Conversation 47145 - Un jour de jeûne pour les victimes de la Shoah ?
Pourquoi 33 jours de "deuil" pendant la période du omer et pas un jeune court pour les victimes de la shoa ?
Si le souvenir de la Shoah n’a pas été mis en place par un jour de jeûne public, c’est parce que, depuis la suppression du Sanhédrin, qui a eu lieu après la destruction du deuxième Temple, il n’existe plus d’autorité apte à prendre des décisions pour l’ensemble de la communauté juive.
Cependant, dans de nombreuses communautés, le jeûne du 10 tévet est aussi associé au souvenir des victimes de la Shoah et le Kaddich y est récité pour le mérite de tous ceux dont on ignore la date exacte de la disparition.
De plus, libre à chacun de s’imposer un jour de jeûne privé, en dehors toutefois du mois de nissan qui doit être consacré tout entier à la joie.
Bonjour et merci de votre réponse à ma question #47145 concernant un jeune pour les victimes de la shoa.
J'ai évidemment une autre question qui suit: la halacha n'est pas fermée puisque récemment les rabbanims israleliens ont été consultés pour un probleme de société en Israel qui concenr les greffes et le don d'organe. Ils se sont d'ailleurs déclarés favorables avec des raisons très différentes.
Chaque pays possède son propre Bet din (à part les Etats Unis où l'organisation de la vie juive est tres diiferente qu'en Europe ou en Israel.).
Pourquoi une telle décision ne pourrait elle prise à l'echelle d'une communauté le jour de yom hashoah ?
Il ne faut pas confondre les décisions rabbiniques prises en matière de problèmes de société, et celles qui imposeraient à l’ensemble du peuple juif des règles de conduite aplicables à tous.
Les premières sont de la compétence de chaque rabbin en fonction de son savoir et de sa réputation.
Les secondes ne peuvent être prises que par un Sanhédrin disposant d’un pouvoir sur l’ensemble du judaïsme.
Je citerai, pour illustrer cette différence, la décision prise par Rabbeinou Guerchom ben Yehouda, dit Meor ha-gola (« Lumière de l’exil » – Metz, 960 – Metz, 1030), interdisant la polygamie dans les trois villes allemandes de Spire, Worms et Mayence afin de préserver les Juifs de ces cités contre les massacres fomentés par les Chrétiens.
Cette interdiction, souvent appelée ‘hérèm de-rabbeinou Guerchom, devait durer primitivement jusqu’en 1260, mais son application s’est poursuivie sans limitation dans le temps, et elle a été acceptée par l’ensemble du judaïsme européen.
Le ‘hérèm de-rabbeinou Guerchom ne s’est appliqué, jusqu’à une époque récente, ni aux communautés de rite sefarade, ni à celles du Yémen.
suite de la question #47159
J'ai saisi la différence mais en l'occurrence rien n'empêcherait une communauté sous l'égide de son rabbin de prendre ce genre de décision à l'échelle de leur communauté si ils en ont le désir... et par extension le consistoire de Paris ou Central de prendre cette initiative pour respectivement l'IDF et la France entière.
Le Consistoire central et le Consistoire de Paris sont des organismes administraifs purement laïcs, qui ne peuvent s’arroger les pouvoirs d’un Sanhédrin.
suite reponse #47165
Vous m'auriez dit ça du Crif ok, mais là j'avoue être un peu dérouté...
Ces 2 Consistoires ne gèrent QUE du religieux: ketoubot des mariages, conversions, hevra kadicha, cacherout, rabbinat, gestion des synagogue, beth din , tribunal rabbinique, ...
La politique c'est le CRIF et le social: le FSJU, le Casip...
Il est exact que les Consistoires ne gèrent « que du religieux », puisqu’ils ont été institués à l’origine par Napoléon « pour organiser le culte hébraïque ». Il n’en demeure pas moins qu’ils ne peuvent en aucun cas, quoi qu’ait cherché à en faire cet Empereur, être considérés comme équivalents d’un Sanhédrin.
Un Sanhédrin ne peut être en effet constitué que par des autorités rabbiniques reconnues à travers le monde entier, et investies par une semi‘ha, c’est-à-dire une imposition des mains de la part du maître sur son disciple. On a essayé à plusieurs reprises, et en dernier lieu en 2004, de le réactiver, mais sans succès.