Conversation 33524 - Changer D'ieu
Chana tova,
Dans quelles mesures est il possible de modifier ou d'influer sur un decret divin sur un individu ?
Chalom,
La question de l'influence de nos prières sur D'ieu est une question bien classique. J'ai fait une petite recherche sur le moteur, et ai été surpris de ne rien trouver à ce sujet. Je vous remercie donc d'avoir posé la question.
Tout d'abord, il est pour nous une évidence que les prières peuvent influer et changer un décret divin. Le TaNaKh est plein d'exemples de prières dites pour changer un décret divin. Et sans promettre d'avance le succès de l'opération, puisque par exemple Moché raconte que D'ieu lui ordonne de cesser de prier, et n'exauce pas sa prière (Devarim 3, 26).
La question est de savoir comment un décret divin peut-il être changé, D'ieu est-Il influençable, ne connait-Il pas nos besoins sans que nous nous adressions à Lui, est-il juste d'accorder à celui qui a demandé et non à celui qui ne l'a pas fait?
Il y a plusieurs réponses à ces questions, je me contenterai de la réponse classique de Rabbi Yossef Albo, rabbin en Espagne au 15 ème siècle.
Le sort des hommes est relatif à leurs mérites. Une personne ayant peu de mérites aura un sort moins enviable qu'une personne en ayant plus. Prier augmente les mérites d'un homme (comme d'autres bonnes actions), et donc le cours de la vie d'un homme peut changer grâce à la prière. Cette description de la théorie du Aboudraham est un peu succincte et j'espère qu'elle ne sera pas mal comprise.
Cela n'implique bien entendu pas qu'une prière soit obligatoirement exaucée.
Ni que la prière soit le seul moyen d'améliorer notre sort.
Au sujet de la question 33524
Bonjour,
Est-ce que vous voulez dire que prier serait tout simplement se rendre disponible à ce que la Volonté de D.ieu s'accomplisse à travers nous ? Prier serait-ce se rendre disponible à accepter la vie telle qu'elle est dans les plans de D.ieu, plan qui ne nous sont pas nécessairement accessibles dans leur compréhension mais plutôt dans la manière dont D,ieu veut que nous les vivions, en harmonie avec Ses commandements, Ses enseignements, du moins dans ce que nous en comprenons, le plus honnêtement possible, en utilsant notre libre-arbitre , dans la mesure bien sûr de nos capacités ? Quelle autre prière alors puis-je faire si ce n'est de lui demander à chaque instant la grâce que je puisse penser, ressentir et agir exactement selon Sa Volonté ?
Merci de me répondre, Anna
Chalom
Non, ce n'est pas la réponse que j'ai donnée.
Celle que vous donnez est très juste aussi; je me demande juste si elle correspond bien à l'idée de ceux qui ont rédigé les prières. En effet, plus qu'un changement en nous, c'est un changement de la réalité que nous demandons.
Nous ne demandons pas de comprendre pourquoi il est juste que nous soyons malade: c'est bien la guérison que nous demandons.
Votre réponse reflète une approche qui me semble plus passive et soumise que l'approche classique de la prière juive.
suite de la question 40686
Peut-être s'agit-il davantage de confiance plutôt que de soumission ? Et si j'utilise mon libre-arbitre, je ne peux pas être passive.
J'ai lu ceci récemment : « Tout cela, je l'ai noté dans mon esprit et cherché à le tirer au clair: les justes, les sages et ce qu'ils font sont dans la main de Dieu; les hommes ne se rendent compte ni de l'amour ni de la haine; tout leur échappe. 2 Tous sont soumis à des accidents pareils; un même sort attend le juste et le méchant, l'homme bon et pur et l'impur, celui qui sacrifie et celui qui ne sacrifie point; l'homme de bien est comme le pécheur, celui qui prête des serments comme celui qui craint de jurer.. » Ecclésiaste Ch.9 ; V 1,3
Est-ce que cette Bible http://www.sefarim.fr/ est exacte, je veux dire est-ce celle qui est la vôtre , les mots sont-ils traduits correctement ? Je ne sais pas lire l'hébreux.
Ce que je comprends, c'est que chacune des créatures de D.ieu reçoit ce qu'elle a à recevoir, donne ce qu'elle a à donner et fait ce qu'elle a à faire...avec des niveaux plus ou moins conscient de ce qui nous lie justement à D.ieu...De là, l'idée de "faire confiance" et ensuite de faire au mieux de notre propre jugement. La prière ouvre donc une porte à recevoir ou à donner mais elle ne devient "effective" que dans l'action, dans les gestes que nous posons. En fait, nous devrions être dans un état de prière à chaque instant : être disponible pour recevoir et donner.
C'est extrèmement exigeant et ça ne ressemble pas à de la passivité ou de la soumission puisqu'il me faut continuellement être responsable de mes pensées, de mes sentiments et de mes gestes. Et cela en toute connaissance de cause que ...Je ne sais rien.
Merci pour votre soutien, Anna
Chalom
La traduction est acceptable. Ce livre est un livre dont la traduction est un exercice particulièrement ardu.
Il est dur de tirer des conclusions de tel ou tel passage du livre de l'ecclesiaste, tant il est riche en rebondissement, une thèse exposée dans telle chapitre étant repoussée deux cahpitres plus tard. Le texte que vous citez ne semble pas refléter l'approche centrale du judaïsme concernant la justice divine.
Concernant la question 40945, si je puis me permettre il y a un petit livre qui s'appelle La porte du Ciel - Hitbodedout, qui est un recueil de paroles hassidiques puisées dans l'oeuvre de Rabbi Na'hman de Breslev qui moi, personnellement m'a fait réellement comprendre le sens de la prière et le fait de s'addresser à D.ieu chaque jour étant la chose la plus importante et la clé de tout le reste.
Chalom
Merci pour le renseignement.