Conversation 50157 - Rembourser sans payer d'interet
Bonsoir ,
j'ai fait un achat sur internet de 68,90 euros à l'aide de la carte de paiement de ma soeur (car je n'en ai pas);je veux lui rembouser 100euros pour ne pas paraitre mesquin,y-a-t-il RIBIT? si oui comment procéder pour être en accord en même temps avec la hala'ha et l'esprit de largesse?
Il est interdit de donner un cadeau à celui qui lui a prêté de l'argent car c'est considéré comme du avak ribit [=quasi-intérêt] [Shoul'han 'Aroukh Yoré Dé'a chap.160 par.6],
et même à ses proches c'est interdit [ibid. par.8].
C'est seulement dans le cas d'un talmid-'hakham [qui connait bien la halakha] qui a prêté à un autre, qu'il sera permis de recevoir un peu plus que ce qu'il a donné, comme cadeau [Ibid. par.17].
Dans votre cas, ne rendez pas plus d'argent que vous en avez reçu à votre sœur, mais faite lui parallèlement un petit cadeau de remerciement en lui expliquant bien que ce n'est pas des intérêts mais bien un cadeau.
BS"D
Suite 50157
Et pourtant la solution que vous, Rav Ouziel, préconisez est explicitement interdite (Choul'han 'Aroukh ibid. §4, de mémoire).
Ce qu'on peut faire, c'est de remettre ce cadeau bien avant le remboursement du prêt en précisant bien qu'il ne s'agit pas de Ribit (Baèr Hétev sur Ch. A. ibid. §6. Il semblerait que le donner bien après le remboursement dans les mêmes conditions soit aussi permis).
Le paragraphe 4 [du Shoul'han 'Aroukh Yoré Dé'a chap.160] ne donne que la halakha de base, et c'est le par.6 [que j'ai cité] qui interdit même ce que vous proposez.
Mais le cha"kh [10] indique que tout dépend de l'intention de la personne qui rembourse, et c'est pourquoi j'ai ramené le par.17 qui illustre ce principe, qu'à partir du moment où il connait la halakha et la précise au receveur, et donne un cadeau [modeste] et pas de l'argent en plus, cela sera permis.
Merci de votre remarque qui m'a permis de préciser cette halakha!
BS"D Suite 50157.
Pourtant, au sujet du par.17 que vous mentionnez, Rav, il est dit (je n'ai plus en mémoire où exactement) que ce petit cadeau ne sera pas de plus de 1/5 de la valeur du prêt. Or, ici, ce n'est pas le cas, puisque le montant initial est de 68.90€ et le cadeau donc de 31.1€!
Après réflexion, finalement le Rama du §4 (avec le Baèr Hétèv correspondant) permettraient ici puisqu'il s'agit d'une "Halvaa Dérèkh Mékhèr", à savoir un prêt d'argent contre un remboursement en nature.
Cette autorisation s'applique-t-elle à un public Séfarade?
C'est pour cela que j'ai écrit "un cadeau modeste".
Le dérèkh mékhère [=par vente] signifie que l'argent n'a pas été donné comme prêt mais qu'il le doit en payement d'un article acheté, ce qui n'est pas le cas ici.
Kol touv.