukh, yoré déa 198, 2, Alinéa 20.
4 . Racheba, Taarat Abbayit, fin de Shaar 7.
5. Cholekhan Aroukh, yoré déa 198, 17.
6. Mehiri Mikevaot page 99.
7. Yabia Omer tome 2, yoré déa, 138.
8. Yémé Toar page 247 .

Merci de votre remarque; j'ai rectifié ma reponse. cependant je l'ai rectifié que partiellement, car même si elle peut les enlever seule, si ces faux ongles sont en bonne qualité et qu'ils sont placés dans l'intention d'y rester pour leur beauté, "le noy", alors cela ressemble au vernis a ongle, qu'une femme peut aussi enlevé toutes seule, et pourtant elle ne doit se retremper si il est en bonne état et placé "le noy".
De toutes manière il est préférable de ne pas se tremper avec les ongles longs ou faux ongles, selon nos coutumes.
Birkat Atorah

Si vous vous en étiez rendue compte avant d'avoir été avec votre mari, nous vous aurions dit de retourner au mikvé pour éviter tout doute.
Mais tel que vous décrivez les choses, il ne semble pas que la tevila ait été invalidée par le vernis.
Mais il faudra faire plus attention la prochaine fois.