Conversation 13648 - reconstitutionist jews
Shalom,
J'ai vaguement entendu parler du mouvement "reconstitutionist" qui existe aux USA. Dans toute la nébuleuse des mouvements juifs américains, je me demande comment peut-on le classifier. S'agit-il d'un mouvement réformé qui - comme le mouvement "conservativ" - est l'antinomie du terme qu'il signifie ? Ou bien est-ce un de ses mouvements qu'on désigne par "modern orthodox" qui allie la sécularisation et le judaïsme traditionnaliste ?
En savez-vous plus sur ce mouvement ? Existe-t-il en France ? Est-il admis par le grand rabbinat israélien ?
Merci de vos réponses justes et éclairantes.
J'imagine que vous avez voulu dire "reconstructioniste" (reconstitutioniste renvoie à tout autre chose)
Autant qu'on puisse comprendre vu d'ici, il s'agit de l'un des quatre mouvements principaux du judaïsme américain et celui-ci n'a rien d'orthodoxe. Il prône en effet l'examen critique des rites anciens, leur rénovation et modification ainsi que la création de rites nouveaux mieux adaptés à notre époque. (pour info, ils seraient à l'origine de la bat-mitsva...)
Merci d'avoir répondu à la question 13648,
Généralement les mouvements réformés ont tendance d'enjoliver leur discours en disant : "étude", "tradition" alors qu'il n'en est rien (ou pas grand chose). Avez-vous des clés pour reconnaitre un mouvement "orthodoxe" car il existe des mouvements pas très médiatiques (je pense en disant ça aux mouvements hassidiques qui ne sont pas forcément loubavitz). Car je crains un jour de me retrouver dans une synagogue libérale par un manque d'information.
Dans une synagogue orthodoxe, les hommes et les femmes sont séparés. C'est sans doute la clé la plus évidente.
Recontructionnists et Bat mitzvah.
On aura compris que, dans la Bar Mitzvah, l'essentiel est "l'évènement" (ou plutot l'avènement de la majorité) ; et donc la grande fete, à l'origine seoudat mitzvah, sert en particulier à marquer, justement cet évènement.
Cette majorité doit donc certainement s'accompagner d'un engagement effectif désormais de l'adolescent dans la communauité, et dans les mitzvoth.
La bat Mitzvah, donc pour les filles, était il y a 20 ans assez "rare" ; la "réception" était l'occasion d'offrir à la jeune fille une sorte de "compensation" par rapport aux "garçons", mieux dotés par la coutume. La ceremonie religieuse etait plus rare, avec souvent, il est vrai, ce goût étonnant de "libéral", faisant intervenir ces jeunes filles de leur balcon, du fond, ou du côté de la synagogue, pour une récitation de textes certes canoniques, mais "derogatoires" par rapport à l'office habituel.
Il semble pourtant que cet usage se répande, et certains parents sont fortement sollicités par leurs filles soucieuses d'égaler en prestige la bar Mitzvah du grand frere, cousin, ...
Alors qu'en est-il de l'avis orthodoxe, donc autorisé : Bat mitzvah : plutot OUI, plutot NON, ou plutot peu importe, pourvu que l'essentiel - la majorité religieuse - soit bien compris par la jeune fille...
Les avis sont, vous l'aurez surement deviné, très divergents quant à cette question. Et il faut bien avouer que plus que d'une question de halakha, il s'agit d'une question de hachkafa, c'est à dire de pensée juive.
La réponse à cette question est révélatrice d'une certaine approche de la société, de la place de la femme juive dans celle-ci, ainsi que des différentes réactions rabbiniques aux défis du modernisme.
Les exigences des jeunes filles que leur majorité religieuse fasse aussi l'objet d'une fête communautaire, ou tout au moins familiale paraissent à certains toutes naturelles, et ont pour d'autres des relents désagréables de réforme.
Parmi les opposants à cette cérémonie citons entre autres le Rav Moché Feinstein.
Parmi ceux qui l'encouragent, le Rav Weinberg et le Rav Ovadya Yossef.
Ces deux listes sont bien loin d'être exhaustives.
Personnellement, il me semble que ne pas fêter aujourd'hui la Bat Mitsva est une grave erreur, et ne peut qu'éloigner les jeunes filles du respect de la Tora.
Il n'est pas nécessaire (pour une Bar Mitsva non plus, d'ailleurs) de faire cela dans le luxe, et on prendra soin que la dimension spirituelle de l'évènement garde le dessus.